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mercredi 11 juillet 2012

Les espaces et les spatialités de la mémoire (1) : Introduction

11 juillet 1995 : massacre de Srebrenica (environ 8.000 morts en l'espace de quelques jours) qualifié de génocide par la justice internationale. 11 juilllet 2012 : commémoration du 17ème anniversaire de ce massacre, en plein procès de Ratko Mladic et de Radovan Karadzic (voir la page "L'arrestation de Karadzic : des documents pour comprendre" sur le site Géographie de la ville en guerre - au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie - TPIY).
Source : Sandrine Monllor, "Srebrenica : mémoire d'un massacre", Idéoz, 20 mars 2012.

Ce 11 juillet 2012 est aussi l'occasion d'aborder la mémoire non par sa dimension politique et/ou psychologique, mais par l'approche géographique, en ouvrant un dossier sur "les espaces et les spatialités de la mémoire", principalement autour des commémorations du massacre de Srebrenica, mais aussi pour aborder quelques publications récentes (dont une à paraître en septembre 2012) qui mettent en exergue l'importance de penser la mémoire comme objet géographique.


La question de la mémoire est particulièrement complexe et entremêle des enjeux politiques (comme l'ont montré en 2012 les commémorations autour de la guerre d'Algérie), diplomatiques (par exemple avec, en France, les débats autour du projet de loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien, votée le 23 janvier 2012, puis invalidée par le Conseil constitutionnel le 28 février, et de retour début juillet 2012 dans les projets de loi du nouveau gouvernement), mais aussi économiques, touristiques, patrimoniaux, d'aménagements...

La dimension spatiale de la mémoire peut être interrogée par :
- le prisme de la commémoration : les monuments aux morts sont des lieux "ordinaires" dans le quotidien, marqueurs spatiaux de l'identité nationale, devenant des hauts-lieux de la commémoration le temps de cérémonies (voir Bénédicte tratnjek, "Questionnements géographiques sur les monuments aux morts : symboliques et territoires de la commémoration", Les Cafés géographiques, Vox geographi, 21 novembre 2009),
- le prisme de la matérialité de la mémoire dans les territoires du quotidien comme dans les paysages : les lieux et les espaces de la mémoire sont des marqueurs spatiaux identitaires, des enjeux patrimoniaux, mais aussi des enjeux de rivalités politiques et de disputes territoriales (voir Bénédicte Tratnjek, "Les lieux de mémoire dans la ville en guerre : un enjeu de la pacification des territoires", Diploweb, 31 octobre 2011).

La commémoration peut produire des territoires éphémères, tels la Ligne rouge de Sarajevo dans le cadre de la commémoration des 20 ans du début de la guerre de Bosnie-Herzégovine et du début du siège de Sarajevo (voir Bénédicte Tratnjek, "Carte postale d'une ligne rouge (Sarajevo)", Les Cafés géographiques, Cartes postales du monde, 11 mai 2012) ou s'inscrire de manière durable dans les territoires du quotidien, et devenir un enjeu de la patrimonialisation. L'approche spatiale de la mémoire est donc un champ de recherche qui touche de nombreux domaines : aménagements, politique, identité, patrimoine, tourisme... sont autant de thèmes dont les espaces et les spatialités sont interrogés par la mémoire et sa mise en scène.
Ce dossier ne prétendra pas approfondir l'ensemble de ces dimensions, mais donner des pistes de réflexions autour de la mémoire de guerre et des guerres de mémoire dans l'après-conflit. La reconstruction n'est pas seulement une question de bâti : elle doit également prendre en compte la symbolique des lieux et la problématique de l'appropriation et de l'appartenance des territoires du quotidien.

Le "dossier "Les espaces et les spatialités de la mémoire" :





Pour aller plus loin sur Géographie de la ville en guerre :


Sur les lieux de mémoire :


Sur l'ancrage de la guerre dans la ville :




Sur les 20 ans du début de la guerre en Bosnie-Herzégovine :


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