En préparation du Café géo de Paris du 26 octobre 2010 qui aura pour sujet "Les villes dans la guerre" où la ville de Sarajevo sera au coeur du débat, avec la participation d'Henry Jacolin, ancien ambassadeur de Bosnie-Herzégovine de pendant le siège de la ville, où il a dû créé une ambassade en pleine guerre, suite à la reconnaissance de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine par la France), voici quelques reportages revenant sur quelques hauts-lieux de cette ville assiégée, ancien symbole de la multiculturalité devenu une ville très fortement homogénéisée (voir sur le site Géographie de la ville en guerre la page : "Sarajevo : de la ville multiculturelle à la ville divisée", et sur le blog les billets consacrés à la ville de Sarajevo).
Le tunnel : le secret du siège de Sarajevo
Ce reportage a été diffusé le 23 novembre 2009 dans le cadre de l'émission "Le Docu" sur Public/Sénat. "Le tunnel : le secret du siège de Sarajevo" est un documentaire de 52 minutes réalisé par Nedim Loncarevic (pour lequel il a d'ailleurs reçu un prix) . On y retrouve notamment un entretien avec Henry Jacolin qui témoigne du quotidien des habitants dans cette ville enfermée, enclavée, mais également avec sa femme qui aborde le cas particulier de la condition féminine dans la guerre. Le tunnel de Sarajevo (voir le billet "Vivre la ville sous le feu", et notamment la partie sur la "ville-prison") a permis aux habitants de contourner ce siège, et ainsi d'assurer l'approvisionnement de la ville en vivres, en médicaments, mais aussi en produits de contrebande ou en armes. Ce désenclavement s'est également traduit dans l'imaginaire collectif, redonnant espoir à l'ensemble des habitants de la ville.
Le documentaire était suivi d'un débat (43 min.) sur "La Bosnie" présenté par Elise Lucet, réunissant chercheur (Xavier Bougarel - et non François comme cela est dit par la présentatrice -, notamment auteur de Bosnie, anatomie d'un conflit, La Découverte, 1996 : un ouvrage incontournable pour comprendre ce conflit, riche en documents et agréable à lire, malgré la complexité des enjeux et la multiplicité des acteurs), diplomate (Georges-Marie Chenu, ancien ambassadeur de France en Croatie) et journalistes (Nicole Du Roy, spécialiste des conflits ; et Nedim Loncarevic, réalisateur du documentaire sur le tunnel).
Lieux symboliques : visite guidée du général Divjak
Je n'ai pas trouvé la source de cette vidéo (postée sur plusieurs sites par un anonyme à partir de mai 2010), mais elle reste d'un grand intérêt : il s'agit une ballade commentée par Jovan Divjak, ancien officier serbe en poste à Sarajevo depuis une vingtaine d'années lorsqu'éclate la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Alors que les autres officiers serbes on rejoint les rangs de l'armée yougoslave (alors aux mains des Serbes, sous la férule de Milosevic qui avait opéré une réorganisation des effectifs militaires pour favoriser les Serbes aux hautes fonctions de l'armée yougoslave, la JNA) et ainsi participé au siège de la ville, Jovan Divjak est resté aux côté des Sarajéviens pour défendre la ville. Véritable personnage dans la ville, connu et reconnu de tous, il s'occupe désormais d'une association en faveur des orphelins de guerre : "L'éducation consruit la Bosnie-Herzégovine" (voir le site de l'association et sa présentation sur le site du Courrier des Balkans). Parlant un français impeccable, il avait fait part de son témoignage à la journaliste Florence La Bruyère, dans l'ouvrage Sarajevo, mon amour (Buchet-Chastel, 2004).
Alors que les autres officiers serbes on rejoint les rangs de l'armée yougoslave (alors aux mains des Serbes, sous la férule de Milosevic qui avait opéré une réorganisation des effectifs militaires pour favoriser les Serbes aux hautes fonctions de l'armée yougoslave, la JNA) et ainsi participé au siège de la ville, Jovan Divjak est resté aux côté des Sarajéviens pour défendre la ville. Véritable personnage dans la ville, connu et reconnu de tous, il s'occupe désormais d'une association en faveur des orphelins de guerre : "L'éducation consruit la Bosnie-Herzégovine" (voir le site de l'association et sa présentation sur le site du Courrier des Balkans). Parlant un français impeccable, il avait fait part de son témoignage à la journaliste Florence La Bruyère, dans l'ouvrage Sarajevo, mon amour (Buchet-Chastel, 2004).
Dans cette vidéo, on le voit commenter les lieux de la guerre (les bunkers, les usines militaires, le tunnel, les hauteurs de Sarajevo où était positionnées la ...) et les lieux de la paix (les lieux de mémoire, les musées, les géosymboles de la reconstruction...). Arrêt sur des lieux qui peuvent parfois paraître anecdotiques, mais qui traduisent la manière de Jovan Divjak a vécu et a perçu la guerre.
Bien évidemment, cette vidéo, très courte (6 min.) ne montrent pas tous les lieux symboliques de cette ville (les lieux religieux, "Snipper Alley", Baščaršija le quartier ottoman...). A noter d'ailleurs que la balade commentée est une méthodologie employée par les chercheurs en sciences humaines et sociales, et particulièrement en géographie, où les interrogés montrent et parlent des lieux tels qu'ils les voient, les vivent, les fantasment, les revendiquent...
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