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dimanche 26 octobre 2008

Espaces des combattants et espaces militaires à Mitrovica (1) : quelles approches géographiques ?


Sans vouloir cloisonner les différentes approches de la géographiques, voici quelques pistes de réflexion à partir de leurs différents outils d'analyse. Pour reprendre la phrase de Gustave-Léon Niox (professeur de géographie à l'Ecole supérieure de guerre entre 1876 et 1895), "la géographie n'est pas un but, c'est un moyen. La géographie est dans un tout. Tout est dans la géographie. C'est la science mère, indispensable, sans laquelle toutes les autres, histoire, art militaire, littérature, philosophie même, manquent de base et ne peuvent acquérir leur entier développement" (Colonel Niox, 1893, Géographie militaire, tome 1 "La France", Delagrave, Paris, p. VII), changeant ainsi de la phrase on ne peut plus célèbre du géographe Yves Lacoste "la géographie, ça sert d'abord à faire la guerre". Trois de ces démarches, la géographie militaire, la géopolitique urbaine et la géographie culturelle, seront présentées sous l'éclairage de la ville de Mitrovica. Située au Nord du Kosovo, peuplée d'environ 82 000 habitants en 2003, cette ville est au coeur de tous les enjeux et de toutes les tensions. D'un point de vue stratégique, elle était un verrou dans la guerre de 1999, se situant sur la route des troupes provenant de Serbie et celles du groupe armé de l'UCK provenant du Sud du Kosovo. D'un point symbolique et politique, elle constitue à la fois la dernière ville "multiethnique" (à prendre entre guillemets, vu que les populations vivaient déjà avant le déclenchement du conflit côte à côte et non ensemble, dans des quartiers distincts) et le dernier bastion urbain pour les Serbes du Kosovo. La bataille pour le pont, véritable géosymbole de la division de la ville, est au coeur des rivalités de pouvoir, des enjeux identitaires et des objectifs militaires pour la pacification du Kosovo.


C'est pourquoi, suivront dans 3 posts quelques pistes de réflexion tenant compte de ses différents enjeux, utilisant les différents outils d'analyse de la géographie militaire, de la géopolitique urbaine (en tentant de donner quelques éléments de réponse à Olivier Kempf sur le cas particulier de la ville en guerre, celui-ci ayant posé des pistes de réflexion dans son site Etudes Géopolitiques Européennes et Atlantiques) et de la géographie culturelle.

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