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mardi 31 août 2010

"La réhabilitation des quartiers précoloniaux dans les villes d'Asie centrale" (Guillemette Pincent)


Guillemette PINCENT, 2010, La réhabilitation des quartiers précoloniaux dans les villes d’Asie centrale, L’Harmattan, Villes et Entreprises, Paris, 277 p.



Ouvrage doté de très nombreux schémas, photographies et cartes d’une grande qualité, et d’enrichissantes « planches » mêlant avec pédagogie différentes figures, cette version publiée de la thèse de géographie de Guillemette Pincent entraîne le lecteur au cœur de la problématique du lien entre urbanisme et pouvoir en Asie centrale, au prisme des villes ouzbèkes, et tout particulièrement de Tachkent la ville-capitale et de Boukhara la ville-symbole, « deux oasis urbaines centrasiatiques ». La première évoque la décomposition de l’URSS en Asie centrale et l’émergence de nouvelles capitales dans lesquelles l’urbanisme est mis en scène pour servir des pouvoirs autoritaires. La deuxième ville évoque la route de la Soie, la dynastie persane des Samanides, la gloire de grands savants. Mais pour leurs habitants, ce sont d’abord des espaces de vie, qui subissent de profondes transformations urbanistiques que Guillemette Pincent analyse. A travers la question de la réhabilitation de l’« Eski Chahar » (la « vieille ville », qui correspond aux quartiers précoloniaux), Guillemette Pincent propose une analyse des différents héritages urbanistiques, marqués par la succession des pouvoirs dans ce pays qui ont créé des formes urbaines à leur image.





dimanche 29 août 2010

Les territoires de la criminalité en Russie (1) : quelques documents et quelques notes


Le prochain Festival International de Géographie (FIG), qui aura lieu du 4 au 7 octobre 2010 à Saint-Dié-des-Vosges (voir la présentation des différents parcours et animations ; le programme définitif sera communiqué au cours du mois de septembre sur le site de la ville de St-Dié), aura pour pays invité la Russie. L'occasion de présenter un nouveau blog accueilli sur la plate-forme Hypothèses et consacré aux différentes formes de violences en Russie : Comprendre les violences en Russie / Understanding violence in Russia. Rédigé en français et en anglais, il s'agit d'un carnet de recherches d'un groupe d'universitaires qui se proposent d'analyser les différentes formes de violences, au prisme des "guerres, systèmes politiques et trajectoires sociales". A suivre !

La criminalité est l'une des formes de violence, très souvent dénoncée dans les médias concernant la Russie. Pourtant, la criminalité est à la fois le fruit de réalités et de représentations, et parfois ces représentations servent les discours politiques : à ce titre, la thèse de géographie de Philippe Chassagne sur la criminalité dans les Balkans a démontré qu'il faut un énorme capital ressources pour que les trafics existent. De même, les chiffres officiels concernant les différentes formes de criminalité peuvent être une façon de légitimer des politiques publiques (par exemple, des lois contre l'immigration plus strictes, un renforcement des frontières, ou l'affirmation de la souveraineté de l'Etat-nation sur son territoire dans un contexte où il est fragilisé). Enfin, les discours sur la criminalité dans les différentes régions du monde sont aussi le fruit d'un imaginaire spatial construit. Cela ne veut pas dire qu'il faut sous-estimer la part de la criminalité dans la mondialisation, mais bien de prendre en compte les différents discours pour analyser plus finement les phénomènes criminels.


A lire sur ce blog :
- Le billet "Les trafics dans les villes en guerre : éléments de réflexion géographique" du 30 septembre 2008 ;
- Le billet "Le trafic de femmes dans les Balkans" du 8 mars 2009.

Des sites/blogs spécialisés :
- Geopium (Pierre-Arnaud Chouvy) ;
- Les mafias (Fabrice Rizzoli).

Quelques atlas :
- Fabrizio Maccaglia et Marie-Anne Matard-Bonucci, Atlas des mafias. Acteurs, trafics, et marchés de la criminalité organisée, Autrement, Paris, 2009 ;
- Observatoire géopolitique des drogues, Atlas mondial des drogues, PUF, Paris, 1996.




Les territoires de la criminalité en Russie


La Russie : le pays de tous les crimes ?

Toutes les formes de criminalité :
- Toutes les formes de crimes (armes, drogues, meurtres, blanchiment d'argent, cigarettes, matériel vidéo, matériel photographique, trafic de femmes, prostitution…)
- Toutes les formes d'organisations criminelles (petite délinquance, réseaux familiaux, réseaux criminels du type gangs, organisations mafieuses)


Définition des gangs :
- Dans les métropoles multimillionnaires, les gangs apparaissent comme des formes modernes de tribus ou de castes.
- Ils se caractérisent par une forte solidarité, venant compenser la dilution éventuelle des liens familiaux, ethniques ou sociaux.
- Ils se caractérisent aussi par leur territoire (quartiers) souvent délimité par des tags (inscriptions murales ayant valeur de bornes frontalières).
- Les gangs sont des acteurs incontournables de la vie des mégalopoles, et sont en lutte permanente entre eux, esquissant un découpage plus ou moins invisible de la cité.
- La transformation des gangs en groupes paramilitaires est une évolution possible en cas de conflit (ex : Sarajevo de 1992 à 1995).



Caractéristiques des organisations criminelles transnationales (OCT) :
- Leur activité est consacrée aux commerces illicites les plus lucratifs (drogue, jeux clandestins, industrie du sexe, usure…).
- Une partie des profits tirés de cette activité permet d'entretenir des systèmes de corruption des sphères privées et publiques.
- Elles disposent d'un puissant réseau possédant des ramifications internationales.
- L'importance des revenus qu'elles dégagent leur permet d'entretenir des moyens militaires et de communication importants, capables dans certains cas de menacer les pouvoirs centraux des Etats (ex : les cartels colombiens peuvent se prévaloir de flottes aériennes et maritimes et de moyens satellites qui leur permettent d'exercer un contrôle sur leurs réseaux à l'échelle planétaire).
- Leur activité se déroule en aval du commerce lui-même, dans l'investissement financier et le blanchiment de l'argent sale.
- Les organisations criminelles transnationales sont souvent liées aux guérillas locales qui contrôlent les zones de production de la drogue et forment en quelque sorte le réseau de distribution international en amont de la chaîne de production.

Caractéristiques des mafias :
- C'est une variété d'organisation criminelle transnationale que l'on caractérise essentiellement par son ancienneté (notamment l'ancienneté de ses rites initiatiques), ses structures féodales.
- Les mafias italiennes, les triades chinoises ou les Yakuzas japonais forment des sociétés séculaires dont l'histoire fait partie intégrante de celle de l'Italie (de la Sicile en particulier), de la Chine et du Japon.


Source : La cartothèque de Sciences Po.



Source : Claude CABANNE et Elena TCHISTIAKOVA, 2005, La Russie. Perspectives économiques et sociales, Armand Colin, collection U, 2ème édition (1ère édition 2002), Paris, p. 64.



Source : Michel NAVEZ, 2007, La Russie et ses marges : nouvel empire ?, Ellipses, collection CQFD, Paris, p. 78.



Source : Claude CABANNE et Elena TCHISTIAKOVA, 2005, La Russie. Perspectives économiques et sociales, Armand Colin, collection U, 2ème édition, Paris, p. 62.



Source : Roger BRUNET, Denis ECKERT et Vladimir KOLOSSOV, 1995, Atlas de la Russie et des pays proches, RECLUS/La Documentation française, Montpellier/Paris, collection Dynamiques du territoire, n°15, p. 155.


Source : Pascal MARCHAND, 2007, Géopolitique de la Russie, Ellipses, collection Géopolitique, Paris, pp. 102-105.





L'expansion territoriale et économique de la criminalité

Les facteurs permettant à la criminalité d'étendre son assise territoriale en Russie :
- Une situation privilégiée, à la croisée entre les zones de production (Asie centrale, Asie du Sud-Est, Russie elle-même) et les zones de consommation (Europe occidentale pour les drogues, femmes, cigarettes..., Afrique et Moyen-Orient pour les armes) ;
- L'existence d'un important capital-ressources inégalement réparti, favorisant certains oligarques ;
- La destruction du lien social à l'intérieur de l'Etat ;
- La marginalisation (économique et sociale) de certaines régions ;
- La paupérisation d'une grande partie de la population (entrée dans le capitalisme, perte des repères, arrivée du chômage dans le pays, arrivée de populations russes en provenance des Etats issus de la décomposition de l'URSS...) ;
- La volonté de s'enrichir pour une partie de la population (passeurs de drogue, fonctionnaires corrompus...).


Les réseaux criminels, de nouveaux acteurs géopolitiques
- La criminalité remet en cause la place de l'Etat dans le contrôle de l'espace et des ressources (qu'il s'agisse d'individus, de biens ou de services) ;
- Le problème est d'autant plus accru que la gestion d'un territoire si immense est un réel défi pour les autorités politiques nationales et locales, notamment autour de la question de la surveillance des frontières ;
- Depuis 1991, le crime organisé est sorti de son rôle marginal pour accéder au coeur de la société russe. Les organisations criminelles transnationales sont devenus des acteurs-clés de l'économie et de la société russes.


L'exemple de la drogue en Russie
- La Russie est à la fois une zone de transit et une zone de consommation des drogues, principalement en provenance d'Agfhanistan.
- Elle se retrouve au coeur d'une des routes des trafics de drogue à destination de l'Europe occidentale.
- Mais la perte de repères et le mal-être d'une partie de la société russe en font aussi une zone de consommation, notamment dans les grandes villes.


Source : Claude CABANNE et Elena TCHISTIAKOVA, 2005, La Russie. Perspectives économiques et sociales, Armand Colin, collection U, Paris, p. 65.



Source : Claude CABANNE et Elena TCHISTIAKOVA, 2005, La Russie. Perspectives économiques et sociales, Armand Colin, collection U, 2ème édition, Paris, p. 66.



Source : Alain LABROUSSE (dir.), 2003, Dictionnaire géopolitique des drogues, Editions de Boeck, Bruxelles, pp. 569-574.



Les épicentres de la criminalité

Deux types de hauts-lieux de la criminalité
- Les grandes villes, tout particulièrement Moscou,
- Les frontières.


Les villes
- Les villes constituent à la fois des plaques-tournantes des trafics (mettant en scène parfois plusieurs organisations criminelles qui "commercent" et échangent des marchandises illégales) et des lieux de "consommation" (prostitution, drogue...).
- Certains secteurs des villes sont sous le contrôle des gangs : chaque gang possède un quartier sur lequel il exerce un contrôle total. La ville se fragmente en plusieurs micro-territoires où réseaux criminels et autorités officielles entrent en concurrence pour le contrôle territorial.


Les frontières
- Elles "formatent" les routes de trafics ; pour faire entrer ou sortir des produits illicites, les organisations criminelles transnationales utilisent les "points faibles" des frontières.
- La longueur des frontières de la Russie explique la diffulté pour l'Etat de les contrôler dans leur totalité, mais aussi le besoin de coopération avec les pays voisins (par exemple, avec la Chine).



Transparent réalisé d'après  François GERE, 2002, Pourquoi les guerres ? Un siècle de géopolitique, Larousse/Courrier International, Paris, p. 144.


Source : Vladimir KOLOSSOV, 2006, "Les nouvelles frontières de la Russie et les perspectives de la coopération transfrontalière", dans J.-M. DECROLY et H. NICOLAÏ (dir.), 2006, Mutations des territoires dans le monde à l'aube du XXIe siècle, L'Harmattan, Paris, pp. 59-78.


  

Bibliographie sélective sur la criminalité en Russie :
- BRADSHAW, Michael, 2007, "Réflexion géographique sur l'abondance des matières premières", dans ECKERT, Denis, 2007, La Russie, Hachette supérieur, Collection recueils pour les concours, pp. 157-181.
- BRUNET, Roger, ECKERT, Denis, et KOLOSSOV, Vladimir, 1995, Atlas de la Russie et des pays proches, RECLUS/La Documentation française, Montpellier/Paris, collection Dynamiques du territoire, n°15, 208 p.
- CABANNE, Claude, et TCHISTIAKOVA, Elena, 2005, La Russie. Perspectives économiques et sociales, Armand Colin, collection U, 2ème édition (1ère édition 2002), 304 p.
- KOLOSSOV, Vladimir, 2006, "Les nouvelles frontières de la Russie et les perspectives de la coopération transfrontalière", dans DECROLY, J.-M., et NICOLAÏ, H., 2006, Mutations des territoires dans le monde à l'aube du XXIe siècle, L'Harmattan, Paris, pp. 59-78.
- LABROUSSE, Alain (dir.), 2003, Dictionnaire géopolitique des drogues, Editions de boeck, Bruxelles, pp. 569-574.
- MARCHAND, Pascal, 2007, Géopolitique de la Russie, Ellipses, collection Géopolitique, Paris, 619 p.
- MASSADA, 2003, "La corruption en Russie, hier, aujourd'hui et demain", Diploweb, Entretien avec Pierre Verluise, avril 2003.
- NAZET, Michel, 2007, La Russie et ses marges : nouvel empire ?, Ellipses, collection CQFD, Paris, 191 p.

UN RAPPEL : merci de citer les auteurs pour toute utilisation des documents proposés ici !

samedi 28 août 2010

Quelques sites de géographie : blogs, épistémologie, énergies, géopolitique, revues


François Arnal, professeur d'histoire-géographie et auteur de deux blogs "Histoire-Géo" et"Géofac", multiple les supports qui permettent à tous de disposer de documents, de réflexions et de liens pour approfondir toute analyse en géographie. Il avait déjà mis en ligne de nombreux podcasts de géographie sur "Géopodcast" (avec notamment l'émission de radio Planète Terre). Il utilise désormais un outil très intéressant : "Pearltrees", qui propose aux utilisateurs de créer des arbres avec leurs pages Internet préférées, et ainsi de relier des blogs et des sites (les "perles") aux thématiques communes. Vous pouvez retrouver tous les liens sur sa page Pearltrees (ou le retrouver sous le nom "Franz42" ou en tapant dans le moteur de recherche "géographie"). D'autres contributeurs proposent des liens vers des sites/blogs de géographie, et beaucoup s'intéressent à la question de la guerre. L'outil mérite le détour.






Voici quelques-uns des thèmes qu'il partage donc sur la géographie :
- Des blogs en géographie,
- Epistémologie de la géographie,
- Energies,
- Développement durable
- Cartographie,
- Patrimoine,
- Géopolitique,
- Paysage et géographie,
- Revues de géographie...

A découvrir de toute urgence !


Merci à lui pour ce travail qui aidera sans conteste tous ceux qui voudraient approfondir leur connaissance de la géographie, et découvrir tous les sites qui existent sur cette approche !

dimanche 22 août 2010

Géographie de Bagdad (3) : "Good Bye Bagdad !"


Voici un reportage diffusé ce vendredi 20 août 2010 sur Arte, et consacré au départ des troupes américaines de la capitale irakienne. "Good Bye Bagdad !" est un reportage suivi d'un entretien avec Michael Lüders, spécialiste des pays du Golfe. On retrouvera, à ce propos, les billets consacrés à Bagdad, notamment "Géographie de Bagdad (1) : Bagdad, une ville morcelée" et "Géographie de Bagdad (2) : Bagdad, une ville en guerre".


Le départ des troupes irakiennes va profondément changer la géopolitique urbaine dans la capitale irakienne. En effet, la présence de militaires d'une force étrangère dans une ville affecte non seulement les rapports politiques, mais aussi la pratique spatiale de la ville et les processus de peuplement (on avait abordé ce point concernant la ville de Mitrovica : "Espaces des combattants et espaces militaires à Mitrovica (1) : quelles approches géographiques ?", "Espaces des combattants et espaces militaires à Mitrovica (2) : la démarche en géographie militaire", "Espaces des combattants et espaces militaires à Mitrovica (3) : la démarche en géopolitique urbaine"). L'armée étatsunienne s'était appropriée des espaces, avait créé un dispositif sécuritaire reposant sur la création d'une zone de sécurité et des patrouilles permettant le quadrillage de la ville, et avait ainsi des incidences tant sur les territoires des acteurs de la déstabilisation (qui se sont retrouvés dans les "niches" urbaines) que sur les points vulnérables de la ville (la forte sécurisation de certaines zones urbaines les rend aussi fortement symboliques pour des actions terroristes, les transformant ainsi en géosymboles de la présence militaire étrangère). Avec le désengagement des troupes étatsuniennes (qui pose déjà des problèmes logistiques quant au retour des troupes et matériels : voir "Quand l’armée américaine déménage", Alliance GéoStratégique), les transformations de la géopolitique urbaine vont devenir un "laboratoire" pour tous les observateurs : quel dispositif sécuritaire sera mis en place par la police irakienne ? Comment se traduira-t-il dans les pratiques spatiales des habitants ? Ce retrait ne veut pas forcément dire que la présence de l'armée étatsunienne "s'effacera" de la ville : pour exemple, la politique des murs de sécurité mise en place par l'armée étatsunienne (voir le billet "Les Etats-Unis et la frontière : les murs, urbanisme de paix ou urbanisme de guerre ?") s'est ancrée dans les pratiques spatiales des habitants (notamment en tendant à l'homogénéisation des quartiers et la diminution du nombre de quartiers mixtes dans la ville) et dans l'imaginaire spatial des habitants (la peur de "l'Autre" reste un puissant moteur de recompositions sociospatiales dans la ville), malgré le démantèlement de la plupart de ces murs.




vendredi 20 août 2010

Journée mondiale de l'aide humanitaire : une revue à (re)découvrir


On apprend sur le passionnant blog Planète Vivante que ce 19 août 2010 est célébrée la 2ème Journée mondiale de l'aide humanitaire, établie par l'ONU. Un rapport de l'Oxfam France a d'ailleurs été publié ce vendredi 19 août 2010 : ce Baromètre de la protection des civils 2010 (2ème édition) montre l'inégalité des populations face à l'aide humanitaire : l'inégale converture médiatique des conflits a des conséquences directes sur l'implication politique des institutions nationales et internationales, et sur la protection et la possible intervention des acteurs humanitaires dans des pays en guerre.




L'occasion de présenter la revue Humanitaire. Enjeux, pratiques, débats. Lancée en 2000, elle est désormais disponible en ligne. "Humanitaire est une revue trimestrielle de débat et de réflexion dans laquelle dialoguent acteurs, chercheurs et observateurs de l’ensemble de la sphère humanitaire française et internationale. Elle est éditée et financée par l’association française Médecins du Monde qui met ainsi ce lieu de débat à la disposition de ceux que la question humanitaire intéresse". La revue propose des numéros thématiques ("L'humanitaire à venir ?", "Faut-il "désoccidentaliser" l'humanitaire ?", "Les ONG, nouvelles gardiennes des Conventions de Genève ?", "La Corne de l'Afrique sous surveillance humanitaire", "Fictions humanitaires", "Comment intervenir au Proche et Moyen-Orient ?", "L'Europe humanitaire en question(s)", "Zoé l'équation fatale"), dans lesquels on retrouve également des articles varia (rubriques "Retour sur", "Actualités") et des notes de lecture. On remarquera notamment les articles de Pierre Salignon sur "Le massacre de Srebrenica", de François Grünewald sur "L'aide humanitaire en Somalie : gérer l'insécurité", de Cynthia Glock sur le "Déploiement de l'EUFOR au Tchad : un espoir pour le Darfour et ses réfugiés ?", le compte-rendu d'une table-ronde sur "La Corne de l'Afrique : une zone à géopolitique variable", mais également beaucoup d'autres sur l'Irak, sur le Soudan, sur la question des réfugiés, de l'éthique humanitaire... On appréciera, dans la version Internet de la revue, deux autres rubriques : "Regard de photographe" (qui propose des reportages photographiques commentés sur l'action humanitaire) et "La rubrique à Brax" (caricatures).



A voir tout particulièrement : le reportage de Laurent Hazgui intitulé "Sur la route des conflits gelés" (25 septembre 2009, n°22).

"L’explosion du bloc soviétique a enfanté de « confettis » de territoires où la vie semble s’être arrêtée le 26 décembre 1991. Parmi ceux-ci, trois entités séparatistes ont connu la guerre à la déclaration de leur indépendance : la Transnistrie (en Moldavie), l’Ossétie du sud (en Géorgie) et le Nagorno-Karabagh (en Azerbaïdjan). La presqu’île de Crimée (au sud de l’Ukraine) connaît de fortes tensions liées aux velléités de rattachement à la Russie exprimées par l’importante communauté russe. Depuis, ces petits États de fait, non reconnus par la communauté internationale, ont en commun d’entretenir la menace d’un conflit militaire et de dégager une atmosphère que résume parfaitement l’expression « conflits gelés » qu’on leur a accolée : cette menace diffuse fige autant les hommes que les mentalités ou les paysages. À des degrés de visibilité divers, la Russie se sert (géo)stratégiquement de ces territoires « tampons » pour garder sa sphère d’influence politique et économique sur plusieurs États ex-soviétiques (Moldavie, Ukraine, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan). Reportage réalisé par Laurent Hazgui à l’automne 2008".






mercredi 18 août 2010

Capsules thématiques en études urbaines et régionales


Le réseau Villes Régions Monde (VRM), réseau interuniversitaire en études urbaines et régionales, propose des "Capusles thématiques", qui sont un véritable outil pour qui voudrait s'informer ou entreprendre des recherches en études urbaines. Elles "regroupent toute l’information nécessaire et pertinente autour d’un sujet particulier en lien avec les études urbaines et spatiales. Il s’agit entre autres d’une recension des ouvrages récents réalisés autour d’une thématique particulière. Les capsules thématiques renseignent également sur des nouveautés et comprennent notamment des références bibliographiques, des travaux publiés, des actes de communications, des thèses et des mémoires, des événements passés ou à venir ainsi que de nombreux hyperliens". Ces capsules proposent des références bibliographiques régulièrement actualisées, et de nouvelles thématiques sont régulièrement ajoutées.


En voici quelques-unes concernant les villes et les thématiques étudiées dans le cadre de ce blog :

On trouvera également des "capsules" concernant les études urbaines en Amérique latine, en Asie, en Amérique du Nord, mais aussi concernant des pays ou des régions spécifiques (Australie/Nouvelle-Zélande, Mexique, Brésil, pays baltes, Europe centrale, Royaume-Uni/Irlande, Allemagne/Suisse/Autriche, Canada, Québec...) ou sur des thèmes précis (néo-ruralité, villes globales, zones franches, proximité, patrimoine religieux, atlas régionaux, mondialisation, métropoles, développement des territoires, sport et culture, condition socio-urbaine, cohésion sociale, patrimoine, banlieue, transport urbain...).


Ces synthèses sont une vraie mine bibliographique ! 


mardi 17 août 2010

Anthropologie et émeutes urbaines (2)


On avait précédemment présenté le blog Anthropologie du présent dans lequel Alain Bertho (professeur d'anthropologie à l'université Paris 8) propose une base documentaire très détaillée concernant les émeutes dans le monde (alimenté tous les jours, il recense toutes les émeutes dans les journaux francophones, anglophones et hispanophones). Cet anthropologue est également auteur d'un important ouvrage : Le Temps des émeutes (Bayard, 2009), dans lequel il s'interroge sur "le sens profond et peut-être commun de ces émeutes qui éclatent aux quatre coins de la planète, au sein de pays et de régimes politiques radicalement différents et selon des modes de protestation semblables". Il y montre que l'émeute n'est pas un phénomène nouveau, mais c'est la modernité des émeutes actuelles qui change la donne. Si les émeutes d'octobre-novembre 2005 ont surpris l'opinion publique (Alain Bertho discute d'ailleurs "le silence et le bruit" qui existent autour de l'émeute comme phénomène de violence, rappelant combien la construction du monde passe également par les média, et l'actualité telle qu'ils donne à la voir : voir le billet "Les médias, la violence, l'événement et le haut-lieu"), l'émeute n'est pas nouvelle en soi. Sa mondialisation et sa prolifération, mais également la multiplicité des raisons invoquées ("soulèvement anti-gouvernemental, émeute d'après match, refus d'installation d'un aéroport, colère contre l'incurie de l'Administration ou en raison de l'annulation d'un concert, mobilisation contre le péage d'un pont, l'expropriation des terres, la mise en place d'une ligne de TGV, l'émission de faux diplômes universitaires ou la mort d'une star du cinéma") questionnent.


Gégraphie des émeutes dans le monde (janvier 2007-mai 2009)
Carte réalisée par Alain Bertho.
Voir les cartes qu'il a produites sur l'extension des émeutes dans le monde :



Pour découvrir cet ouvrage et les travaux de l'anthropologue Alain Bertho, voir son blog Anthropologie du présent et quelques-unes de ses interventions à des colloques :

Alain Bertho, "L'émeute comme récit non discursif et production
d'image en résonance", conférence Récits collectifs et nouvelles écritures visuelles,
Montréal, 2-3 juin 2010.



Alain Bertho : "Les émeutes, un phénomène mondial ?"
Entretien pour l'IRIS, 19 avril 2010.



Colloque "L'Afrique en discours. Lieux communs et stéréotypes de la crise"


Co-organisé par l’EA 4249 HTCI, Université de Bretagne Occidentale, la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne (MSHB), le LASELDI EA 2281, Université de Franche-Comté, dans le cadre des manifestations scientifiques du Réseau Discours d’Afrique,le colloque international "L'Afrique en discours. Lieux communs et stéréotypes de la crise" se déroulera du 7 au 9 octobre 2010 à Brest (Faculté des Lettres et Sciences humaines Victor-Segalen, Université de Bretagne Occidentale).



Présentation du colloque par les organisateurs :

Plusieurs décennies après les indépendances, les discours sur l’Afrique d’hier comme ceux d’aujourd’hui ne cessent de brosser le sombre tableau d’un continent en crise. Les sociétés francophones contemporaines empruntent à une archive d’images susceptible de fournir une représentation précise de cette Afrique : les orphelins du Biafra, les populations du Sahel cernées par la sécheresse, les malades du sida, les villageois massacrés en Algérie, les monceaux de cadavres du Rwanda, les femmes violées du Darfour. 

Sur les plans historique, politique, et géographique, les raisons de cette détresse humaine trouvent de nombreuses explications. Les recherches en sciences humaines ont mis en exergue la conjonction de facteurs multiples qui renforcent la vulnérabilité des populations africaines : régimes coloniaux et post-coloniaux, clientélisme, corruption, conflits interethniques et régionaux, intérêts géostratégiques. Or force est de constater que la pérennité des discours sur une Afrique en crise marque la conscience de l’opinion publique. Cette dernière soutient largement la politique humanitaire afin d’exorciser les maux du passé et du présent et reste ainsi tributaire du fonctionnement argumentatif des discours sur l’Afrique, de leur ancrage dans le sens commun et de leur force persuasive. Comment fonctionnent les lieux communs et les stéréotypes discursifs qui sous-tendent ces discours ? Quelles sont les modalités du dialogue entre opinion commune et opinion individuelle ? Si la première résulte d’un partage des idées reçues nécessaires au bon fonctionnement de la communication au sein de la vie sociale, la seconde relève d’une perception singulière nécessaire à la compréhension d’une réalité humaine donnée. Comment donc répondre à la fois aux impératifs de la cohésion sociale et à la nécessité du rapport à soi et à l’autre ?

Les sciences du langage conçoivent les lieux communs comme des principes régulateurs qui régissent les discours sociaux auxquels ils confèrent une autorité et une cohérence. Ils fournissent un cadre d’application universelle. En cela ils sont proches des maximes idéologiques, avançant des raisons évidentes. Ainsi, l’analyse discursive des lieux communs permettra de montrer comment les discours sur l’Afrique relèvent d’une structure argumentative orientée. On peut alors se demander sur quelle forme se construit la cohérence discursive, la validation de l’autorité, la pertinence contextuelle et la démonstration des preuves partagées ? Les réflexions sur les lieux communs en cours dans nos sociétés actuelles pourront conduire à l’élaboration d’une topique des discours sur l’Afrique. Cette topique pourra recueillir les schèmes explicatifs des invariants culturels et historiques dominants, interrogeant leurs représentations narratives, figuratives, esthétiques, ainsi que leurs normes éthiques.

Quant aux stéréotypes, définis comme des images toutes faites qui médiatisent le rapport de l’individu au réel, leur problématique provient de leur fonction bivalente. D’une part, l’usage courant souligne la fonction destructive, ou du moins réductrice, de l’image collective figée. Cette approche péjorative souligne le danger d’un jugement non critique – source de tous les préjugés, et d’une valorisation du savoir de seconde main. D’autre part, le modèle théorique attribue au stéréotype une fonction constructive qui répond au besoin anthropologique du recours aux modèles interprétatifs préexistants. Comme la majorité des concepts et des croyances, le stéréotype soulève ainsi la question de la médiation sociale et de la communication.

La problématique de ce colloque, ainsi que la diversité des formes discursives et des outils théoriques sollicitent des approches pluridisciplinaires. Dans le cadre des sciences humaines, il faudra s’interroger sur la construction d’une identité sociale et la prégnance actuelle des lieux communs et des stéréotypes ethniques. Quels sont les facteurs susceptibles de modifier les représentations collectives de l’Afrique en crise ? Par ailleurs, des études historiques montreront la relation entre stéréotypes et préjugés, reconnaissant des comportements cognitifs, affectifs et comportementaux à l’œuvre dans l’apprentissage social. Des études littéraires et linguistiques permettront de montrer comment notre temps rejette de plus en plus la doxa d’une Afrique en crise, et les faux semblants du déjà-dit et du déjà-pensé de la famine, de la maladie, de la guerre et du génocide. Cette critique s’exprime de manière exemplaire à l’égard du cliché, notion stylistique de l’effet du banal et du figement lexical. Plus généralement, il faudra relever les représentations sociales et les schèmes collectifs qui empruntent aux modèles explicatifs actualisés par les discours sur l’Afrique. Les analyses énonciatives porteront sur la mise en place de la croyance collective dans les textes littéraires et leurs formes de représentation sociale. Enfin, le concept d’idéologème, entendu comme une maxime sous-jacente à un énoncé, enrichira la critique des textes littéraires et des discours sociaux qui construisent cette image d’une l’Afrique en crise.

Le but du colloque consiste à contribuer à la théorisation des lieux communs et des stéréotypes discursifs dans le cadre dialogique de la construction du sens en contexte. Si la fonction des stéréotypes sous-jacents aux discours sur l’Afrique en crise consiste à assurer la pertinence de l’usage fondée sur la reconnaissance de la norme sociale et culturelle, il faudra s’interroger sur les modalités de changement de ces images collectives, ainsi que sur les procédures d’évolution. Avec l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication, cette problématique interrogera également la pérennité des idées dominantes et l’avenir des institutions en charge de la gestion du savoir.

 
Sources :

lundi 16 août 2010

Géographie des femmes : quelques cartes


Depuis le début des années 1980, et plus encore depuis le début des 2000, les études en "géographie du genre" se multiplient. Après avoir longtemps été longtemps marquées par une approche militante (féministe), les "gender studies" se sont développées dans les pays anglo-saxons et de plus en plus de chercheurs français se penchent sur la question. En géographie tout particulièrement, une question principale se pose : pratique-t-on et se représente-t-on l'espace de la même manière lorsque l'on est un homme ou une femme ? Le genre est-il un construit social qui "formate" l'habiter et les mobilités ? Parmi les travaux des géographes, on notera tout particulièrement ceux d'Yves Raibaud (voir notamment son article "Le genre et le sexe comme objets géographiques", Cahiers de l'ADES, n°2, 2007 : d'ailleurs, l'ensemble de ce numéro est consacré à cette thématique "Sexe de l'espace, sexe dans l'espace"), de Claire Hancock et de Francine Barthe (notamment co-directrices du numéro de la revue Géographie et Cultures consacré au "Genre. Constructions spatiales et culturelles", n°54, 2005 ; Francine Barthe est également auteur d'une Géographie de la nudité. Etre nu quelque part, Bréal, collection D'autrepart, 2003 : voir les notes de lecture de Claire Hancock et Yann Calbérac). A lire également l'article de Jacques Lévy : "Genre" (EspacesTemps.net, Mensuelles, 18 octobre 2004). Dans cette même persepctive, les géographes interrogent l'espace en fonction des pratiques sexuelles (à noter les travaux de Marianne Blidon sur les rapports entre homosexualité et espace : voir son article "Un espace pas si public ? Quand les gays se tiennent par la main", Les Cafés géographiques, Vox geographi, 26 avril 2008). La diversité et la richesse de ses approches montre que l'approche par le genre reste un champ à explorer.

 
Un important colloque se tiendra sur ces questions du jeudi 16 au samedi 18 septembre 2010 à Pessac (Université Bordeaux III) : des intervenants français, indiens, italiens, espagnols, suisses, allemands, autrichiens, finlandais, mexicains, roumains, anglais, togolais et grecs se réuniront pour aborder la question "Masculin/Féminin : questions pour la géographie". Voir le programme de ce colloque.

A noter également, la préparation d'un numéro de la revue Géographie et Cultures (sous la direction d'Yves Raibaud) consacré à la "Géographie du masculin" ; ainsi que celle d'un numéro de la revue L'Espace politique (sous la direction de Marianne Blidon et Sébastien Roux) consacré à la "Géo/politique du sexe" (à paraître en 2011).



Pour illustrer cette annonce de colloque, voici quelques cartes issues d'une exposition en ligne sur Les Femmes, le Pouvoir et la Politique, organisée par l'International Museum of Women. Les commentaires sont ceux de l'exposition.

La violence domestique
"Une partie significative de la population mondiale est régulièrement victime de la torture, de la faim, du terrorisme, de l'humiliation, de la mutilation et même du meurtre simplement parce qu'elle est constituée de femmes. Des crimes tels que ceux perpétrés contre tout autre groupe seraient reconnus comme une urgence civile et politique." Charlotte Bunch et Roxanna Carrillo

Pour des millions de femmes, le foyer est l'endroit le plus dangereux où se trouver. Loin d'être un havre de sécurité, la famille est souvent le berceau de la violence.



A leur place
Comme vaste observation politique, nous pouvons dire que les femmes du monde entier font face de facto à des restrictions quant à leur présence publique, à leur tenue vestimentaire et à leur comportement privé et public. Mais dans de nombreux pays, "garder les femmes à leur place" est une entreprise littérale. Des restrictions de mobilité et de tenue vestimentaire appliquées dans un nombre surprenant de pays, sont enracinées dans les suppositions standards patriarcales à propos du droit des hommes à contrôler les femmes, en forte combinaison avec les interprétations fondamentalistes religieuses.

Les femmes dans les gouvernements
Cette carte est un aperçu de la représentation des femmes au sein des gouvernements au début 2002. Quelques modèles persistent dans le temps et dans le monde : nulle part les femmes n'ont une représentation égale aux hommes dans le gouvernement, et dans seulement 22 pays les femmes représentent 25 pourcents ou plus des législateurs élus ; les états avec les plus grandes proportions de femmes élues en fonction sont ceux qui mettent en application des politiques en faveur de l'égalité - en particulier les pays scandinaves.


 
Travailler pour un salaire
Dans le monde, de plus en plus de femmes travaillent à l'extérieur pour un salaire, mais elles le font dans des conditions assez différentes des hommes. Elles sont d'habitude payées moins que les hommes pour leur travail. Cette divergence de revenus reflète plusieurs facteurs : une discrimination totale de genre, la concentration des femmes dans les emplois principalement féminins et le pourcentage plus élevé de femmes travaillant à temps partiel. La différence de salaire persiste dans les différents secteurs. Dans le secteur prestigieux et très bien rémunéré d'internet aux Etats Unis, par exemple, les femmes gagnent en moyenne 24 pourcents de moins que leurs homologues masculins.




Découvrir Fernand Braudel sur France Culture


Plus de 17 heures de radio seront consacrées à l'historien Fernand Braudel dans la semaine du lundi 23 au vendredi 27 août 2010 sur France Culture. Plusieurs émissions lui seront ainsi consacrées, autour d'archives (du lundi au vendredi de 9h05 à 10h00), de débats (du lundi au vendredi de 10h à 11h) et de documentaires (de 11h à 12h30).

Fernand Braudel, notamment auteur d'une Méditerranée (en 2 volumes) et d'une Identité de la France (en 3 volumes), a toujours prôné une approche qui mêlait toutes les sciences sociales (particulièrement histoire, géographie, sociologie et économie). Ces émissions seront certainement l'occasion de découvrir le courant dans lequel sa pensée s'est développée (l'école des Annales), l'influence de Braudel par-delà ses ouvrages (notamment à l'origine de la création de la Maison des Sciences de l'Homme et de l'EHESS), la place qu'il donnait à la géographie (influencée par l'approche vidalienne), sa connaissance de la Méditerranée...

A lire : l'article "Fernand Braudel" extrait du Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés (sous la direction de Jacques Lévy et Michel Lussault, 2003, Belin, pp. 118-120) proposé par Christian Grataloup (disponible en ligne dans la revue EspacesTemps.net).

A noter : Les "Grandes traversées" de France Culture consacrées, lors de la dernière semaine de juillet, à Churchill sont disponibles en ligne : retrouvez les Archives, les Débats et les Documentaires.

 
Présentation de l'émission par France Culture :
"Les Grandes Traversées, grandes épopées radiophoniques de plus de 17 heures par semaine allient archives (9h-10h), débats (10h-11h) et documentaires (11h-12h30) pour mieux s'immerger dans l'univers proposé tout en laissant le choix à chacun de réaliser tout ou partie du voyage ... Cette semaine, du 23 au 29 août, Fernand Braudel, l'historien monde.

Élevé dans la Meuse par une grand-mère d’origine paysanne, rien ne destinait Fernand Braudel (1902-1985), à devenir l’historien de la Méditerranée et celui de l’histoire du capitalisme. Son premier mémoire portait sur la Révolution française dans le Barrois et était écrit dans un style proche de celui de Michelet.

Il aura fallu le hasard d’une nomination de professeur à Constantinople, puis la découverte du Brésil, et enfin celle des formidables archives de Dubrovnik, l’ancienne Raguse, pour que Braudel se décide à écrire son maître livre sur la Méditerranée. Il aura fallu la guerre de 1940 et la captivité pour qu’il le mène à son terme.

Il n’empêche. La Meuse dont il est originaire a vu naître Pierre Chaunu, Pierre Gaxotte, et Fernand Braudel. Et c’est en la quittant, que l’auteur de la Méditerranée (1949) devint le pape de l’histoire globale.

Cette Grande Traversée est l’occasion de partir sur les traces de Braudel, là où il exhuma les archives des premiers livres de comptes, des lettres de change, et des échanges portuaires. C’est à Dubrovnik, Gênes, Séville, que s’est mis en place les débuts de la mondialisation et que le capitalisme marchand a pris son essor. Auteur hanté par le destin des civilisations, Braudel connaît l’espace méditerranéen comme nul autre.

Cette épopée radiophonique consacrée à Fernand Braudel tente de faire revivre cette aventure du capitalisme et de la culture méditerranéenne et s’arrête dans chacune de ces villes. Mais le chemin permet aussi la visite de la Meuse et de Verdun, pour se pencher sur la France rurale. Et de Paris pour une visite de « La Maison des Sciences de l’Homme » qui fut le port d’attache de l’historien.

Des débats mettent en scène ce qui a animé sa recherche : l’histoire globale, les civilisations, l’économie de marché, la recherche, l’enseignement de l’histoire. Disciples de Braudel, jeunes historiens, géographes, économistes, reviennent sur ce parcours d’exception. Des témoins et des membres de sa famille – sa fille - évoquent l’homme qu’il fut, le grand patron de la recherche historique qu’il était. Des archives sonores font revivre sa présence".

dimanche 1 août 2010

Belfast : temporality of sectorian landscapes

A écouter, la conférence du géographe Petros Petsimeris, prononcée à l'Université de Caen le 26 mars 2010 (dans le cadre de la 3ème rencontre franco-italienne : La géographie sociale, le temps, le paysage), intitulée "Belfast : temporality of sectorian landscapes", sur le site de la Maison de la recherche en Sciences Humaines de l'Université de Caen Basse-Normandie.


Résumé de la conférence :
"Belfast est une ville très importante en tant qu'objet de recherche pour la géographie sociale, la sociologie urbaine, la science politique, l'anthropologie urbaine et l'urbanisme. Cette importance dérive par les vicissitudes historiques qui ont rythmé son développement urbain, par la multiplicité et la complexité des facteurs qui ont façonné son espace et par les interprétations et les représentations contestées et contrastées qui accompagnent l'analyse des divisions sociales de son espace métropolitain. Belfast est aussi une ville laboratoire pour notre discipline, parce que c'est dans cette ville où se sont développées les premières études qui on donnée naissance à la géographie sociale britannique contemporaine (E. Jones, F. Boal etc)".


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