Les transformations des paysages urbains et des territorialités dans la guerre posent la question des représentations des acteurs locaux et des observateurs extérieurs sur la ville. Quels sont les géosymboles de la destruction et de la reconstruction ? Comment « formatent »-ils les espaces vécus et les espaces perçus ? Passe-t-on de la destruction du bâti à la destruction de la ville en tant qu'espace collectif partagé par tous ? Les images des paysages urbains dans la guerre « conditionnent »-elles les représentations des habitants de la ville et les peurs sur l'urbain pour les populations qui leur sont extérieures ? Au prisme de l'analyse de quelques hauts-lieux et paysages de guerres urbaines récentes ou actuelles (dont les images ont fait le tour du monde et qui sont devenus de véritables géosymboles de tensions géopolitiques), cet article s'interrogera ainsi sur ce que nous apprend une telle iconographie à la fois sur les représentations de la ville en guerre elle-même, et plus généralement sur les peurs sur la ville, dans la ville et de la ville. Comment les destructions s'ancrent-elles dans les dynamiques territoriales qui se réinventent dans l'après-guerre ? Des villes ex-yougoslaves à Gaza-ville, des images de la « ville vulnérable » à l'intérieur comme à l'extérieur de la ville en guerre tend à s'inscrire dans les recompositions sociospatiales et les revendications territoriales.
Ce texte a été publié dans l'ouvrage Lenguajes y visiones del paisaje y del territorio (Langages et visions du paysage et du territoire, sous la direction de Nicolás Ortega Cantero, Jacobo García Álvarez y Manuel Mollá Ruiz-Gómez ; Actes du IVème Symposium du groupe d'Histoire de la Pensée géographique - UGI, des 5-8 février 2009, Miraflores de la Sierra, province de Madrid ; UAM Ediciones - Universidad Autonoma de Madrid, Madrid ; août 2010 ; pp. pp. 187-199).
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