On en parlait il y a quelques jours : le Kosovo est actuellement au coeur de nombreux enjeux locaux (avec la proposition d'autonomie pour le Nord du Kosovo faite par le gouvernemant de Pristina) et internationaux (avec la question de la légitimité et de la durabilité de la résolution 1244 mise en place à la fin de la guerre du Kosovo en juin 1999). Voir le billet "Kosovo : vers de nouvelles fragmentations territoriales ?" qui présentait rapidement quelques-uns de ces enjeux.
Depuis, "l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité le projet de résolution sur le Kosovo présenté par la Serbie et soutenu par l’UE" ("ONU : adoption à l’unanimité de la résolution sur le Kosovo", Le Courrier des Balkans, 10 septembre 2010). Si certains médias parlent d'un début de déblocage, constatant que des acteurs opposés sur la question de la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo (notamment au sein de l'Union européenne) sont tombés d'accord pour adopter cette nouvelle résolution, la situation reste très complexe sur le terrain.
Cette résolution du 8 septembre 2010 (voir également le compte-rendu de cette session, avec les différentes positions adoptées par les pays présents) concerne les procédures précédemment entammées par la Serbie concernant la légitimité de l'auto-proclamation de l'indépendance du Kosovo par la majorité albanaise. La Cour internationale de justice (CIJ) avait en effet été saisie par la Serbie pour un avis consultatif sur la question du statut du Kosovo. La CIJ a décidé que "la déclaration d’indépendance du Kosovo ne viole pas le droit international" le 22 juillet 2010. Il ne s'agissait là que d'un avis consultatif, sans rôle décisionnel. La résolution prise par l'Assemblée générale des Nations Unies entérine cet avis consultatif, et fait de l'Union européenne un acteur privilégié des négociations à venir entre la Serbie (qui a rappelé sa décision de ne pas reconnaître l'indépendance du Kosovo) et le Kosovo. Elle confirme à la fois le rôle de l'UE dans les Balkans, et le fait que le processus de stabilisation de cette région passe par l'intégration future des Etats issus de la décomposition de la Yougoslavie dans l'UE.
Néanmoins, les violences se poursuivent, et les affrontements intercommunautaires ne sont pas les seuls blocages dans la (ré)conciliation des populations. En effet, les tensions intracommunautaires, opposant modérés et radicaux à l'intérieur des différentes communautés, mais aussi Albanais musulmans et Albanais catholiques, deviennent de plus en plus prégnantes (voir l'article "Kosovo : la « tolérance religieuse albanaise », un mythe qui a vécu ?", Le Courrier des Balkans, 21 juin 2010).
A lire : le dossier "Kosovo : accord entre la Serbie et l’Union européenne devant les Nations Unies" sur le site du Courrier des Balkans.
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