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lundi 30 novembre 2009

La question du Kosovo dans les "Enjeux internationaux"


Ce matin, l'émission Les Enjeux internationaux était consacrée au Kosovo. En l'absence de Jean-Arnault Dérens (rédacteur en chef du Courrier des Balkans et notamment auteur du Piège du Kosovo, la réédition de l'ouvrage Kosovo : année zéro), Thierry Garcin a profité de l'émission pour faire un rappel des grandes questions qui se posent dans un Kosovo qui se présente comme une "véritable boîte de Pandore", avec l'ouverture des audiences du Tribunal international sur l'indépendance du Kosovo. Pour l'heure, l'auto-proclamation de l'indépendance du Kosovo par la majorité albanaise vivant sur ce territoire la 17 février 2008 pose un problème quant à sa reconnaissance. Si la presse française parle souvent d'Etat du Kosovo (sans usage des guillemets), cette appellation doit être réellement questionnée, puisqu'à l'heure actuelle, seul 1/3 des Etats membre des Nations Unies reconnaissent cette indépendance (soit une soixantaine d'Etats) : 1/3 ne s'est pas prononcé (bien que l'on assiste à une lente progression du nombre d'Etats reconnaissant l'indépendance comme légitime, cela ne change pas cet équilibre des forces, et plus d'un an après l'auto-proclamation, il est fort à parier que beaucoup de ces Etats "neutres" restent sur leur absence de positionnement sur la question du Kosovo) et 1/3 des Etats refusent catégoriquement cette indépendance. La Serbie, premier Etat concerné puisqu'elle perd sa souveraineté sur le territoire du Kosovo en cas de reconnaissance légitime de l'indépendance, a déposé un dossier  la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye pour faire valoir son point de vue de non-recevabilité de l'indépendance auto-proclamée. A ses côtés, des Etats particulièrement influents (la Russie et la Chine qui disposent du droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies, et sont des puissances diplomatiques, économiques et démographiques, malgré de profondes inégalités internes etdes disfonctionnements structurels conséquents). L'émission pointe également sur la question de la division de l'Union européenne sur la question du Kosovo, territoire situé sur le continent européen (et l'on rappelle que l'Union européenne a fait savoir à plusieurs reprises que les territoires balkaniques avaient tous vocation à intégrer l'UE), avec l'Espagne (problème basque), la Grèce (qui ne reconnaît d'ailleurs pas entièrement l'Etat de Macédoine, notamment son nom et son drapeau, mais également certains de ses territoires), la Roumanie, Chypre (ce qui rappelle la question de l'intégrité territoriale dans un Etat divisé en deux, et le problème de savoir quelle(s) partie(s) a (ont) été intégrée(s) dans l'UE lors de l'élargissement de 2004). D'autres Etats, tels que le Venezuela, viennent s'ajouter à la liste des "témoins" de la Serbie pour conforter ce positionnement de non-recevabilité de l'auto-proclamation de l'indépendance du Kosovo, mis en relation avec la question du droit d'ingérence. Cette émission rappelle donc, fort à propos, combien il est encore délicat de parler d'un "Etat" concernant le Kosovo, d'autant plus que les modalités de la Résolution 1244 du Conseil des Nations Unies qui mit en place un protectorat international au Kosovo en attendant le "statut final" du Kosovo n'ont pas été suspendues, comme en témoigne la présence de la KFOR et de l'EULEX (bien que les ambitions de la communauté internationale aient été revues à la baisse les années suivantes, la résolution devait prendre fin lorsque le "statut futur" - et non plus "final" - du Kosovo serait décidé). A noter que si la Cour internationale de justice a été saisie, il ne s'agit là non pas d'une affaire contentieuse (sur laquelle la CIJ aurait le droit de statufier), mais d'une procédure consultative (qui ne donne pas à la CIJ autorité pour instaurer sa décision). ne consultation juridique ne sera pas suffisante pour statuer sur l'avenir du Kosovo : Etat ? Quasi-Etat ? Protectorat ? Région ?



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