Jean-Vincent Holeindre soutiendra sa thèse doctorat de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, intitulée Le renard et le lion. La ruse et la force dans le discours de la guerre, le lundi 13 décembre à 14h00 à la Maison des sciences de l'homme (54, bd. Raspail Paris 6ème arrondissement), en salle 214 (2e étage).
Résumé par l'auteur :
Cette thèse étudie la dialectique de la ruse et de la force dans le discours de la guerre en se fondant sur une démarche généalogique. L’enquête remonte aux origines grecques, romaines, hébraïques et chrétiennes de la pensée stratégique, puis examine la manière dont le savoir militaire de la ruse a pénétré la science politique (Machiavel), le droit de la guerre (Grotius) et la stratégie (Clausewitz) à l’époque moderne. Se déploie une histoire longue de la pensée stratégique qui inclut de manière systématique l’apport de la ruse. Cette généalogie nous conduit à réfuter la thèse d’un « modèle occidental de la guerre » (V. D. Hanson) exclusivement fondé sur la force et qui s’opposerait à la ruse « orientale ». En réalité, la dénonciation de la ruse ennemie est un élément du discours de la « guerre juste » hérité des Romains, qui agit comme un puissant instrument de légitimation de la force. Considérer l’ennemi comme un combattant rusé et « perfide », c’est faire apparaître par contraste sa propre armée comme le symbole de la force légitime. Sur le plan politico-militaire, la ruse et la force constituent des données essentielles et inséparables d’une grammaire stratégique commune à l’ensemble des cultures. Elles sont complémentaires au plan tactique, stratégique et politique, la ruse étant à la fois un procédé qui multiplie les effets de la force et une forme majeure de l’intelligence stratégique. La thèse ouvre sur une étude des formes contemporaines de la guerre (interétatique, irrégulière, interne) : sur la scène guerrière, la ruse constitue, aux côtés de la force, une ressource pour attaquer et se défendre, employée aussi bien par les « forts » que par les « faibles ».
Voir le sommaire de cette thèse.
1 commentaire:
C'était top, cette soutenance !
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