La thèse d'Irène Koussi (soutenue en 2007 sous la direction de Christian Bouquet à l'Université Bordeaux 3), intitulée Régulations des transports populaires et recomposition du territoire urbain d'Abidjan, propose une réflexion sur un aspect particulier de la crise urbaine que connaît cette ville : quels sont les impacts sur l'organisation des transports de l'extension exponentielle de la ville ? Qui sont les acteurs de cette logistique urbaine ? Quelles sont les inégalités sociospatiales engendrées par des politiques officielles et des stratégies officieuses ? Quels sont les lieux des transports "informels" ? Pour répondre à toutes ces questions, cette thèse de géographie se découpe en 3 parties qui mettent en exergue les rivalités entre les acteurs (officiels et officieux) des transports, révélant ainsi un des aspects de la difficile gestion durable de l'extension urbaine à Abidjan :
- Mutations spatiales, institutionnelles et transports collectifs à Abidjan
1/ Extension et structure spatiale dans les problématiques des transports collectifs
2/ La montée en puissance des transports populaires
3/ Changements des principes gestionnaires
- La réponse des transports populaires à la demande de service à Abidjan
4/ Les acteurs des transports populaires
5/ Les transports populaires : entre espace et territoire
6/Le paradoxe des transports non conventionnels : popularisation versus exclusion
des classes défavorisées
- Transports populaires : réseaux d'approvisionnement et impacts sur les espaces
7/ Les transports populaires dans la mondialisation
8/ Impact des activités de transports populaires sur l’espace urbain
Présentation par l'auteur :
"A l’instar des autres métropoles subsahariennes, Abidjan traverse une crise multiforme. Elle se traduit, entre autres, par une croissance urbaine accélérée, par une réduction des emplois modernes et, par voie de conséquence, par un renforcement des activités de l’informel, le tout dans un contexte d’affaiblissement de l’Etat et de son administration. Comme tous les secteurs socio-économiques, celui des transports n’a pas été épargné par cette crise. L’extension spatiale rapide conjuguée à la pression démographique et les changements des principes gestionnaires ont influé sur le système de transport collectif. Ces facteurs ont entraîné l’essor du secteur privé populaire : woro-woro et gbaka. L’initiative privée pallie l’insuffisance d’Etat régulateur et a ouvert la porte à diverses pratiques illicites comme la corruption et le racket dans le secteur. Les transports populaires constituent un secteur pourvoyeur d’emplois. Leur dynamique a permis une certaine amélioration du transport urbain local. En revanche, elle pose un certain nombre de problèmes urbanistiques et gestionnaires. Les rues, les trottoirs et les carrefours sont détournés de leur fonction circulatoire au profit d’une émergence de gares spontanées. Les recettes générées constituent une manne financière pour les acteurs, l’Etat et les collectivités locales peu efficaces à réguler ces activités sur le territoire urbain".
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