Brève chronologie de l'histoire récente de l'Afghanistan
- 1978 : Coup d'Etat militaire, arrivée au pouvoir d'une régime communiste. La République de l'Aghanistan devient la République démocratique d'Afghanistan.
- 1979 : Invasion soviétique en Afghanistan pour soutenir le régime communiste naissant et éviter un coup d'Etat le renversant.
- 1979-1989 : Occupation de l'Afghanistan par les troupes soviétiques (1,5 millions de morts, destruction totale de l'infrastructure économique, 5 millions de réfugiés au pakistan et en Iran).
- 1987 : Constitution.
- 1989-1992 : Régime de Najibullah (chef des services secrets afghans et dernier président communiste). Il continue la guerre contre les moudjahidines.
- 1990 : Nouvelle Constitution.
- 1992-1996 : Chute de Najibullah, fin du régime communiste (26 avril 1992). Guerre civile entre les factions rivales des moudjahidines. Prise de Kaboul par les troupes des Taleban (26 septembre 1996).
- 1996 : Les Taleban s'emparent de Kaboul. Un régime islamique est instauré, dirigé par le mollah Omar. La guerre civile continue.
- 9 septembre 2001 : Assassinat du commandant Massoud.
- 11 septembre 2001 : Attentats contre le World Trade Center et le Pentagone.
- 7 octobre 2001 : Début de la guerre menée par la coalition internationale en Afghanistan.
- 13 novembre 2001 : Chute du régime des Taleban.
- 5 décembre 2001 : Accord de Bonn désignant Hamid Karzai comme chef de l'Autorité intérimaire.
- 9 octobre 2004 : Hamid Zarkai est élu président au suffrage universel direct.
Un peuplement dépendant d'une géographie contraignante
1/ Au nord, on trouve des plaines les plus fertiles du pays et des collines douces, verdoyantes au printemps, désertiques et sèches le restant de l'année, et irriguées par les affluents de l'Amou Daria. Les principales agglomérations sont Maimana, Mazâr-e-Charif, kunduz, Baghland, Pul-i-khumri, Faizabad.
2/ Le centre correspond au plateau du Hazarajat et du bassin de Kaboul. Seules les vallées bien irriguées y sont fortement peuplées. Les villes principales sont : Gazni, Kaboul, Gardez et Djalâlâbâd.
Malgré l'aridité du climat et l'âpreté d'une nature montagneuse et rocheuse (et donc le morcellement des parcelles cultivables), 90 % de la population se consacre à l'agriculture et à l'élevage. Sur 63 millions d'hectares, 12 % de cette surface sont exploitables.
Ce sont les plus nombreux (7 millions d'habitants, soit 40 % du total des Afghans); Leur fief est le Sud. Pour les ethnologues, ils sont de type "caucasien". Ils ont dirigé le pays "de droit divin" durant 250 ans. Ils considèrent la province du Pakistan dite Frontière du Nord-Ouest fait partie de leur pays en l'incluant dans un "Pachtounistan" (rattachée en 1893 à l'empire des Indes, cette région est peuplée de 20 millions de Pathans – autre nom des Pachtouns – majoritaires en Afghanistan). De l'époque où ils étaient (semi-)nomades, éleveurs de chèvres et de moutons, les Pachtounes gardent une affiliation par tribu et par clan. Les Pachtouns de l'Ouest sont historiquement regroupés en une fédération, les Durranis, dont sont issus les rois du pays de 1747 à 1973. Les Pachtouns du centre-Est sont des Ghilzaïs. Quant à la dizaine de tribus de l'Est, elle n'a jamais pu, su ou voulu se fédérer. Tous sunnites, les Pachtouns parlent une langue indo-européenne, le "pachto". Ils ont un code tribal, le "pouchtounwali", fondé sur le talion et empreint de misogynie. Au XIXe siècle, le roi Abdur Rahman a envoyé des clans pachtouns au Nord pour "afghaniser" les minorités. Cette ethnie a été très bousculée par les dernières guerres. La plus grande partie des réfugiés au Pakistan sont des Pachtouns.
LES TADJIKS
Ils forment le 2ème groupe afghan (plus de 4 millions, 30 % du total). Ayant peu émigré, très présents à Kaboul et Herat, et dans les villes en général, les Tadjiks ont acquis une importance (longtemps illustrée par le commandant Massoud) qui offusque les Pachtouns. De type caucasien eux aussi, ils parlent le dari, une forme de persan qui est la langue officielle du pays avec le pachto. Le dari est la langue la plus parlée en Afghanistan, notamment par l'élite cultivée. Sédentaires, sans référence tribale, ils sont répandus dans tous l'Afghanistan. Leurs fiefs sont le Nord-Est et le centre-Ouest. Leur sunnisme, conservateur ou islamiste, est en général plus modéré que celui des Pachtouns.
LES HAZARAS
Ils représentent plus de 10 % des Afghans (1,5 millions de personnes). De type mongoloïde, de religion chiite, parfois ismaïliens, parlant une forme de persan, ils souffrent du mépris des autres habitants (une légende tenace les veut descendants des hordes de Gengis Khan). Vivant dans le centre, très pauvre, de l'Hindou Kouch, ils ont beaucoup émigré en ville, surtout à Kaboul et à Mazar, où ils pratiquent souvent des métiers peu considérés. La guerre les a accablés, mais aussi survoltés. Ils estiment avoir droit au 1/4 des postes publics et cherchent à avoir un Afghanistan fédéral.
LES OUZBEKS
Ils sont plus d'un million (moins de 10 % des Afghans). Leur fief est la plaine du Nord, qu'ils partagent avec les Turkmènes à l'Ouest, des Tadjiks à l'Est et des groupes pachtouns épars. Les Ouzbeks, de type mongoloïde, parlent une langue turque. Ils sont sunnites.
LES ETHNIES MOYENNES
- les Aïmaqs (500 000), dans l'Ouest de l'Hindou Kouch, ayant les caractéristiques physiques tantôt des Hazaras et tantôt des Tadjiks, parlant le dari, sunnites.
- les Farsiwans ou Parsibans (300 000) vivant à l'Ouest, de type caucasien, parlant le dari, chiites.
- les Turkmènes (200 000), semi-nomades, dans le Nord-Ouest, mongoloïdes, turcophones, sunnites.
- les Brahouis (200 000), dans le Sud-Ouest, type et parler dravidiens (Inde), sunnites.
- les les Baloutches (150 000), nomades, dans le Sud, caucasiens, sunnites.
- les Nouristanis (120 000), dans l'Est, parler indo-européen, caucasiens, sunnites.
LES PETITES MINORITES - les Kirghizes (dans le Pamir)
- les Gujars (proches des Nouristanis)
- les Moghols (Hindou Kouch)
- les "Arabes" "descendants du Prophète" ("Sayyid")
- les Qizilbaches ("Têtes rouges", dans les ville, chiites, d'origine persane)
- les Hindous (commerçants à Kaboul)
- les Jats ("bohémiens")
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