Voici quelques billets réalisés dans le cadre de ma participation au Laboratoire junior Sciences Dessinées (ENS de Lyon) autour de la bande dessinée (presque incontournable cet été, lors du lancement de cette série de billets, du fait de son adaptation cinématographique) Aya de Yopougon.
Le choix d'exploiter dans cette série de billets un corpus restreint (une seule oeuvre, qui plus est limitée aux trois premiers albums), ne doit pas tromper sur la démarche : cet approfondissement s'inscrit dans une recherche plus générale sur les liens Ville/Bande dessinée qui a donné lieu à une journée d'études le 18 septembre 2013 à l'ENS de Lyon sur "Ville et Bande dessinée". Explorer Aya de Yopougon permet ici de s'interroger sur les liens entre la géographie et la bande dessinée : la bande dessinée peut-elle être un matériau de recherche pour penser les représentations de l'espace ? La bande dessinée nous permet-elle de mieux comprendre ce qui fait sens dans l'habiter ?, etc.
Si l'histoire s'est emparée de la question du lien Histoire/Bande dessinée assez tôt, la question reste plus récente pour les géographes. On citera tout de même la thèse de doctorat en géographie de Julien Champigny : L'espace dans la bande dessinée, soutenue en 2010 (un prochain billet fera le point sur les références biblio/sitographiques et les grands axes de réflexion autour du lien Géographie/Bande dessinée sur le carnet Sciences Dessinées). La série de billets aborde donc la bande dessinée Aya de Yopougon sous le prisme de la géographie.
"Cette bande dessinée est située dans le temps et dans l'espace : les années 1970 sont celles du “miracle ivoirien” et de l’émergence, notamment à Abidjan qui polarise les activités et le peuplement ivoiriens, d’une classe moyenne. Dans le temps, l’histoire se situe donc dans une période de prospérité économique à l’échelle de la Côte d’Ivoire. Dans l’espace, elle se situe à l’échelle du quartier : c’est par le prisme des territoires du quotidien d’Aya, jeune femme de 19 ans, que Marguerite Abouet propose de faire découvrir la ville dans laquelle elle a grandi. Cette échelle est déjà un repère pour le lecteur : la bande dessinée propose une géographie intime et subjective d’Abidjan. Le choix du quartier dans lequel se déroule l’histoire n’est pas neutre, lui non plus. Yopougon est non seulement un quartier à forte identité (notamment pour ses célèbres “maquis”, des restaurants populaires en plein air, qui ont un très important rôle dans la sociabilisation et la rencontre), mais aussi un quartier en pleine évolution dans les années 1970. C’est enfin un quartier qui est un haut-lieu du “miracle ivoirien”, que dépeint la bande dessinée en montrant les contrastes derrière le développement économique." (extrait du billet introductif).
Pour poursuivre la lecture : SÉRIE AYA DE YOPOUGON
- 1/ Introduction pour une géographie d'un quartier abidjanais dans les années 1970-1980 à travers une bande dessinée (22 juillet 2013)
- 2/ Le quartier (quelques éléments de contextualisation) (22 juillet 2013)
- 3/ La représentation des espaces domestiques (23 juillet 2013)
- 4/ La représentation de la rue (22 août 2013)
A noter que cette série n'est pas achevée : il reste d'autres billets à venir (notamment sur les territoires de la fête, de la drague et de la nuit).
Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, 2005, Aya de Yopougon, tome 1, planche 15. |
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