En 1992, la Bosnie-Herzégovine, République de la Yougoslavie, proclamait son indépendance, entraînant le pays dans une guerre contre la Serbie qui refusait de reconnaître cet acte politique provoquant la partition du pays, et dans une guerre civile entre groupes armés communautaires. Après 3 ans et demi de guerre, les Accords de Dayton mettaient fin à cette période de violences et d’exactions. 1995-2011 : la Bosnie-Herzégovine « disparaît » de l’actualité médiatique. Pourtant, la situation n’est pas aussi stable que ce silence pourrait le laisser paraître. Entre la question de l’impossible retour des déplacés de guerre, les défaillances politiques et économiques du système hérité des Accords de Dayton, et les revendications séparatistes qui existent dans certaines parties de la population en Republika Srpska, la question d’une nouvelle indépendance se posera peut-être au cours du XXIe siècle. Quelques points pour comprendre et suivre l’actualité de cet Etat fragilisé par un processus de reconstruction et de réconciliation qui s’enlise…
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samedi 30 avril 2011
Abidjan : des combats pour le contrôle des quartiers au contrôle de la ville
Ce mercredi 27 avril 2011, de nouveaux combats ont eu lieu dans la métropole ivoirienne, opposant non plus les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara, mais ces derniers au "commando invisible" (voir l'entretien d'Ibrahim Coulibaly mené par la journaliste Leslie Varenne et publié dans La Tribune de Genève le 18 avril 2011). Dans la soirée, le leader de ce groupe armé était tué par les FRCI (les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, pro-Ouattara). Voir la vidéo proposée par France 24. Ces affrontements armés dans l'agglomération abidjanaise témoigne de l'importance du quartier dans la géographie des conflits urbains.
Le quartier comme centralité politique et pôle dans la géographie milicienne
Ceux qui auraient suivi dans la presse la "bataille d'Abidjan" sans connaître la ville auront été confrontés, dans les articles de presse comme dans les reportages télévisés, à une toponymie qui laissait apparaître les quartiers d'Abidjan comme des hauts-lieux dans ce conflit. Abobo ou Yopougon ont souvent été mentionnés dans les affrontements entre les miliciens de Laurent Gbagbo (le président sortant, arrêté par les forces de son rival, Alassane Ouattara, il y a 3 semaines) et celles d'Alassane Ouattara.
Pour reprendre quelque peu le fil des événements, voir les billets :
- "La vulnérabilité des habitants d'Abidjan aux lendemains de la chute de Laurent Gbagbo" (12 avril 2011),
- "Côte d'Ivoire : deux présidents pour un pays ? Retour sur la question de la partition du pays" (18 mars 2011),
- "Côte d'Ivoire : des manifestations pour réclamer les résultats des élections aux violences d'après-résultats ?" (2 décembre 2010),
- et "Elections en Côte d'Ivoire : les lieux de la politique et les lieux de la violence" (28 novembre 2010).
Retrouvez l'ensemble des billets sur la Côte d'Ivoire et sur Abidjan.
Le quartier ne relève pas seulement d'un découpage administratif (notamment en termes de gestion et de gouvernance urbaines) et/ou fonctionnel (quartiers des affaires, quartier résidentiel, quartier industriel...), mais peut également prendre le sens d'un territoire du quotidien qui est fortement approprié par les habitants qui se représentent le quartier comme un espace de vie commun, dont l'identité le distingue des autres quartiers de la ville. Lorsque les quartiers se construisent ainsi comme des territoires urbains marqués par une appropriation et par une appartenance d'un groupe d'habitants, ils font sens dans la géographie des combats.
Les géographes ont analysé ces liens entre la géographie des combats et l'échelle du quartier, notamment dans le cas des guerres miliciennes qui ont déchiré Brazzaville au début des années 1990 (voir, par exemple, les articles d'Elisabeth Dorier-Apprill : "Un cycle de guerres urbaines à Brazzaville", Annales de la recherche urbaine, 2001, n°91, pp. 101-110 ; et de Roland Pourtier : "Brazzaville dans la guerre : crise urbaine et violences politiques", Annales de géographie, 2000, n°611, pp. 3-20). Il ne s'agit pas seulement de focaliser sur une échelle, mais de montrer l'utilisation par les combattants du quartier comme fief politique, base milicienne/militaire, et comme base de "recrutement". La territorialisation par la violence se traduit par le processus de fragmentation urbaine, le quartier pouvant devenir une "ville dans la ville". Deux processus sont remarquables à cette échelle : d'une part, une tendance à la disparition des quartiers "mixtes", par les déplacements des habitants (déplacements forcés par la violence, ou contraints par la peur de violences) qui accentue l'homogénéisation des quartiers ; d'autre part, la (ré)émergence de "zones grises" dans la ville, c'est-à-dire de territoires qui sont régulés par la violence et/ou la criminalité, et qui échappe à toute gouvernance officielle. Les deux processus s'entremêlent, et complexifient le processus de (ré)conciliation dans la ville de l'immédiat après-guerre, dans la mesure où les quartiers tendent à s'autonomiser, mais aussi les pratiques spatiales des habitants s'en trouvent fortement affectées, avec une tendance au repli sur soi à l'échelle du quartier. Cela pose, dans l'immédiat après-guerre, le problème de la souveraineté des acteurs politiques et de leur contrôle sur l'ensemble de la ville, avec l'émergence dans certains quartiers (les fiefs de leurs adversaires politiques) d'espaces de contestation (politique, sociale et/ou identitaire), qui peuvent être instrumentalisés pour devenir des territoires de l'opposition.
Les quartiers d'Abidjan au coeur des violences post-électorales de fin 2010 et de la guerre de début 2011
Les géographes ont analysé ces liens entre la géographie des combats et l'échelle du quartier, notamment dans le cas des guerres miliciennes qui ont déchiré Brazzaville au début des années 1990 (voir, par exemple, les articles d'Elisabeth Dorier-Apprill : "Un cycle de guerres urbaines à Brazzaville", Annales de la recherche urbaine, 2001, n°91, pp. 101-110 ; et de Roland Pourtier : "Brazzaville dans la guerre : crise urbaine et violences politiques", Annales de géographie, 2000, n°611, pp. 3-20). Il ne s'agit pas seulement de focaliser sur une échelle, mais de montrer l'utilisation par les combattants du quartier comme fief politique, base milicienne/militaire, et comme base de "recrutement". La territorialisation par la violence se traduit par le processus de fragmentation urbaine, le quartier pouvant devenir une "ville dans la ville". Deux processus sont remarquables à cette échelle : d'une part, une tendance à la disparition des quartiers "mixtes", par les déplacements des habitants (déplacements forcés par la violence, ou contraints par la peur de violences) qui accentue l'homogénéisation des quartiers ; d'autre part, la (ré)émergence de "zones grises" dans la ville, c'est-à-dire de territoires qui sont régulés par la violence et/ou la criminalité, et qui échappe à toute gouvernance officielle. Les deux processus s'entremêlent, et complexifient le processus de (ré)conciliation dans la ville de l'immédiat après-guerre, dans la mesure où les quartiers tendent à s'autonomiser, mais aussi les pratiques spatiales des habitants s'en trouvent fortement affectées, avec une tendance au repli sur soi à l'échelle du quartier. Cela pose, dans l'immédiat après-guerre, le problème de la souveraineté des acteurs politiques et de leur contrôle sur l'ensemble de la ville, avec l'émergence dans certains quartiers (les fiefs de leurs adversaires politiques) d'espaces de contestation (politique, sociale et/ou identitaire), qui peuvent être instrumentalisés pour devenir des territoires de l'opposition.
Les quartiers d'Abidjan au coeur des violences post-électorales de fin 2010 et de la guerre de début 2011
Cette réflexion sur les quartiers comme centralités dans la géographie des combats qui ont déchiré la métropole ivoirienne. Le quartier de Yopougon, fief de la milice de Laurent Gbagbo, les Patriotes, a particulièrement été médiatisé. "Modèle" des conséquences du "miracle ivoirien", avec la disparition progressive de l'habitat sur cour (voir la description de l'organisation spatiale d'un espace-cour abidjanais dans la "Carte postale d'un habitat sur cour (Treichville)" publiée sur le site des Cafés géographiques) au bénéfice d'un habitat plus "moderne" (accès à l'eau courante, à l'électricité, disparition du puits et de la cour commune...) dans les années 1970-1980, Yopougon est devenu un quartier-cible des violences lors de l'arrestation de Laurent Gbagbo. Fief des Patriotes, de nombreux combats y ont eu lieu, détruisant les habitations et les infrastructures. La reconstruction de ce quartier qui s'est paupérisé dans les années 1990-2000 (départ ou disparition des "classes moyennes", mais surtout manque d'entretien des infrastructures et des habitations lié à la crise économique) va devenir un des enjeux prioritaires dans le processus de réconciliation d'après-crise en Côte d'Ivoire, si le nouveau président Alassane Ouattara ne veut pas voir émerger dans cet espace de vie un foyer de contestations à son pouvoir et à sa légitimité (voir le billet "Les risques de la reconstruction" du 26 février 2009).
Autre quartier qui a particulièrement médiatisé pour son importance dans la géographie des combats en ce début 2011 dans la métropole abidjanaise : Abobo. Présenté comme un fief pro-Ouattara, le quartier regroupait surtout des acteurs politiques et des groupes armés anti-Gbagbo. Considéré comme un espace de contestations important pendant la présidence de Laurent Gbagbo, Abobo est, en effet, peuplé en majorité d' "Ivoiriens du Nord", et cette composition de la population est particulièrement importante dans la construction de la géographie telle qu'elle est imaginée et perçue dans l'esprit des habitants de l'agglomération, comme dans l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Du fait de cette importance symbolique, le quartier d'Abobo est devenu un espace de violences pendant les affrontements entre les milices pro-Gbagbo et pro-Ouattara. Mais aussi, par-delà l'arrestation de Laurent Gbagbo, le quartier est devenu l'espace d'affrontements entre les partisans de deux leaders de la chute du président sortant : Alassane Ouattara d'une part, et Ibrahim Coulabily d'autre part.
=> L'échelle du quartier ne doit pas seulement être prise en compte pour des enjeux tactiques, mais également dans la réflexion stratégique : prendre, contrôler et stabiliser une ville en guerre ne peut se réduire à l'échelle de la ville dans sa globalité, tant les enjeux politiques, sociaux et culturels se traduisent de manière hétérogène dans les espaces urbains. Comprendre la territorialisation par la violence à l'échelle du quartier est l'un des enjeux fondamentaux de la géographie des conflits urbains, comme outil de stabilisation et de pacification.
Autre quartier qui a particulièrement médiatisé pour son importance dans la géographie des combats en ce début 2011 dans la métropole abidjanaise : Abobo. Présenté comme un fief pro-Ouattara, le quartier regroupait surtout des acteurs politiques et des groupes armés anti-Gbagbo. Considéré comme un espace de contestations important pendant la présidence de Laurent Gbagbo, Abobo est, en effet, peuplé en majorité d' "Ivoiriens du Nord", et cette composition de la population est particulièrement importante dans la construction de la géographie telle qu'elle est imaginée et perçue dans l'esprit des habitants de l'agglomération, comme dans l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Du fait de cette importance symbolique, le quartier d'Abobo est devenu un espace de violences pendant les affrontements entre les milices pro-Gbagbo et pro-Ouattara. Mais aussi, par-delà l'arrestation de Laurent Gbagbo, le quartier est devenu l'espace d'affrontements entre les partisans de deux leaders de la chute du président sortant : Alassane Ouattara d'une part, et Ibrahim Coulabily d'autre part.
=> L'échelle du quartier ne doit pas seulement être prise en compte pour des enjeux tactiques, mais également dans la réflexion stratégique : prendre, contrôler et stabiliser une ville en guerre ne peut se réduire à l'échelle de la ville dans sa globalité, tant les enjeux politiques, sociaux et culturels se traduisent de manière hétérogène dans les espaces urbains. Comprendre la territorialisation par la violence à l'échelle du quartier est l'un des enjeux fondamentaux de la géographie des conflits urbains, comme outil de stabilisation et de pacification.
vendredi 29 avril 2011
Géographie de la ville en guerre sur Facebook
Le blog étant ralenti le temps de la rédaction de la thèse (quelques mois encore), une page Facebook a été créée pour compléter les informations présentées dans "Géographie de la ville en guerre". Le principe est de proposer aux lecteurs une sélection d'articles de presse, de documents, d'analyses, d'articles de revues... qui concernent les villes en guerre, la géographie des conflits armés, les violences urbaines, et la géographie en général. Ces ressources ne seront bien évidemment pas exhaustives, mais se proposent de vous éclairer sur des événements en cours comme de vous proposer des analyses de fond. Le choix de Facebook permet de mettre des liens visibles pendant au moins quelques jours.
jeudi 28 avril 2011
Géographie des conflits : quelques éléments méthodologiques
La géographe Anne Cadoret (voir son site), spécialiste de la conflictualité et de la gestion concertée dans le domaine de l’environnement et de l’aménagement des territoires, propose (sur le site du département de géographie de l'Université de Bourgogne) des documents particulièrement intéressants pour qui s'intéresserait à la géographie des conflits, que ce soit dans le cadre de la préparation des concours de l'enseignement, mais aussi à tous ceux qui voudraient ouvrir leur analyse de la conflictualité à l'approche géographique. Voici ces documents particulièrement pertinents quant à la méthodologie de la "polémogéographie" (pas seulement dans le cadre des conflits armés, mais dans le sens le plus étendu du terme "conflits" : conflits d'usage, conflits d'aménagements, conflits de proximité, conflits environnementaux, conflits de représentation...), qui ont été publiés dans une page où Anne Cadoret présente sa démarche méthodologique (les schémas sont à confronter aux éléments de ce texte).
Analyse socio-spatiale des processus conflictuels
Source : Anne Cadoret
La conflictualité des territoires
Source : Anne Cadoret
Méthodologie d'analyse des conflits
Source : Anne Cadoret
Attention : ces schémas sont la propriété de la géographe Anne Cadoret.
mercredi 20 avril 2011
Les espaces protégés : des territoires de conflits ? (Lionel Laslaz)
Entretien mené avec le géographe Lionel Laslaz sur la géographie des conflits dans les espaces protégés, et tout particulièrement les conflits environnementaux, les conflits d'usage et les conflits de représentation, pour la rubrique "Vox geographi" des Cafés géographiques. Dans le cadre de la préparation de la question "Géographie des conflits" aux concours de l'enseignement (CAPES d'histoire-géographie, Agrégation de géographie et Agrégation d'histoire).
Références de l'article : Lionel Laslaz, "Les espaces protégés : des territoires de conflit ?", Cafés géographiques, Vox geographi, 20 avril 2011, entretien réalisé par Bénédicte Tratnjek le 13 avril 2011.
L'entretien a été complété d'une bibliographie sélective, favorisant les ouvrages et les articles en ligne, permettant d'approfondir la question de la polémogéographie environnementale présentée par Lionel Laslaz. Merci à lui de nous avoir signalé de nombreuses références à paraître très prochainement. La bibliographie proposée dans l'entretien est complétée par de nombreuses notes en bas de page qui proposent de découvrir les travaux des géographes travaillant sur les espaces protégés.
Pour aller plus loin sur les espaces protégés avec les Cafés géographiques :
- Lionel Laslaz, « Parcs nationaux français : 2006, année zéro ? », compte-rendu du café géographique du 4 juillet 2010, par Stéphane Dubois
- Lionel Laslaz, « Formes, réformes et méformes des Parcs Nationaux français », compte-rendu du café géographique du 8 mars 2006, par Yann Calbérac et Cécile Michoudet.
- Samuel Depraz et Stéphane Héritier, « Des espaces naturels protégés : pour quoi faire ? », compte-rendu du café géographique du 25 février 2009, par Emmanuelle Peyvel.
- Françoise Gerbeau, « Quel avenir pour les parcs naturels en France », compte-rendu du café géographique du 9 novembre 2000, par Marie-Christine Doceul.
- Jean-Paul Guerin, Serge Tuaz et Georges Elzière, « Les Alpes, entre promotion et protection », compte-rendu du café géographique du 26 novembre 2003, par Marc Lohez, Catherine Biaggi et François Galaup.
- Gilles Fumey, « Or vert ou or jaune pour le parc national de Guyane ? », Brève de comptoir, 12 mars 2007.
- Jean-François Dortier, Jacques Golberg et Jean-François Staszak, « Y a-t-il une géographie du territoire animal ? », compte-rendu du café géographique du 22 mars 2005, par Olivier Milhaud.
- « Les parcs nationaux dans le monde. Protection, gestion et développement durable (sous la direction de Stéphane Héritier et Lionel Laslaz) », compte-rendu de lecture par Bénédicte Tratnjek, 14 janvier 2011.
- « La Meije. Un haut lieu alpin (Lionel Laslaz) », compte-rendu de lecture par Yann Calbérac, 29 avril 2007.
- « Ours, lynx, loup : une protection contre nature ? (Farid Benhammou et Caroline Dangléant) », compte-rendu de lecture par Gilles Fumey, 4 juillet 2009.
Pour aller plus loin sur la géographie des espaces protégés :
Des ouvrages :
- Lionel Laslaz, Christophe Gauchon, Mélanie Duval et Stéphane Héritier (dir.), 2011, Espaces protégés et territoires. Conflits et acceptation, Belin, coll. Mappemonde, à paraître.
- Stéphane Héritier et Lionel Laslaz (dir.), 2008, Les parcs nationaux dans le monde. Protection, gestion et développement durable, Ellipses.
- Gérard Richez, 1992, Parcs nationaux et tourisme en Europe, L’Harmattan.
- Lionel Laslaz, 2004, Vanoise : 40 ans de Parc National : bilan et perspectives, L’Harmattan.
- Samuel Depraz, 2008, Géographie des espaces naturels protégés. Genèse, principes et enjeux territoriaux, Armand Colin.
- Sylvain Guyot, 2006, Rivages Zoulous. L’environnement au service du politique en Afrique du Sud, IRD-Karthala (voir une recension de Stéphane Héritier pour Géocarrefour).
- Lionel Laslaz (dir.), 2007, Pralognan, capitale de la Vanoise, L’Edelweiss.
- Lionel Laslaz, 2007, La Meije, un haut lieu alpin, Editions Gap.
Des numéros de revue :
- Lionel Laslaz (coord.), 2010, « Parcs nationaux de montagne et construction territoriale des processus de participation », Revue de géographie alpine, n°98-1.
- Lionel Laslaz, Christophe Gauchon, Mélanie Duval-Massaloux et Stéphane Héritier (coord.), 2010, « Espaces protégés, acceptation sociale et conflits environnementaux », Collection EDYTEM, n°10 (sommaire).
- Sylvain Guyot et Frédéric Richard (coord.), 2009, « Fronts écologiques », L’espace politique, n°9, n°2009-3.
- Stéphane Héritier (coord.), 2007, « Les parcs nationaux entre conservation durable et développement local », Géocarrefour, vol. 82/4.
- Jean-Marie Breton (coord.), 2009, « Espaces et aires protégés. Gestion intégrée et gouvernance participative », Etudes caribéennes, vol. 12, avril 2009.
- Samuel Depraz (coord.), 2011, « Les territoire de nature protégée : quel rôle dans la gouvernance et le développement local ? », Bulletin de l’Association de Géographes Français, vol. 88, n°3, à paraître (voir le programme de la journée d’étude de l’A.G.F.).
Les espaces protégés dans les dossiers de Géoconfluences :
- « Autour de la nouvelle loi sur les Parcs nationaux français : enjeux et conflits », Lionel Laslaz, dossier La France : des territoires en mutation, 6 février 2007.
- « Pour ne pas confondre Parc Naturel Régional et Parc National : les différences », dossier Forêt et aménagement régional, 20 février 2003.
- « La création d’un PNR : les étapes et processus de la décision », Antoine Da Lage, dossier Forêt et aménagement régional, 20 février 2003.
- « Agriculture et forêt au sein d’un PNR », Antoine Da Lage, dossier Forêt et aménagement régional, 20 février 2003.
- « La forêt guyanaise française : entre valorisation et protection », Patrick Blancodini et Sylviane Tabarly, Brève, n°2, 2005.
- « Territoire des animaux, territoire des hommes. Aspects et enjeux du retour des grands prédateurs », Farid Benhammou, Brève, n°3, 2006.
D’autres articles de revues en ligne :
- Stéphane Héritier, 2004, « Les dynamiques spatiales dans les aires protégées : l’exemple des parcs nationaux des montagnes de l’Ouest canadien », Mappemonde, n°74, n°2-2004.
- Sylvain Guyot, 2009, « Fronts écologiques et éco-conquérants : définitions et typologies. L’exemple des “ONG environnementales en quête de Côte sauvage (Afrique du Sud)” », Cybergéo, article 471.
- Jean-David Gerber, Raimund Rodewald et Peter Knoepfel, 2007, « Gestion durable du paysage. Les leçons que les nouveaux parcs naturels régionaux doivent tirer de l’expérience des anciennes corporations », Revue de géographie alpine, n°95-3, pp. 53-62.
- Véronique Van Tilbeurgh, 2006, « Quand la gestion intégrée redessine les contours d’une aire protégée : le cas du parc marin en mer d’Iroise », VertigO, vol. 7, n°3, décembre 2006.
- Samuel Depraz, 2005, « Le concept d' "Akzeptanz" et son utilité en géographie sociale », L'Espace géographique, n°1/2005, tome 34, n°1, pp. 1-16.
lundi 18 avril 2011
Le regard d'un géographe sur l'eau
La question de l'eau est au coeur des préoccupations des acteurs politiques et des habitants de nombreuses régions dans le monde en situation de stress hydrique. De nombreux bilans alertent sur un risque d'aggravation de cette situation face à un peuplement de plus en plus nombreux, à une urbanisation galopante et à une industrialisation en cours et fortement consommatrice en eau. Si la question est souvent abordée au prisme des futures "guerres de l'eau" (expression à manier avec précaution, la ressource étant souvent un facteur aggravant de conflictualités multiples et complexes : la plupart des litiges sur le partage des eaux douces entre des Etats est résolue par la voie diplomatique), les conflictualités actuelles et futures s'expriment avant tout à l'échelle locale. Ces conflits d'usage font intervenir de nombreux acteurs qui se disputent l'utilisation de la ressource.
Voici une conférence du géographe Jacques Béthemont, spécialiste de la géographie de l'eau, donnée le 31 mars 2011 et diffusée sur le portail Canal U, qui permet un cadrage sur les enjeux futurs autour de la question de l'eau, au prisme d'une approche géographique.
Voici une conférence du géographe Jacques Béthemont, spécialiste de la géographie de l'eau, donnée le 31 mars 2011 et diffusée sur le portail Canal U, qui permet un cadrage sur les enjeux futurs autour de la question de l'eau, au prisme d'une approche géographique.
"Guerres, conflits, violence. L’état de la recherche" (Le Mook, Autrement)
Guerres, conflits, violence. L’état de la recherche, Autrement, coll. Le Mook, Paris, 2010, 128 p.
Le magazine Le Mook propose un état des lieux de la recherche sur la thématique « Guerres, conflits, violence », à travers des synthèses de programmes de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) en cours. De la préhistoire à nos jours, des territoires européens aux territoires népalais, arabo-persiques ou américains, de la guerre interétatique aux violences urbaines, cet ouvrage décrypte ainsi des périodes, des lieux et des thématiques très variées, au prisme d’une approche toujours pluridisciplinaire. Parce que les trois termes sont parfois l’objet d’un amalgame, mais recouvrent pourtant des réalités très différentes, dans les intentionnalités des acteurs, comme dans le vécu quotidien des habitants. La conflictualité des territoires est ainsi présentée autour de cinq chapitres, structurés selon un ordre chronologique, qui amène le lecteur à « progresser » par l’épaisseur temporelle dans sa compréhension des guerres, des conflits et des violences. Le sous-titre de l’ouvrage est révélateur des objectifs des auteurs : il s’agit de proposer aux lecteurs un état des lieux, se présentant à la fois comme un bilan des recherches en cours et comme une ouverture à des pistes de recherches qui restent à mener. Guerres, conflits, violence s’adresse tout autant aux chercheurs impliqués par ces thématiques qu’à un public plus large désireux d’appréhender les questions de conflictualités et de violences.
Réferences du compte-rendu de lecture :
Bénédicte Tratnjek, "Guerres, conflits, violence. L'état de la recherche", Cafés géographiques, rubrique "Des livres", 18 avril 2011, en ligne : http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2177
Entretien avec Ibrahim Coulibaly par Leslie Varenne (La Tribune de Genève)
Dans la série des articles de la journaliste Leslie Varenne, toujours présente à Abidjan, publiés dans La Tribune de Genève, voici un entretien exclusif avec le général Ibrahim Coulibaly, chef du "Commando invisible", qui se confie sur les conditions du rétablissement de la paix dans Abidjan comme dans l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Cet article a été publié dans la version papier de la Tribune de Genève de ce lundi 18 avril 2011. Une fois encore, tous nos remerciements à Leslie Varenne et à la Tribune de Genève pour nous autoriser de publier ces versions sur ce blog. Voir la version PDF (page publiée). Alors que les observateurs extérieurs jugent que cette journée du 18 avril constitue un tournant pour Alassane Ouattara (voir l'article de RFI : "Côte d'Ivoire : une journée "test" pour le président Ouattara").
Côte d'Ivoire : Le Général Ibrahim Coulibay :
« Si Ouattara veut aller à la paix,
il faut qu'il discute avec nous »
La Tribune de Genève a rencontré le Général Ibrahim Coulibaly dans son QG d'Abidjan. Pour la première fois, le chef du commando invisible accorde une interview et s'exprime sur la situation militaire en Côte d'Ivoire.
Pour rencontrer Ibrahim Coulibaly, dans un coin reculé de la commune d'Abobo, il faut traverser la ville à toute allure, escortée par ses hommes en armes. Arrivée devant la grande bâtisse qui lui sert de QG, l'atmosphère est étonnement calme. Assise sous une tente, une centaine de personnes attend de recevoir des vivres. A l'intérieur, le Général, imposant tant par sa stature que sa sérénité gère affaires militaires et humanitaires. Les maires des deux communes d'Abidjan qu'il contrôle ont quitté leurs mairies au début de la guerre et se sont réfugiés à l'hôtel du Golf, QG d'Alassane Ouattara.
Comment le Commando invisible a-t-il réussi à prendre le contrôle de deux quartiers d'Abidjan, Abobo et Anyama, contre l'armée de Laurent Gbagbo ?
D'abord, il faut préciser que Laurent Gbagbo avait une armée solide, organisée et très bien équipée. Il a fallu la France pour détruire l'armement lourd. Laurent Gbagbo a attaqué le Commando invible avec des moyens extrêmement puissants. Chaque fois, il a subit des revers cuisants. Je tiens à dire également que nous n'avons acheté aucune arme, nous n'avons reçu l'aide de personne. Nous remercions Laurent Gbagbo et son armée car tout l'armement dont nous disposons aujourd'hui à été pris à l'ennemi.
Vous fonctionnez de manière totalement autonome. Aujourd'hui, êtes-vous prêt à vous rallier à Alassane Ouattara ?
J'ai eu Alassane Ouattara au téléphone mais il n'y a pas eu de suite. Avec les FRCI, nous n'avons aucun rapport. Je suis dans ma base avec ma troupe. Le commando invisible ne veut pas intervenir dans une cacophonie pareille. Nous sommes prêts à discuter mais avec des règles. Pour l'instant, à qui pourrions-nous nous rallier ? Qui commande quoi ? L'armée de Ouattara est une milice, il n'y a pas de chef, mais des chefferies. C'est un pouvoir hybride et tout pouvoir hybride est dangereux. SI Alassane Ouattara veut aller à la paix alors il faut qu'il vienne discuter avec nous. Il est grand temps de s'asseoir et de parler.
Comment voyez-vous la situation aujourd'hui ?
J'ai mal au cœur et j'ai peur pour l'avenir. La ville a été pillée et ça continue. Tous les jours il y a des camions remplis du butin qui partent vers le nord. C'est le désordre total. Aucun militaire n'est retourné dans les casernes. Seuls les officiers de l'armée qui cherchent des postes se sont ralliés à Ouattara. Mais aucun ne s'est rendu avec sa troupe. Les hommes sont avec leurs armes dans les rues et représentent un danger pour la nation. S'ils sont rassurés, s'ils ont des personnes dignes pour les diriger, ils y retourneront. Mais ils ne se mettrons jamais sous le commandement de types comme Watao ou Shérif Ousmane (ex chef rebelles, qui commandent les FRCI aujourd'hui ndlr). Ils craignent pour leur vie. Ils veulent bien rentrer dans les casernes mais en s'assurant qu'il n'y aura pas de représailles.
Que pensez-vous du rôle de la France ?
La France a apporté son soutien à la Côte d'Ivoire et ce n'est pas une mauvaise chose. Mais on aurait pu faire autrement et éviter des dégâts. Je salue leur apport logistique, ils ont vraiment tout fait. Sans eux, les FRCI auraient été défait.
Dans Abidjan, il se raconte que vous combattez les FRCI, est-ce vrai ?
Il y a une campagne d'intoxication contre nous, on nous accuse de tous les maux. Nous ne nous sommes pas battus contre les FRCI. Sans nous, ils ne seraient jamais entrés dans Abidjan. On dit aussi que je me suis allié avec Laurent Gbagbo ! Mais alors pourquoi aurais-je défait son armée ? On nous accuse d'avoir attaqué la télévision Ivoirienne (RTI) pourquoi faire ? Nous n'étions pas pressé, c'était la dernière solution, la RTI allait tomber toute seule. Le ministre de l'intérieur d'Alassane Ouattara dit aussi que les pilleurs viennent d'Abobo, alors qu'au contraire ici nous avons mis de l'ordre. Alassane Ouattara a été élu démocratiquement. Il faut lui faire confiance pour cinq ans et lui doit mériter la confiance que le peuple lui a donnée. Tout le reste se sont des élucubrations.
Encadré : "Un acteur clé de la crise ivoirienne"
Ibrahim Coulibaly est l'acteur majeur du coup d'État de 1999 qui renversa Henri Konan Bédié et de la rébellion de 2002. En rupture totale avec les Forces Nouvelles de Guillaume Soro, aujourd'hui Premier ministre d'Alassane Ouattara, il s'est exilé en 2003. IL est rentré en Cote d'Ivoire au début de l'année 2011 pour créer le commando invisible afin de combattre l'armée de Laurent Gbagbo et libérer le quartier d'Abobo, cible majeure des crimes et des exactions du camp Gbagbo.
Géo'rizon : L'Afrique de l'Est
Les journées Géo'rizon, qui se déroulent deux fois par an à l'Université de Savoie, proposent de réunir des géographes autour d'une thématique qui est approfondie tout au long d'une journée d'études. La prochaine session aura lieu le jeudi 21 avril 2011 à Chambéry (Présidence de l'Université de Savoie, rue Marcoz, amphithéâtre Decottignies), et aura pour thème "L'Afrique de l'Est (Tanzanie, Soudan, Ethiopie, Erythrée, Djibouti)". Cette 10ème édition s'annonce particulièrement motivante dans le cadre de la préparation de la question "Géographie des conflits" aux concours du CAPES et de l'Agrégation, mais aussi pour découvrir une région peu connue (pour découvrir cette région, on se reportera au blog Good morning Afrika animé par Sonia Le Gouriellec, doctorante en science politique/relations internationales sur la conflictualité dans la Corne de l'Afrique).
Programme de la journée Géo'rizon :
François BART : "De Zanzibar au Kilimandjaro. Une traversée du littoral swahili aux hautes terres de Tanzanie"
Alice FRANCK : "Les paradoxes de la capitale soudanaise : Khartoum, miroir des crises et coeur du développement du pays"
Christian BOUQUET : "Djibouti, un Etat contre nature ?"
Alain GASCON : "Ethiopie : la jeunesse d'un vieil empire"
Plus d'informations sur le site de Géo'rizon (sur lequel on retrouve également les comptes-rendus des précédentes journées Géo'rizon). Voir l'affiche de la journée "Afrique de l'Est". Pour information, la 11ème édition Géo'rizon aura lieu le jeudi 15 décembre 2011 sur le thème "Diaspora(s)".
Thèmes des messages
Afrique de l'Est,
Darfour,
Djibouti,
Ethiopie/Erythrée,
Evénements (colloques/radio/télé/expos),
Géo'rizon,
géographie des conflits,
géographie politique/géopolitique,
Soudan
dimanche 17 avril 2011
Journée d'études : "Polices et espaces urbains : surveillances, représentations, aménagements (XVIIIe-XIXe siècle)"
Le laboratoire TELEME (Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale - Méditerranée) organise, le samedi 4 juin 2011, une journée d'études sur les "Polices et espaces urbains : surveillances, représentations, aménagements (XVIIIe-XIXe siècle)" à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme (MMSH) à Aix-en-Provence, salle Paul-Albert Février. Toutes les informations sur le site du TELEME.
Programme de la journée :
Brigitte Marin (UMR TELEMME)
Introduction à la journée et présentation du projet "Systèmes policiers en Europe (XVIIIe-XIX siècle)"
Polices et territoires
- Nicolas Vidoni (UMR TELEMME)
"Police, ville et théorie économique : la réforme des quartiers de Paris en 1776"
- Marco Cicchini (Université de Genève)
"De la ville à la campagne : repenser les territoires policiers à Genève au XVIIIe siècle"
- Filippo Fiorito (UMR TELEMME)
"Domenico Caracciolo et son projet de réforme des polices à Palerme en 1781"
- Brigitte Marin (UMR TELEMME)
"Découper pour policer. Madrid XVIIIe-XIXe siècle"
Surveiller, aménager
- Céline Regnard (UMR TELEMME)
"Introduction"
- Chiara Lucrezio Monticelli (Università di Roma Tor Vergata)
"La police à Rome entre Révolution et Restauration : aspects spécifiques et éléments de comparaison avec d’autres villes de l’Europe méridionale"
- Ilsen About (Université de Provence)
"Localiser, identifier, évacuer. La surveillance des suspects en France, 1880-1914"
Brigitte Marin
Discussion et conclusions
vendredi 15 avril 2011
Le chaos règne toujours à Abidjan (Leslie Varenne)
Voici un autre article de la journaliste Leslie Varenne publié hier, jeudi 14 avril 2011, dans La Tribune de Genève (version papier). Si beaucoup de médias se sont empressés de parler d'un "retour à la normale" en Côte d'Ivoire, la situation politique reste instable, l'insécurité dans les rues d'Abidjan est encore grande, et l'incertitude sociale laisse place à une grave crise humanitaire. Le départ de Laurent Gbagbo ne signifie pas l'arrêt immédiat des combats pour les miliciens. Cet article est publié sur ce blog avec l'aimable autorisation de Leslie Varenne (que nous remercions chaleureusement de nous tenir chaque jour au courant de la situation sur place) et de La Tribune de Genève.
Côte d'Ivoire : le chaos et la terreur persiste
"L'anarchie la plus totale règne à Abidjan. Les Forces Républicaines d'Alassane Ouattara sèment le désordre. Dans certains quartiers, les règlements de compte ont commencé. Alassane Ouattara a déclaré mercredi, lors d'une conférence de presse qu'il se donnait un à deux mois pour obtenir la « pacification totale » du pays. L'exercice sera difficile. Il sera d'autant plus ardu, que pour l'instant ce sont ses Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) qui sèment le désordre.
Abidjan : le far West
Deux jours après la chute de Laurent Gbagbo, quelques voitures ont recommencé à circuler dans la ville. Mais la traversée Abidjan relève toujours de l'exercice périlleux. Hormis dans les quartiers où la force Licorne est présente, l'anarchie et le désordre règnent. Les FRCI érigent des barrages sur les routes et contrôlent les véhicules. Mais ces soldats de fortune, nus pied et en haillons, kalachnikov à la main effraient plus qu'ils ne rassurent. Certains circulent dans des pick-up, d'autres dans des voitures banalisées dérobées aux habitants. Des groupes pavoisent dans des voitures de luxe décapotables mitraillette pointée en l'air. Fiers, ils contrôlent les papiers des véhicules et des passagers, sans reconnaître les documents qu'on leur présente. La nuit dernière, ils se sont livrés à des pillages en règle . Dans leur viseur, les domiciles des ex dirigeants de l'ère Gbagbo. Ses jeunes gens qui composent les FRCI, sont pour la plupart des gamins désœuvrés qui ont été recrutés dans le Nord du pays, fief de Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara. « A Bouaké, on a travaillé et nous n'avons pas été payé » justifie l'un deux. Lors de sa conférence de presse, Alassane Ouattara a déclaré : « Tous les soldats des Forces républicaines qui seront identifiés comme ayant été des pilleurs seront radiés des Forces républicaines.» Preuve que le Président a pris conscience de l'ampleur du problème. Pour l'instant, les FRCI restent les seuls maîtres d'Abidjan. Policiers et gendarmes officiant sous le régime de Laurent Gbagbo se sont évaporés dans la nature. « Comment voulez-vous que ces forces rejoignent leur poste ? Les forces qui ont travaillé pour Laurent Gbagbo vont se retrouver face aux FRCI qui vont les pourchasser. » assure ce militaire. Mardi, le Général Mangou, Chef d'Etat major des armées de Laurent Gbagbo a fait allégeance à Alassane Ouattara. Un soulagement pour le Président qui espère que ce ralliement ramènera ces fonctionnaires au bercail. « Le chaos qui règne en ville devrait être terminé dimanche » assure optimiste un responsable de la coalition pro-Ouattara.
Règlement de compte
Pendant toute la période post-électorale, les pro-Gbagbo ont tués, égorgés, brûlés vifs les pro-Ouattara. La terreur a changé de camp. Selon plusieurs témoins, dans le quartier de Koumassi aujourd'hui les pro-Ouattara ont attrapé les pro-Gbagbo et se sont vengés. Des scènes d'horreur « terribles » selon ces témoins. A Yopougon les combats meurtriers opposant patriotes et pro-Ouattara durent depuis deux jours. Pour la pacification du pays, qu'Alassane Ouattara appelle de ses vœux, il faudra encore attendre..."
Leslie Varenne, La Tribune de Genève, jeudi 14 avril 2011.
A lire également :
- "Côte d'Ivoire : les besoins humaintaires demeurent immenses", par Frédéric Joly (porte-parole du CICR en France), sur le blog L'Humanitaire dans tous ses états, 14 avril 2011.
- "A Abidjan, la situation d'insécurité est toujours préoccupante", RFI, 14 avril 2011.
- "L'aide humanitaire en situation critique", vidéo avec Eric Laurent, chef de mission de "Première Urgence" qui revient sur la situation humnitaire en direct d'Abidjan, sur LCI, le 13 avril 2011.
mercredi 13 avril 2011
Journée d'étude : "Frontières et mouvements de la ville"
Le Centre d'études africaines (Ceaf) organise une journée d'études sur la question des "Frontières et mouvements de la ville. Comparaisons internationales en anthropologie urbaine" les mardi 3 mai (après-midi) et mercredi 4 mai (matin) 2011 à l'EHESS (Amphithéâtre François furet, 105 boulevard Raspail, Paris 6ème arrondissement). Voir tous les renseignements sur le site du Ceaf.
La dernière table-ronde sera consacrée à une approche anthropologique de la ville en guerre, autour des exemples de Beyrouth (Franck Mermier), Londres et Nicosie (Barbara Karatsioli).
Présentation par l'organisateur :
" S’interroger sur l’apport des ethnologues et anthropologues à la connaissance des villes ne vise pas à fonder une anthropologie spécialisée. Au contraire il s’agit de partir de l’enquête urbaine des anthropologues pour dire tout ce qui fait la ville (le faire ville de chaque lieu, région, situation ou contexte) et dire ce que la ville fait aux sociétés qui l’inventent. Les processus et les mouvements des citadins, individuels ou collectifs, sont indissociables des limites, et des frontières parfois durcies, dont chaque ville dépend pour se définir comme un tout et définir les parties qui la composent. Les topographies sont variables et changeantes : mosaïque, ghetto, gated communities, campements, sont les mots que semblent croiser ou contredire ceux de réseaux, fluides, monde. Les frontières limitent ou entravent les déplacements ; mais elles sont elles-mêmes touchées, franchies ou déplacées par les mouvements. Toute réflexion qui vise à déconstruire les topographies, matérielles, imaginaires, communautaires, de la ville engage ainsi une autre réflexion sur ce qui reconstruit d’autres frontières, lignes de front ou de rencontres. Il s’agit d’introduire le mouvement dans l’étude des limites de la ville. (M. Agier, A. de Biase, A. Raulin)".
Programme :
3 Mai à partir de 13h30
Introduction
Michel Agier (EHESS/IRD, CEAf) : « Penser à la limite. »
Déconstruire, reconstruire les frontières
Discutants : Stéphane Dufoix (Université Paris-Ouest Nanterre, Institut universitaire de France) et Nancy Green (EHESS, CRH)
● Déplacements, réseaux et lieux
- Graça Índias Cordeiro (IUL, ISCTE Lisbonne, invitée EHESS) : « Langue et ethnicité : Interactions en portugais à Boston.»
- Heitor Frúgoli (USP, NAU São-Paulo, invité EHESS) : « Réseaux et territorialités : une approche ethnographique de la zone dite cracolândia (crackland) à São Paulo. »
● Barbès, un monde à part ou le monde à Paris ?
- Emmanuelle Lallement (Université Paris-Sorbonne, CELSA) « Barbès d'ici et d'ailleurs. Les usages d’un monde urbain cosmopolite.»
- Maria Anita Palumbo (EHESS, CEAf/LAA) : « Barbès : pourquoi ailleurs commence ici ? »
● Construire et déconstruire
- Alessia de Biase (ÉNSA Paris-Belleville/EHESS, LAA) : « Baliser le terrain. Pour un éloge de l’aléatoire comme expérience urbaine »
4 mai à partir de 9h
Frontières morales de la ville
Discutantes : Sylvaine Bulle (Université Jean Monnet St Etienne, IMM/EHESS) et Ghislaine Glasson-Deschaumes (Institut des Sciences sociales du Politique - ISP/CNRS)
● La place de l’autre entre stigmates, conflits et coopérations
- Anne Raulin (Université Paris-Ouest Nanterre, IIAC-LAU) : « Figures de la diversité et de l’adversité : Approche comparative de deux institutions religieuses à Paris et à New York.»
- Ferdinando Fava (Université de Padoue/Université Paris-VIII) : « Les barres et les stigmates : fabriquer autrement la banlieue. La ZEN de Palerme. »
- Virginie Milliot (Université Paris-Ouest Nanterre, IIAC-LAU) : « Indignations et mobilisations : marchés de la pauvreté et conflits d’espace public dans l’Est parisien. »
● Ce que la guerre fait à la ville
- Franck Mermier (CNRS, IIAC-LAU) : « Beyrouth : Territorialisations politiques et communautaire. »
- Barbara Karatsioli (post-doc EHESS) : « Le conflit, grand “urbaniste” des villes divisées : Négociations de la frontière à Londres et à Nicosie »
Conclusions et perspectives
Discussion animée par M. Agier, A. de Biase, A. Raulin
mardi 12 avril 2011
La vulnérabilité des habitants d'Abidjan aux lendemains de la chute de Laurent Gbagbo
L'annonce est tombée hier, lundi 11 avril 2011 : la capture de Laurent Gbagbo, président sortant de la Côte d'Ivoire, par les partisans d'Alassane Ouattara, son opposant dans les élections présidentielles de la fin 2010 (voir le billet détaillé "Côte d'Ivoire : deux présidents pour un pays ? Retour sur la question de la partition du pays"). Une guerre milicienne a déchiré le pays depuis le second tour de ces élections. Si les observateurs extérieurs se sont, dans un premier temps, félicités du bon déroulement du processus électoral, de nombreux problèmes structurels et conjoncturels ont rapidement rattrapé ces pronostics favorables. Dès le lendemain du second tour, les deux candidats se sont déclarés vainqueurs des élections. Deux présidents pour un pays, tous deux soutenus par la moitié de la population, mais surtout par des groupes miliciens. Deux commissions également qui ne reconnaissent pas le même président pour la Côte d'Ivoire. La situation s'est rapidement enlisée, et une guerre civile a éclaté en Côte d'Ivoire.
De la géographie des combats à la géographie de la vulnérabilité
De nombreux villages ont été détruits et pillés, de nombreux quartiers urbains se sont retrouvés au coeur des affrontements entre miliciens défendant l'un ou l'autre des candidats. La population civile a survécu dans des abris de fortune. Par exemple, dans le quartier populaire abidjanais Treichville, les habitants se sont regroupés dans de grandes pièces ou de grandes salles, ne sont pas sortis de chez eux pendant des semaines, attendant que les tirs passent, et souhaitant qu'ils détruisent les habitations laissées vides. Les mobilités des habitants étant réduites au strict nécessaire (approvisionnement très restreint en nourriture), les risques sanitaires ont nettement augmenté pendant cette guerre : que ce soit dans les villages ou dans les quartiers urbains, les immobilités des habitants ont eu de graves conséquences sur l'accès aux soins médicaux et aux médicaments pour soigner les populations les plus vulnérables (personnes âgées, jeunes enfants, malades, handicapés...). De même, l'accès à l'eau potable a été coupé dans certains quartiers, du fait des destructions. Il faut rappeler que la ville d'Abidjan est passée en 50 ans de la bourgade à la métropole, et dans de nombreux quartiers l'urbanisme est déficient. Or, de nombreux quartiers touchés par de violents combats présentent des risques épidémiologiques très importants (voir le billet "La guerre, la ville et la santé"). Cette situation a fortement été aggravée par le départ de nombreux habitants, déplacés de guerre, fuyant les combats dans leurs espaces de vie (par exemple, des habitants du quartier d'Abobo sur la photographie). De fait, le processus de reconstruction va être fondamental pour apaiser des tensions sociales qui peuvent s'insérer dans la vie politique et dans la gouvernance urbaine (voir le billet sur "Les risques de la reconstruction"). Le processus de reconstruction laisse souvent des quartiers entiers "de côté", renforçant les rancoeurs entre certaines parties de la population.
Afrique Actu - 1er mars 2011
Les miliciens dans la ville aux lendemains de la chute de Laurent Gbagbo
Après avoir été capturé par Laurent Gbagbo et ses proches, réfugiés dans le Palais de la Présidence, les partisans d'Alassane Ouattara l'ont ramené dans l'Hôtel du Golf, devenu le QG d'Alassane Ouattara. Ce mardi 12 avril 2011, Laurent Gbagbo a été évacué vers un lieu tenu secret. Mais la sortie du président sortant ne signifie pas l'arrêt des combats. Selon l'AFP, des tirs à l'arme lourde avaient été tirés ce 12 avril dans les quartiers du Plateau (quartier des affaires) et de Cocody (quartier aisé). Pour l'heure, les habitants restent enfermés dans leur habitat-refuge. La ville n'est pas apaisée, les miliciens des deux candidats restent répartis dans la ville où ils défendent leurs quartiers-territoires (Cocody et le Plateau sont en effet considérés comme des bastions tenus par les Patriotes, les miliciens de Laurent Gbagbo, dans cette guerre). Les affrontements miliciens se poursuivent dans la ville d'Abidjan. Le retour à la "normale" risque encore de se faire attendre. Plus encore, Alassane Ouattara va devoir faire face au problème de la division de son pays : s'il a annoncé que le processus de réconciliation serait la priorité, il lui faudra certainement voir son pouvoir contesté dans certaines régions du pays, tout comme dans certains quartiers-territoires abidjanais. Le processus de réconciliation nationale va être d'autant plus difficile que des exactions ont été commises par les deux camps (à lire le billet de Sonai Le Gouriellec : "Côte d'Ivoire : et maintenant ?"). Et la présence des forces militaires étrangères en Côte d'Ivoire (Licorne et ONUCI) est un point souvent contesté sur la scène politique ivoirienne (par exemple, cette photographie publiée dans La Dépêche d'Abidjan). D'autant que la communauté internationale est divisée sur la question de la Côte d'Ivoire (pour exemple, la Chine et la Russie ont apporté leur soutien à Laurent Gbagbo).
La Dépêche d'Abidjan - 30 mars 2011
==> La chute de Laurent Gbagbo n'est pas une fin en soi. D'une part, elle conteste des résultats électoraux non recomptés qui ont vu deux commissions valider la victoire de deux candidats. D'autre part, les acteurs en armes restent mobilisés dans la ville d'Abidjan comme dans l'ensemble du pays. Enfin, le processus de réconciliation devra faire face à une profonde aggravation des vulnérabilités sociales, dans les villes comme dans les espaces ruraux.
lundi 11 avril 2011
"Seul contre tous, Laurent Gbagbo résiste et n'a perdu aucun de ses bastions. Malgré l'aide de l'ONU et de la Licorne, l'armée de Ouattara est à la peine" (La Tribune de Genève)
Article paru aujourd'hui dans la Tribune de Genève (version papier) sur la situation à Abidjan, par Leslie Varenne, journaliste free-lance qui travaille depuis de nombreuses années en Côte d'Ivoire. Publié avec l'aimable autorisation de la Tribune de Genève.
Seul contre tous, Laurent Gbagbo résiste et n'a perdu aucun de ses bastions. Malgré l'aide de l'ONU et de la Licorne, l'armée de Ouattara est à la peine.
"Depuis onze jours maintenant, pro-Ouattara et pro-Gbagbo se livrent à une guerre urbaine dévastatrice. Onze longues journées pour une population manquant de tout, sauf de peur et d'angoisse. Tous prédisaient une fin rapide. Or, non seulement le Président sortant n'a rien lâché mais il semble qu'il ait réussi à renforcer ses positions. RTI, Présidence, résidence, camps militaires, tous les points stratégiques sont encore aux mains du Président sortant. Mieux, il ne se contente plus d'être en position défensive, il attaque. Ainsi, samedi, ses combattants ont tiré à l'arme lourde sur l'hôtel du Golf, QG de Ouattara. Comment expliquer cette résistance farouche ? « Gbagbo a préparé cette guerre. Il savait que ses militaires pouvaient être déloyaux. Il a constitué une armée bis et recruté des jeunes formés par les meilleurs éléments de ses forces de défense » explique un ancien ministre de la coalition pro-Ouattara. Cette armée parallèle est disséminée dans toute la ville. L'autre grande force de Laurent Gbagbo s'explique par la faiblesse de ses adversaires
Une armée de bric et de broc
Si l'armée de Gbagbo a enregistré nombre de désertions, ces militaires n'ont pas, pour autant, rejoint l'armée d'Alassane Ouattara. Pour constituer les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) Guillaume Soro, son Premier ministre et ministre de la Défense, a été obligé de ratisser large. Les FRCI sont un conglomérat réunissant les anciennes Forces Nouvelles (FN) et de jeunes gens recrutés dans les villages du Nord du pays. Mais les FN ne sont plus ce qu'elles étaient au début des années 2000. Les chefs de guerre se sont reconvertis en businessman. Les jeunes recrutés sont inexpérimentés. La plupart n'avaient jamais quitté leurs villages. « Ils sont arrivés dans Abidjan, voyaient la ville et les immeubles pour la première fois. Ils ne connaissaient pas les rues et partaient au combat totalement tétanisés », explique cet ancien ministre. Selon une source militaire, « ils se sont fait tirer comme des lapins ». En prime, aucune logistique n'a été prévue et ces hommes partent à l'assaut le ventre vide. Selon des témoignages d'habitants, les FRCI se sont livrés à de nombreux pillages pour se nourrir. Dimanche, Les avocats de Outtara, ont demandé l'aide de l’ONU et de la Licorne et appelé : « à éliminer sans délai les armes lourdes et à neutraliser les miliciens à la solde de Laurent Gbagbo ». Dimanche après-midi, l’Onu et Licorne tiraient sur le palais et la résidence de Laurent Gbagbo : « Au cours des trois, quatre derniers jours, on a constaté une utilisation de ces armes lourdes contre les populations civiles et les Casques bleus. Les tirs contre le siège de l`ONUCI ont continué, d`où la nécessité de réagir pour protéger les populations civiles conformément à notre mandat" » a déclaré le porte-parole de l'ONU en Côte d'Ivoire".
Leslie Varenne, lundi 11 avril 2011, La Tribune de Genève.
dimanche 10 avril 2011
Conférence "Peuple kosovar ou peuples du Kosovo ?"
Une conférence-débat autour de la question des peuples au Kosovo, le mercredi 13 avril 2011 à 20h30 à Chambéry (Amphithéâtre Decottignies, Rue Marcoz, Présidence de l'Université de Savoie-Chambéry), organisée par le département de géographie de l'Université de Savoie.
Présentation de la conférence :
"Si "l'indépendance" du Kosovo du 17 février 2008 a été montrée en France (pays qui a reconnu ce processus d'auto-proclamation par les Albanais, communauté majoritaire de ce territoire) comme l'aboutissement d'une longue période de tensions, permettant à ce territoire de se construire comme un Etat, la situation sur le terrain est bien différente, et laisse place à une conflictualité ancrée dans les espaces de vie. Ce territoire pour deux peuples, qui ne reconnaissent aujourd'hui pas la même autorité étatique, reste l'objet d'une dispute territoriale qui a créée une "géographie de la peur". Que ce soit pour les deux communautés majoritaires (albanaises et serbes) ou pour les "petites minorités" (Gorans, Roms, Ashkalis, Croates, Bosniaques, Monténégrins, Turcs, Egyptiens, etc.), les territoires du quotidien sont marqués par des (im)mobilités issues de la guerre et de la construction de catégories de peuples "indésirables" sur le territoire. Dans ce contexte identitaire très tendu, l'émergence d'un "peuple kosovar" est-elle possible ?"
Thèmes des messages
Evénements (colloques/radio/télé/expos),
géographie,
géographie politique/géopolitique,
identité,
indépendance,
Kosovo,
Toponymie/Nommer les lieux
Journée d'étude : "La Côte d'Ivoire dans la crise post-électorale"
Le laboratoire "Les Afriques dans le monde" (LAM) organise le mercredi 13 avril 2011 une table-ronde pluridisciplinaire sur "La Côte d'Ivoire dans la crise post-électorale" de 14h30 à 18h30 à Sciences Po Bordeaux (salle Senghor, Aile recherche).
Programme de la table-ronde :
- Alain Ricard (directeur de recherche CNRS/LAM) : modérateur
- Christian Bouquet (professeur de géographie à l'Université Michel de Montaigne/Bordeaux 3/LAM) : "Elections en Côte d'Ivoire : cinq ans de préparatifs pour une crise majeure"
- Kocra Assoua (professeur de science politique à l'Université de Bayreuth) : "La certification et les défaillances de l'architecture électorale"
- Bernard Conte (professeur d'économie à l'Université Montesquieu-Bordeaux 4/LAM) : "L'asphyxie économique et financière de la Côte d'Ivoire et ses conséquences"
- Comi Toulabor (directeur de recherche FNSP/LAM) : "Le ghaboïsme : un néonationalisme qui défie la France mais qui plaît à des Africains ?"
samedi 2 avril 2011
La géographie des conflits vue par Yves Lacoste (Café géo)
Le géographe Yves Lacoste était l'invité des Cafés géographiques de Toulouse ce jeudi 31 mars 2011 pour aborder la nouvelle question des concours de l'enseignement : "La géographie des conflits". Le débat était présenté et animé par le géographe Bernard Charlery de la Masselière. La vidéo de cette soirée a été mise en ligne sur le site Canal-U. Retrouvez également une présentation sur le site des Cafés géographiques.
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