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lundi 6 avril 2009

Attentats à la voiture piégée à Bagdad


Ce lundi 6 avril 2009, 6 voitures piégées ont explosé dans différents quartiers de Bagdad. (voir notamment L'Express du 6 avril 2009), notamment à Sadr City, un des quartiers les plus pauvres, quartier chiite devenu un des hauts-lieux de la violence dans l'Irak quotidien (voir le blog de Stéphane Taillat qui analyse avec précision les phénomènes d'insurrection et de contre-insurrection en Irak). Une actualité parmi tant d'autres ? Malgré le bilan humain (on dénombre 34 morts en début d'après-midi) et l'importance du message politique (qui répond à la fois au Sommet du G20, au Sommet de l'OTAN, et aux orientations actuelles prises par le nouveau Président des Etats-Unis), cette démonstration, cette mise en scène de revendications, semble passer au "second plan" dans l'actualité médiatique. Des violences "ordinaires" pour reprendre l'expression du géographe Jérôme Tadié ? Cela renvoie à notre façon de "recevoir" l'actualité. Si les médias nous "vendent" des informations, les transformant ainsi en événements, les médias ne peuvent "vendre" ces informations que si l'opinion publique s'y intéresse. Et les violences dans la ville de Bagdad, comme celles de la ville de Mitrovica et de son célèbre pont - de moins en moins célèbre ! - depuis quelques années, ou de nombreuses villes en guerre, semblent aujourd'hui perdre de leur intérêt médiatique. Le lien entre les médias et l'opinion publique est indiscutable quant à la conception d'un "événement" : l'aspect sensationnel (re)présenté (il s'agit à la fois d'une présentation de l'information, et d'une représentation en tant que mise en scène de l'information pour la transformer en événement) est, en partie, un construit médiatique et social : médiatique parce que la mise en scène en fait un événement (c'est-à-dire une information extraordinaire), et social parce que la mise en scène ne fonctionne que si l'opinion publique y "adhère". Alors, les violences à Bagdad : ordinaires ou extraordinaires ?



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