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vendredi 18 mars 2011

Côte d'Ivoire : deux présidents pour un pays ? Retour sur la question de la partition du pays


Ce jeudi 17 mars 2011, 30 personnes sont décédées dans les combats violents qui se déroulés à Abidjan (voir le blog de l'anthropologue Alain Bertho, avec notamment un reportage de France 24). Depuis le mois de janvier 2011, les affrontements post-électoraux en Côte d'Ivoire se sont transformés en véritable guerre civile, opposant les partisans des deux candidats présidentiels, le président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara. Ces élections, reportées pendant 5 ans, ont fait ressurgir la menace d'une partition, fragmentation politique qui s'est clairement exprimée dans les votes du second tour pour la présidentielle.

Si l'actualité médiatique a été occupée par d'autres événements (les révolutions urbaines dans le monde arabe, puis aujourd'hui le séisme au Japon), il ne faudrait pas s'y tromper : la situation en Côte d'Ivoire ne s'est pas calmée depuis les élections présidentielles, et s'est aggravée de jour en jour. Résultat d'une situation électorale qui a vu deux candidats se considérer légitimement vainqueur des élections (voir les billets "Elections en Côte d'Ivoire : les lieux de la politique et les lieux de la violence", "Côte d'Ivoire : des manifestations pour réclamer les résultats des élections aux violences d'après-résultats ?", et "Côte d'Ivoire : résultats invalidés et fermeture des frontières" : vous pouvez y retrouver des liens vers des articles scientifiques concernant le contexte sociopolitique et des articles de journaux éclairant la situation actuelle). Si les médias ne peuvent pas couvrir toute l'information partout dans le monde (voir le billet "Les médias, la violence, l'événement et le haut-lieu"), cela ne signifie pas la stabilisation de situations complexes, telles que celle que rencontre la Côte d'Ivoire aujourd'hui. Pourtant, l'amalgame entre absence d'informations sur une situation et absence d'actualité dans ce territoire est trop souvent franchi. Un rapide point sur les événements récents en Côte d'Ivoire.



Côte d'Ivoire : des espaces de la contestation électorale
aux espaces de la guerre

Le samedi 4 décembre 2010, les deux candidats du second tour aux élections présidentielles en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo (président sortant) et Alassane Ouattara, ont tous deux prêté serment (au palais présidentiel d'Abidjan pour Laurent Gbagbo et par courrier pour Alassane Ouattara). Quelques semaines plus tard, la confusion politique règne toujours en Côte d'Ivoire, tandis que des violences éclatent à Abidjan, la principale ville du pays (attention, une fois encore, certains journaux parlent de cette ville comme de la "capitale" ivoirienne, ce qui est faux : si Abidjan est la première ville en termes démographiques et économiques et si elle possède d'importantes fonctions politiques, la capitale n'en est pas moins Yamoussoukro). Ces affrontements vont rapidement gagner l'ensemble du pays (pour exemple, à Duékoué le 3 janvier 2011 et le 5 janvier ; à Oumé le 4 janvier ; à Abengourou et Agnibilékrou le 24 janvier ; à Bondoukou le 1er février ; à Daoukro le 25 février ; ou encore à Gagnoa le 9 mars). De même, à l'échelle d'Abidjan, on observe une diffusion des affrontements entre les milices loyales aux deux candidats, depuis leurs "fiefs" (Yopougon pour Laurent Gbagbo, en périphérie ouest de l'agglomération abidjanaise ; et Abobo pour Alassane Ouattara au Nord de l'agglomération) vers des quartiers moins impliqués dans la vie politique. Pour ne donner qu'un exemple, observer dans le quartier de Treichville (voir par exemple les événements du 21 février), où le repli sur le quartier rythme le quotidien, des habitations brûlées et des violences extrêmes est particulièrement emblématique de la diffusion de la rivalité politique des "quartiers-territoires" (selon l'expression employée par la géographe Elisabeth Dorier-Apprill pour désigner les quartiers appropriés par les milices à Brazzaville lors des guerres civiles des années 1990) des deux candidats à l'ensemble de l'agglomération. Dès lors, la situation a dégénéré en véritable guerre civile, et ce dès le mois de février 2011.


L'expansion urbaine à Abidjan (1930-2000)
Source : Philippe Haeringer, Métropoles en mouvement, IRD.



Il est important de comprendre que le processus de diffusion des affrontements procède d'un changement de nature de ces derniers. Lorsque les manifestations et les violences étaient circonscrites dans des quartiers d'Abidjan ou des villes ivoiriennes qui se contruisent non seulement comme des fiefs électoraux pour tel ou tel candidat, mais surtout comme des territoires appropriés et sous contrôle des candidats et de leurs milices, les affrontements relevaient davantage de la rivalité de pouvoir entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour les deux candidats, il s'agissait de se voir conforter dans le poste de président, chacun s'appuyant sur des résultats "officiels" (les résultats proclamant Laurent Gbagbo vainqueur sont appuyés par une instance dont le manque total de neutralité était connu avant même les élections : voir le billet "Le conseil constitutionnel acquis à Gbagbo" sur le blog de Sonia Le Gouriellec, Good morning Afrika). Les deux candidats s'accusant mutuellement d'avoir "bourré les urnes" dans leurs fiefs électoraux respectifs, notamment par la mise en place d'un dispositif milicien empêchant l'accès aux bureaux de vote pour les individus susceptibles de voter contre le candidat auquel est affilié la milice. S'il est probable que les deux candidats est utilisé ce moyen, l'équilibre entre les "truquages" des résultats se sont certainement équilibrés. Pendant les premiers temps (décembre 2010/janvier 2011), les affrontements ont opposé les milices loyales aux deux candidats dans des espaces politiques très marqués politiquement, cherchant ainsi à obtenir la confirmation de leur candidat au poste de président. Néanmoins, cette situation politique instable ne pouvait perdurer, et a dégénéré en véritable guerre civile, les violences atteignant des espaces jusque-là calmes. Aujourd'hui, l'enjeu n'est plus tant de savoir quel candidat obtiendra ce poste, mais de savoir quelles seront les conséquences à court et moyen terme de ces affrontements. Les résultats électoraux mais aussi la géographie des combats depuis février 2011 redessinent, en effet, la partition de la Côte d'Ivoire telle qu'elle s'est construite après les avant-dernières élections présidentielles en 2000 (voir le passionnant article de Christian Bouquet sur Géoconfluences : "La crise ivoirienne en cartes"). Et la question principale qui se pose aujourd'hui est de savoir, qu'il s'agisse de Laurent Gbagbo ou d'Alassane Ouattara, si le futur président pourra contrôler l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Et cet enjeu de souveraineté se pose à toutes les échelles : celle du pays (avec une fragmentation politique Nord/Sud) comme à l'échelle de l'agglomération abidjanaise (avec une fragmentation entre "quartiers-territoires" pro-Gbagbo et "quartiers-territoires" pro-Ouattara).

 
Deux présidents pour un pays,
ou pour deux pays ?


La partition de la Côte d'Ivoire : de quoi parle-t-on ?

Cette situation remonte à la crise de 2002, lors de la tentative de coup d'Etat contre le président Laurent Gbagbo. Mais ce coup d'Etat s'ancre lui-même dans une période de crises politiques succesives (voir une chronologie sur le site Géographie de la ville en guerre). Le 7 décembre 1993, Félix Houphouët-Boigny, président à vie de la Côte d'Ivoire depuis l'indépendance du pays, décède. Henri Konan Bédié achève son mandat et est élu président le 22 octobre 1995. Il est retourné par un coup d'Etat mené le 24 décembre 1999. Le général Gueï prend la tête provisoire du pays. De nouvelles élections présidentielles sont organisées à la fin de l'année 2000. Entre temps, le concept d'ivoirité fait son entrée dans la scène politique ivoirienne : il stipule que tout candidat à la présidentielle "doit être Ivoirien de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens et qu'il ne doit pas s'être prévalu d'une autre nationalité", ce qui élimine Alassane Ouattara. Le 22 octobre 2000, Laurent Gbagbo est élu président de la Côte d'Ivoire. Ces élections mettent déjà en scène une division politique dans le pays (voir la carte des résultats de l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 proposée par le géographe Christian Bouquet dans le billet "Côte d'Ivoire : résultats invalidés et fermeture des frontières"). Robert Gueï refuse de reconnaître les résultats de ces élections, et des manifestations contre sa tentative de rester au pouvoir ont lieu. En décembre 2000, lors des élections législatives (boycottées par le parti d'Alassane Ouattara), de nouveaux affrontements ont lieu dans les rues d'Abidjan. Après cette crise politique, un premier processus dit de "réconciliation nationale" va être entammé en 2001. Le 5 août 2002, un gouvernement va être formé réunissant tous les partis politiques. Pourtant, la tentative de coup d'Etat des 18 et 19 septembre 2002 contre Laurent Gbagbo va plonger la Côte d'Ivoire dans une nouvelle crise politique, qui va rapidement dégénéré en soulèvement armé. La partition de la Côte d'Ivoire va être la conséquence de ce conflit interne, puisque des "rebelles" (on met les guillemets pour rappeler que cette appelation correspond à un regard, celui des personnes condamnant leurs actes, tandis que les rebelles sont les héros des autres) vont s'emparer de la moitié Nord de la Côte d'Ivoire. Rapidement, des militaires français vont être déployés en Côte d'Ivoire (les premiers renforts arrivent le 22 septembre 2002) par le biais de l'opération Licorne sous commandement français (pour comprendre les enjeux et les engagements des militaires français dans cette force, voir "Enseignements de l'opération Licorne (septembre 2002-juillet 2004)", Cahier du RETEX, CDEF / DREX, juillet 2004). Parallèlement, face à la persistance de l'instabilité politique, une mission de l'ONU (qui implique également des militaires français, sous un autre mandat), l'ONUCI, va être également déployée (l'ONUCI est une mission de maintien de la paix, créée par la résolution 1528 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 27 février 2004, et placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies).


Source : Christian Bouquet, "La crise ivoirienne par les cartes",
Géoconfluences, 2007.



La guerre "en soi" n'a duré que 29 jours : "des soldats se sont soulevés dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, simultanément à Abidjan et à Bouaké, et ont attaqué des objectifs ciblés (casernes, armureries, domiciles de responsables de la sécurité d'Etat). Mais, cette fois-ci, ils ont rencontré des résistances dans la capitale économique [Abidjan] où la gendarmerie est restée loyale, et ils ont dû se replier vers le nord dès la fin de la matinée. Les combats dans la ville auraient fait au moins 80 morts parmi les soldats gouvernementaux, mais également quelques victimes de plus grande notoriété : Emile Boga Doudou, ministre de l'Intérieur et homme fort du régime, abattu à son domicile, et surtout le général Robert Gueï, qui avait cherché à se réfugier dans la cathédrale d'Abidjan parce qu'il était inquiet pour sa sécurité, mais qui y avait été débusqué avant d'être tué d'une balle dans la tête. Son corps avait été abandonné dans l'herbe qui borde la lagune Ebrié, tandis que des "hommes en treillis" étaient retournés chez lui tuer son épouse, ainsi que quelques proches et domestiques. Plus chanceux, les deux autres leaders politiques s'étaient mis à l'abri à l'ambassade du Canada pour Henri Konan Bédié, et à l'ambassade d'Allemagne pour Alassane Ouattara. Ce dernier, physiquement menacé par des blindés qui étaient venus défoncer sa maison, devait ensuite être évacué dans des conditions très périlleuses vers l'ambassade de France. Politiquement, la confusion semblait à son comble, et la démocratie au plus mal. [...] En attendant le retour de Laurent Gbagbo, qui devait le jour même être reçu en audience par le Pape à Rome, le gouvernement réagissait en ratissant et en incendiant les quartiers précaires de la ville, supposés être des caches d'armes pour les mutins. Des milliers de pauvres gens, étrangers pour la plupart, faisaient de nouveau l'objet d'une "chasse aux Dioula" devenue dans ce pays une sorte de réflexe" (Christian Bouquet, 2008, Géopolitique de la Côte d'Ivoire. Le désespoir de Kourouma, Armand Colin, coll. Perspectives géopolitiques, Paris, 2ème édition, pp. 91-92 : voir un compte-rendu de lecture de la 1ère édition).

S'en est suivie une "paix armée". Par la suite, les affrontements entre les mouvements pro-Gbagbo et les mouvements dits "rebelles" furent indirects, chacun tentant d'une part d'asseoir son contrôle sur des territoires appropriés, d'autre part de prendre le contrôle des territoires de l'adversaire, là où une faiblesse dans le dispositif sécuritaire de l'ennemi semblait exister. "Les troupes loyalistes et rebelles ne s'affrontèrent jamais frontalement, mais les première stentèrent de reprendre Bouaké, tandis que les secondes firent mouvement vers le port stratégique de San pédro" (Christian Bouquet, "La crise ivoirienne en cartes", Géoconfluences, 4 juin 2007).

Le déploiement de la force Licorne (3.000 militaires français) figea la ligne de démarcation entre le Nord rebelle et le Sud loyaliste, par la mise en place d'un dispositif sécuritaire permettant de contrôler les déplacements des troupes de chacune des parties. Une ligne de non-franchissement fut mise en place, rapidement élargie pour devenir une "zone de confliance" contrôlée par l'Armée française, et séparant le pays en deux espaces politiques.

En octobre 2005, le mandat présidentiel de Laurent Gbagbo prit officiellement fin. Mais les élections présidentielles ont été reportées pendant 5 ans, le temps d'obtenir le désarmement (du moins partiel !) des différentes milices liées à des acteurs politiques et la réunification du pays, mais aussi le temps de préparer des élections. Par exemple, la tenue l'élections en 2009 a été reportée parce que les Ivoiriens ne disposaient pas encore de leurs cartes électorales : pour beaucoup, ils n'avaient pas de papiers officiels - telle qu'une carte d'identité, puisque le renouvellement de celles-ci était bloqué depuis des années par le gouvernement - qui leur auraient permis d'aller récupérer leur carte électorale (voir le billet de Sonia Le Gouriellec sur le processus électoral en Côte d'Ivoire d'après l'analyse d'une modélisation du blog Webthemic). Pendant ce temps, Laurent Gbagbo est resté au pouvoir, non en tant que président intérimaire, mais bien en tant que président. Les élections de 2010, redessinant dans la géographie électorale de la Côte d'Ivoire la fragmentation politique du pays, ont fait réémerger un risque de partition, accentué par l'annonce de deux résultats contradictoires donnant deux présidents à la Côte d'Ivoire.


De la géographie électorale à la géographie des combats : de nouveaux risques de partition de la Côte d'Ivoire ?

Aujourd'hui, l'ensemble du pays est affecté par de violents combats. De la géographie électorale à la géographie des combats, la fragmentation politique de la Côte d'Ivoire se redessine à travers ces affrontements armés et à travers le poids des résultats de l'élection présidentielle, et ce à plusieurs échelles. A l'échelle du pays, on observe une division Nord/Sud qui replonge la Côte d'Ivoire dans l'instabilité politique de la fin des années 1990 et du début des années 2000. Cette partition se confirme par le poids des milices affiliées aux deux candidats, les Patriotes de Laurent Gbagbo contrôlant majoritairement le Sud du pays, tandis que les milices nordistes sont loyales à Alassane Ouattara. A l'échelle d'Abidjan - qui, si elle n'est pas la capitale politique du pays, reste le principal pôle économique, le principal foyer de peuplement et le lieu où se prennent les décisions politiques (le transfert de la capitale vers Yamoussoukro, village du premier président de la Côte d'Ivoire indépendante, Houphouët-Boigny, étant un échec sur le plan du transfert des responsabilités politiques, beaucoup de ministères étant aujourd'hui à Abidjan, tout comme toutes les ambassades étrangères) -, la "guerre des quartiers" rend impossible le contrôle de l'ensemble de l'agglomération par l'un ou l'autre des deux candidats (Ouattara ne pourra contrôler Yopougon, tandis que Gbagbo sera dans l'incapacité d'asseoir sa souveraineté sur Abobo).

A noter que dès novembre 2010 (avant le second tour de l'élection présidentielle), la Commission Electorale Indépendante (CEI) avait distingué des "zones à risque qu'il faudra absolument couvrir" : la CEI a ainsi "fortement recommandé aux observateurs de se déployer dans certaines zones qui, après le 1er tour, ont été présentées comme des zone à forte perturbations. Il s’agit des zones forestières comme San Pédro, Tabou, Sassandra, Divo, Gagnoa, la région des Savanes, du Denguélé et le District d’Abidjan dans des quartiers comme Port Bouet, Abobo, Adjamé, Yopougon et les différentes cités universitaires". Il s'agissait alors des zones où les habitants risquaient de ne pas pouvoir se rendre librement aux bureaux de vote, en fonction de leur appartenance identitaire et politique. Cette géographie des risques électoraux correspond également à la géographie des contestations des résultats électoraux (dans la mesure où il s'agit de fiefs électoraux et miliciens de l'un ou l'autre des candidats) et aujourd'hui à la géographie des combats.

L'instabilité politique se traduit dans les territoires du quotidien : les affrontements armés créent une géographie de la peur et redessinent les équilibres sociaux et culturels. Les déplacements de populations consécutifs aux affrontements tendent à homogénéiser certaines villes ivoiriennes ou certains quartiers d'Abidjan (voir, à ce propos, l'entretien croisé entre l'historienne Véronique Tadjo et le sociologue Michel Galy réalisé par RFI le 16 mars). En effet, les populations se retrouvant en situation de minorité dans un quartier, une ville ou un espace rural, tendent à se déplacer, par peur des représailles des miliciens qui ont pris le contrôle de leur espace de vie. Dès lors, les populations pro-Gbagbo fuient le Nord de la Côte d'Ivoire ou un quartier comme Abobo à Abidjan ; tandis que les populations pro-Ouattara fuient le Sud du pays ou un quartier abidjanais tel que Yopougon. Plus encore, ces déplacements forcés sont le résultat d'une assimilation de l'identité à l'appartenance politique : des populations qui ne se sentiraient pas concernées par les rivalités de pouvoir entre les deux candidats se retrouvent ainsi assimilées à l'un ou l'autre en fonction de leur ethnie, qui les définit comme "nordistes" ou "sudistes". De fait, la crise ivoirienne provoque des flux importants de déplacés (à l'intérieur des frontières de la Côte d'Ivoire) et de réfugiés (vers l'extérieur du pays). L'insécurité grandissante provoque également des risques alimentaires et sanitaires très graves, les habitants s'enfermant de gré ou de force dans leur habitat, du fait des combats dans la rue et de la levée d'un couvre-feu (voir, à ce propos, les vidéos du 5 à 7 du CICR du 3 mars 2010 sur l' "Action humanitaire en milieu urbain : quels défis ?", sur le blog de Frédéric Joly).


==> Si l'actualité médiatique s'est quelque peu détournée de la Côte d'Ivoire, les combats qui  déchirent actuellement le pays renforcent le risque d'une instabilité politique et d'une grave crise sociale et humanitaire sur le long terme.


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