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dimanche 24 août 2008

Les territoires de la violence à Jakarta


TADIE Jérôme, Les territoires de la violence à Jakarta, 2006, Belin, collection Mappemonde, Paris, 303 pages.


La thèse de Jérôme Tadié est remarquable à plusieurs titres. D'une part, cette analyse relève d'une analyse géographique peu commune sur les espaces urbains de la violence (ce domaine étant souvent le "fief" de la sociologie urbaine). D'autre part, cette analyse se démarque des autres travaux dans le domaine. Si Bernard Calas (sur la ville de Kampala) et Elisabeth Dorier-Apprill (sur la ville de Brazzaville) ont, parmi d'autres, "ouvert la voie" en proposant des analyses détaillées des conséquences de la guerre dans un espace urbain, Jérôme Tadié propose ici une analyse des "violences ordinaires" (délinquance, batailles de rue). Cette originalité ne suffit pas à justifier la lecture de cet ouvrage : l'analyse des quartiers dangereux, des hauts-lieux de la violence quotidienne, des logiques spatiales des émeutes, des territoires de la répression (officielle et informelle) est menée avec rigueur et précision, nous plongeant dans les périphéries de Jakarta, au coeur de quartiers soumis à ces "violences quotidiennes". L'ouvrage s'appuie également sur une cartographie complète des émeutes et des lieux dangereux , ainsi que l'analyse de quartiers spécifiques. Loin du contexte particulier de la guerre, cet ouvrage offre une réflexion approfondie sur la violence qui affecte ici une ville spécifique, mais pourra amener à être prolongée par des comparaisons avec d'autres villes de par le monde. En effet, les relations entre l'appropriation des territoires urbains par la violence (qu'elle soit "officielle" dans le cas des forces de l'ordre, "criminelle" dans le cas de la délinquance, ou "informelle" dans le cas des caïds) et les modes de violence que Jérôme Tadié décrit et analyse dans le cadre particulier de Jakarta, peuvent être mises en parallèle avec les différents quartiers qui échappent à la bonne gouvernance dans toutes les métropoles du monde.


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