La géographie militaire a beaucoup fait parlé lors du FIG 2008. Elle s'est également "illustrée" : un poster proposé par Amélie Robert, doctorante au laboratoire ENeC (Espace, Nature, et Culture), nous montre les "Conséquences environnementales d'une guerre chimique : la guerre du Vietnam (1962-1971)". L'intérêt de la biogéographie pour la compréhension du fait militaire est ici illustré à travers la question de la dégradation de l'environnement lors d'une guerre (ici le cas de la guerre du Vietnam). Cela entre dans les réflexions très actuelles du Ministère de la la Défense quant à la protection de l'environnement pendant les opérations extérieures, et le poster nous permet d'avoir une analyse d'un cas particulier et de ses conséqeunces environnementales dans le long terme. A signaler, une thèse a été soutenue l'an dernier par Thao Tran, également au laboratoire ENeC, aujourd'hui maître de conférences à l'Université de Pau, sur "Les perturbations anthropiques contemporaines dans les mangroves du Sud Viêt-Nam. Entre nature, civilisations et histoire. Approches par modélisation et analyse spatiales" et a reçu le prix de thèse du CNFG (Comité national français de géographie) en 2007. De quoi prouver que ces questions qui touchent autant les problèmes environnementaux, la question du développement durable que les problématiques militaires, intéressent étudiants et universitaires.
On peut voir également un autre intérêt à la biogéographie militaire : le cas de la Bosnie-Herzégovine a, par exemple, montré combien l'anéantissement d'une très grande partie de la forêt lors des affrontements entre belligérants entre 1992 et 1995 posait aujourd'hui de graves problèmes de dévloppement économique. En effet, la forêt était une des ressources principales de la Bosnie-Herzégovine, qui exportait son bois dans les autres Républiques d'ex-Yougoslavie, mais également dans d'autres pays d'Europe de l'Est. Ce bois était une ressource financière importante, qui manque cruellement aujourd'hui. Et ce manque se fait ressentir non seulement en termes d'emplois forestiers, mais également sur l'ensemble de l'économie (industries de transformation, effets indirects sur le pouvoir d'achat des populations rurales et ouvrières...).
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