Droits d'auteurs et citations

Tous les éléments publiés sur ce blog peuvent être utilisés avec l'accord de l'auteur du blog et A LA CONDITION de citer les sources utilisées (qu'il s'agisse du ou des billets utilisés comme des auteurs cités dans le blog). Merci de respecter les droits d'auteur (pour tous les textes et documents utilisés dans le blog, y compris pour les auteurs cités). Pour me contacter : benedicte.tratnjek[at]gmail.com

samedi 26 février 2011

"L’Afrique en mouvement" (Hommes & Migrations)


« L’Afrique en mouvement », Hommes & Migrations, n°1279, mai/juin 2009, dossier coordonné par Christophe Daum et Isaïe Dougnon.


Le dossier « L’Afrique en mouvement », dirigé par les anthropologues Christophe Daum et Isaïe Dougnon, plonge le lecteur dans les différents processus migratoires internes (c’est-à-dire les migrations au cœur du continent africain) qui traversent aujourd’hui le continent africain, au travers d’une introduction et de 12 articles qui présentent chacun des études de cas (voir le compte-rendu du café géo avec Alain Bonnassieux et Olivier Pliez, sur « Migrations africaines : les raisons du départ ? »). Les lieux et les échelles analysés varient, mais répondent tous à une problématique générale : en quoi les mouvements migratoires africains transforment les territoires du quotidien, les espaces politiques et les relations sociospatiales entre migrants et habitants anciennement installés dans les villes ou les quartiers étudiés ? Comme le rappellent les deux coordinateurs de ce numéro, « on l’oublie souvent en Europe, mais la majorité des migrants demeure à l’intérieur même du continent [africain] » p. 6 (voir, à ce propos, l’ouvrage L’asile au Sud dirigé par Luc Cambrézy, Smaïn Laacher, Véronique Lassailly-Jacob et Luc Legoux, qui propose un regard très original sur les migrations internes dans les pays du Sud, notamment en Afrique, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient). « En fait, « l’invasion » des pays européens par ces migrations n’est qu’un « mythe » [...]. La réalité des migrations africaines se joue donc principalement sur le continent, avec autant de trajectoires collectives et singulières qu’il y a de contextes de départ ou d’arrivée, à l’instar de ce continent trop souvent présenté comme un tout homogène alors qu’il est multiple » (p. 6). Les articles proposés dans ce numéro propose des situations diverses selon trois axes : les migrations rurales (5 articles), les migrations africaines provoquées par des crises de diverses natures (4 articles) et des migrations plus « éloignées » (3 chapitres).





"Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires" (Migreurop)


MIGREUROP, 2009, Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Armand Colin, Paris, 144 p.

Voilà un atlas très complet qui aborde les processus et les politiques migratoires en Europe (voir le sommaire). Si la question de l’asile et de celle de l’immigration sont au cœur des débats politiques, il n’en reste pas moins que nos connaissances sur la réalité du phénomène migratoire sont parfois « parsemées » de préjugés et de simplismes (par exemple, l’atlas rappelle à juste titre que ce ne sont pas les populations les plus vulnérables qui migrent, mais bien celles qui sont dotées d’un minimum de ressources - financières et/ou humaines). Le sous-titre de l’atlas interroge immédiatement le lecteur : celui-ci propose une « géographie critique des politiques migratoires ». Par « géographie critique », les auteurs entendent utiliser les outils de l’analyse spatiale pour dépasser les discours politiques - voire idéologiques - pour présenter les migrations dans leurs réalités. Par « critique », c’est aussi un discours engagé que les chercheurs de Migreurop prônent en dénonçant la réduction du droit d’asile au profit de politiques de fermetures des frontières supposées protégées les pays de l’Union européenne contre une « invasion » venant des Suds.


Voir également le compte-rendu du café géo avec Olivier Clochard et Alain Morice, deux auteurs de l'atlas, sur la question de "L’Europe et la misère du monde : mobilités, politiques migratoires en débats"

"La justice dans la peau. Géopolitique de l'action humanitaire" (D. Viénot)


Denis Viénot, 2010, La justice dans la peau. Géopolitique de l’action humanitaire, Paris, Desclée de Brouwer, 385 p.

Conçu comme un dictionnaire proposant 63 entrées (thématiques ou géographiques), l’ouvrage de Denis Viénot se présente à la fois comme un témoignage (l’auteur a été président de Caritas Europe, puis de Caritas Internationalis, des organismes d’aide liés à l’Eglise catholique) et des « morceaux » de réflexion personnelle sur l’action humanitaire dans des situations d’urgence face aux catastrophes ou à des conflits complexes, dans lesquels de nombreux acteurs entrent en concurrence, et ce même pour venir en aide aux populations civiles sinistrées. Le ton est celui du récit : Denis Viénot confie aux lecteurs sa vision des guerres (en Afghanistan, au Darfour, en Palestine...), des catastrophes naturelles (comme, par exemple, au Bangladesh), des populations vulnérables (telles que les Roms ou les Chrétiens arabes), des groupes les plus fragiles face aux menaces de violence (comme les enfants ou les femmes), des structures de Caritas (une ONG qu’il connaît dans les moindres recoins)...


"L'Asie-Pacifique des crises et des violences" (C. Huetz-de-Lemps et O. Sevin)


Christian Huetz de Lemps et Olivier Sevin (dir.), L’Asie-Pacifique des crises et des violences, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, collection Géographie, Paris, 2008, 412 p.

De la Birmanie à l’Indonésie, du Laos à Timor-Leste, l’Asie-Pacifique intrigue tout observateur extérieur. Les médias présentent cette partie du monde à la fois comme le lieu de tous les possibles et comme le lieu de toutes les violences. Derrière les clichés, l’ouvrage dirigé par Christian Huetz de Lemps et Olivier Sevin, deux géographes spécialistes de la région, fait le point sur des situations complexes, souvent méconnues, où les acteurs sont nombreux à se disputer pour le pouvoir, le territoire ou des différenciations identitaires. Les chapitres proposés sont autant de contributions d’auteurs ayant mené des enquêtes empiriques approfondies, qui connaissent parfaitement la situation « sur le terrain », et apportent des analyses éclairantes en s’intéressant non à la violence comme une spécificité de cette région, mais aux violences et aux crises très diversifiées qui s’ancrent de manière très différentes dans les divers territoires traités.



"La géopolitique et le géographe" (Entretiens avec Yves Lacoste)


Yves Lacoste, 2010, La géopolitique et le géographe, Entretiens avec Pascal Lorot, Choiseul, Paris, 270 p.


Pierre Gentelle écrivait, pour les Cafés géographiques, que le curriculum vitae ne devrait pas être une liste de diplômes et de fonctions, mais devrait présenter les lieux dans lesquels chacun a vécu, qui ont marqué son imaginaire spatial et qui ont « formaté » son regard (voir la Lettre de Cassandre n°100). C’est à ce type d’exercice que se livre Yves Lacoste - géographe parmi les plus connus du grand public - dans cet ouvrage d’entretiens. Ceux-ci sont constitués à la fois de réflexions épistémologiques, d’apports méthodologiques, de brèves illustrations par des études de cas, de récits sur un parcours personnel, de « coups de gueule » sur certains méandres de l’institution universitaire. Le tout présente la géopolitique telle que la conçoit Yves Lacoste, dans ses méthodes comme dans ses applications : une géopolitique qui n’oublie pas son fort ancrage épistémologique dans la géographie, mais est ouverte à l’histoire et aux autres sciences sociales. Une géopolitique, également, active et appliquée, qui répond quelques 24 ans plus tard, au « coup de gueule » qu’était La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre (qui posait, en 1976, la question de l’utilité sociale de la géographie et de sa place dans les processus de décision). Entre cours magistraux et confidences, c’est un Yves Lacoste intime qui se livre dans ces entretiens menés par Pascal Lorot (président de l’Institut Choiseul, directeur des revues Sécurité Globale et Géoéconomie).


Lire la suite sur le site des Cafés géographiques -->