Au cœur d’une actualité internationale marquée par de nombreuses images de violences urbaines, qu’elles soient le fruit des émeutes en Grèce en décembre 2008 ou en Suède début janvier 2009, ou le fruit d’une guerre urbaine à Gaza-ville en décembre 2008 et en janvier 2009. Par contre, les événements touchant la ville de Mitrovica, au Nord du Kosovo, (par exemple les violences intercommunautaires du 3 janvier 2009) semblent échapper à l’attention médiatique : les affrontements entre Serbes et Albanais après l’agression d’un jeune Serbe par des Albanais ont pourtant engendré deux explosions, des incendies et de violentes manifestations. L’attention médiatique est portée ailleurs, les affrontements intercommunautaires à Mitrovica sont devenus « ordinaires ». Le géographe Jérôme Tadié, dans son ouvrage Les territoires de la violences à Jakarta, définit les "violences ordinaires" comme une forme de violence quasiment quotidienne qui s’insère dans le fonctionnement de la ville en tant processus modelant les appropriations territoriales de certains acteurs officiels ou officieux de la gouvernance urbaine, les pratiques spatiales des habitants et leurs représentations sur des quartiers étiquetés comme "dangereux", et des systèmes parallèles de fonctionnement urbain. Dans la présentation médiatique et la représentation de l’opinion publique internationale, les violences urbaines de Mitrovica font partie d’un quotidien qui n’a plus rien de sensationnel. On est très loin de la couverture médiatique de la guerre du Kosovo. Ces violences, bien qu'elles s'inscrivent dans la continuité de la guerre et des tensions non résolues entre les communautés qui habitent le Kosovo, sont devenues des "violences ordinaires"...
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mardi 24 février 2009
Violences ordinaires à Mitrovica
Au cœur d’une actualité internationale marquée par de nombreuses images de violences urbaines, qu’elles soient le fruit des émeutes en Grèce en décembre 2008 ou en Suède début janvier 2009, ou le fruit d’une guerre urbaine à Gaza-ville en décembre 2008 et en janvier 2009. Par contre, les événements touchant la ville de Mitrovica, au Nord du Kosovo, (par exemple les violences intercommunautaires du 3 janvier 2009) semblent échapper à l’attention médiatique : les affrontements entre Serbes et Albanais après l’agression d’un jeune Serbe par des Albanais ont pourtant engendré deux explosions, des incendies et de violentes manifestations. L’attention médiatique est portée ailleurs, les affrontements intercommunautaires à Mitrovica sont devenus « ordinaires ». Le géographe Jérôme Tadié, dans son ouvrage Les territoires de la violences à Jakarta, définit les "violences ordinaires" comme une forme de violence quasiment quotidienne qui s’insère dans le fonctionnement de la ville en tant processus modelant les appropriations territoriales de certains acteurs officiels ou officieux de la gouvernance urbaine, les pratiques spatiales des habitants et leurs représentations sur des quartiers étiquetés comme "dangereux", et des systèmes parallèles de fonctionnement urbain. Dans la présentation médiatique et la représentation de l’opinion publique internationale, les violences urbaines de Mitrovica font partie d’un quotidien qui n’a plus rien de sensationnel. On est très loin de la couverture médiatique de la guerre du Kosovo. Ces violences, bien qu'elles s'inscrivent dans la continuité de la guerre et des tensions non résolues entre les communautés qui habitent le Kosovo, sont devenues des "violences ordinaires"...
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