Plusieurs Cafés géo ont traité ces derniers temps du lien entre territoires et identité. A consulter pour ceux qui s'intéressent à la double problémtique questionnant les territoires comme porteurs d'identité ou l'identité comme productrice de territoires, plusieurs Cafés géo rendent compte de l'intérêt des géographes pour ces questions.
Les Cafés géo de Rouen ont invité le 19 novembre 2008 France Guérin-Pace, Elena Filippova et Yves Guermond, auteurs de l'ouvrage Ces lieux qui nous habitent. Identité des territoires, territoires des identités (dirigé par France Guérin-Pace et Elena Filippova, 2008, Paris-La Tour d'Aigue, INED-L'Aube, 275 pages). Le compte-rendu montre la pertinence de lier les concepts de territoire et d'identité pour comprendre les appropriations spatiales et les appartenances territoriales qui "formatent" les espaces de vie et les représentations mentales des habitants de la planète.
Le Café géo de Paris du 28 octobre 2008 a proposé de s'interroger sur le drapeau et le blason comme reflets d'une volonté de s'approprier le territoire et de montrer cette appropriation. Le territoire est ainsi identifié par des symboles qui permettent de se distinguer d'un "Autre" (que ce soit le village voisin, la communauté définie comme différente...). Les drapeaux et les blasons marquent le territoire en le délimitant et en lui signifiant une identité. Ils reflètent également une appartenance des habitants à une identité et à un territoire. Alors que l'on travaille plus volontiers sur la frontière comme marqueur spatial d'un territoire associé à une identité (que cette frontière soit réelle ou imaginée), les autres marqueurs d'une identité territoriale sont moins souvent interrogés, et pourtant l'exemple des drapeaux et des blasons montrent combien ils sont nombreux et chargés de sens.
Les Cafés géo de Paris ont acceuilli le 25 novembre 2008 la philosophe Barbara Cassin pour présenter l'ouvrage Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles (2004, Le Seuil, Paris, 1680 pages) et tenter de dépasser la simple approche cartographique des langues. Le fait de penser le Monde dans une langue impose déjà un filtre de représentation (selon l'expression de Jean-Pierre Paulet qui démontre ainsi combien notre représentation du monde réel est transformée par un jeu de filtres qui tiennent de notre subjectivité) : une langue, "c’est un filet jeté sur le monde et au moyen duquel on rapporte un autre bout du monde".
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