6 avril 1992 : la Communauté européenne reconnaît l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, et la guerre de Bosnie-Herzégovine commence. Après le reportage "Sarajevo : 20 ans après la guerre de Bosnie" proposé par Euronews et le documentaire "Les forces françaises dans la guerre de Bosnie" proposé par l'ECPAD, voici le compte-rendu du café géographique de Paris du 26 octobre 2010 sur "Les villes dans la guerre", avec Henry Jacolin, premier ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine, qui est arrivé en poste en pleine guerre, suite à la reconnaissance par la France de l'indépendance de ce pays. Ce café géographique a été l'occasion de discuter, autour du siège de Sarajevo, de la ville en guerre comme espace de combats, mais aussi comme espace de (sur)vie.
Les impacts de l'urbicide dans la ville de Sarajevo : "une haine monumentale" Réalisation : Bénédicte Tratnjek, d'après Xavier Bougarel, 1996, Bosnie : anatomie d'un conflit, La Découverte ; et Warchitecture, 1994, Urbicide Sarajevo, Association Architects Das-Sabir. Source : Henry Jacolin et Bénédicte Tratnjek, "Les villes dans la guerre", Les Cafés géographiques, rubrique Des cafés, 26 octobre 2010, compte-rendu par Sophie Latour et Bénédicte Tratnjek. |
Extrait du compte-rendu :
"La vie quotidienne durant le siège était dangereuse et tous les moyens ont été utilisés pour terroriser la population. Les canons tiraient des obus avec une précision remarquable. L’ambassade de France n’a pas été épargnée et a été visée en réaction à la décision du président Jacques Chirac en août 1995 de créer une « force de réaction rapide ». Les lieux de rencontre, comme les marchés, les commerces (plus particulièrement les boulangeries) ont été visés par des tirs de mortiers. Les massacres de Markale sont particulièrement frappants par la volonté assumée des belligérants de faire des victimes à une heure où de nombreux Sarajéviens se rendaient sur ce marché pour y acheter de quoi survivre : ils ont fait respectivement 68 morts en février 1994 et 37 morts en août 1995. Enfin, les snipers disposaient d’angles de tirs leur permettant d’avoir dans leur visée tous les ponts en enfilade. Cette terreur était amplifiée par le fait que les tirs pouvaient survenir à n’importe quel moment. Face à cette situation, les habitants ont appris à connaître et à gérer ces lieux du danger. Les angles de tirs étaient connus de tous au mètre près ; les carrefours étaient recouverts de bâches, on y empilait des conteneurs. La rue étant soumise à un danger permanent, les habitants utilisaient des trous entre les cours des immeubles pour circuler."
Source de l'article : Henry Jacolin et Bénédicte Tratnjek, 2010, "Les villes dans la guerre", Les Cafés géographiques, rubrique Des cafés, 26 octobre 2010, compte-rendu par Sophie Latour et Bénédicte Tratnjek.
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