Chaque 8 avril, est célébrée la journée internationale du peuple rom. Le 8 avril 1971 est une date symbolique pour les Roms/Rroms, jour de la fondation de l'Union Romani internationale à Londres, où les Roms se dotèrent d'un drapeau et d'un hymne. Le 8 avril 2011, pour le 40ème anniversaire de l'Union Romani Romani internationale et pour le 2ème Sommet européen sur les Roms à Cordoue (8-9 avril 2010), est lancée la journée internationale du peuple rom.
Ces dernières années, les travaux de recherche se sont multipliés sur la question rom, et ce 8 avril 2013 est l'occasion de présenter une sélection (non exhaustive !) de quelques ressources permettant d'approfondir la "question rom", notamment sous les angles de la géographie, de la sociologie, de la science politique et de l'ethnologie.
Emissions de radio à la (ré)écoute
Revues spécialisées
Circulations, lieux et territoires roms
Références de l'article : "Circulations, lieux et territoires roms", Planète Terre, France Culture, 17 novembre 2010, animée par Sylvain Kahn, avec pour invités Samuel Delépine et Olivier Legros.
Autour de cette émission :
- "Retour sur l'offensive du pouvoir exécutif français contre les Roms", Globe, billet de Sylvain Kahn et de Lise Cornilleau, 15 novembre 2011.
- "Actualité de la recherche en sciences sociales sur les Tsiganes : un aperçu", Globe, billet de Sylvain Kahn et de Lise Cornilleau, 17 novembre 2011.
Territoires roms, second volet : des logements confrontés à des politiques de précarisation
Références de l'émission : "Territoires roms, second volet : des logements confrontés à des politiques de précarisation", Planète Terre, France Culture, 8 décembre 2010, animée par Sylvain Kahn, avec pour invités Samuel Delépine et Olivier Legros.
Les principaux groupes tsiganes en Europe Source : Samuel Delépine, cité dans "Actualité de la recherche en sciences sociales sur les Tsiganes : un aperçu", Globe, billet de Sylvain Kahn et de Lise Cornilleau, 17 novembre 2011. |
Lancée en 1955 (retrouvez tous les sommaires), la nouvelle série de la Revue Etudes Tsiganes est éditée depuis 1993. Elle compte, à ce jour, 46 numéros, avec des sujets très variés : "Europe", "Minorité", "Musiques", "Jeux, tours et manèges : Une ethnologie des Tsiganes", "Culture et communication", "En France, 1939-1946 : L'internement des Tsiganes", "L'Urbanité en Défaut", "Scolarité, identité, culture", "Littérature", "Femmes tsiganes", "L'urbanité réconciliée", "Economie tsigane", "L'internement : des lieux de mémoire", "Tsiganes et santé : de nouveaux risques ?", "L'habitat saisi par le droit. Les virtualités de la loi Besson du 5 juillet 2000", "Langue et Culture 1/ et 2/", "Nomadisme et société", "Histoires tsiganes", "Religions revisitées", "Les institutions", "D'un continent à l'autre", "Images et actualité", "Manouches", "Migrations tsiganes", "L'esclavage des Rroms", "Gitans", "Roms", "Etre une femme dans le monde tsigane", "Sommet européen sur les Roms", "Littératures Romani : construction ou réalité ? 1/ et 2/", "Expériences européennes", "Une ou des littérature-s romani ?", "Emotion et lieu de vie".
Ces numéros interrogent autant la culture rom (littérature, langue, musique, religion...) que l'habiter, l'intégration scolaire, l'internement dans les camps pendant la Seconde Guerre mondiale, le nomadisme, les migrations, les discriminations, le genre, les représentations politiques ou les représentations de "l'Autre". Pour chaque numéro, un article est disponible en accès libre (comme par exemple l'article du géographe Olivier Legros : "Les pouvoirs publics et la "question rom" en Europe aujourd'hui. Perspectives de recherches pour une approche comparative" dans "Roms et Gens du voyage : nouvelles perspectives de recherche", Revue Etudes Tsiganes, n°39-40, pp. 42-55).
Numéros de revues
Rroms et Gens du voyage
Références complètes : "Rroms et Gens du voyage", e-migrinter, n°6, 2010.
- Rroms et Gens du Voyage : nos voisins "nomades"
- Rejets éternels : les collectivités locales face aux Tsiganes et aux nomades
- Qu'est-ce qu'être Manouche, Rom, Gitan ? Processus d'identification des populations Rroms. Au-delà des pratiques spatiales
- L'étranger de l'intérieur dans la ville : métissages et hospitalités renouvelées
- Politiques publiques et pratiques d'acteurs : comportements de voyageurs en réponse à la législation spécifique du stationnement
- Les missions Tsiganes Itinérantes (MTI) : un service de prestation sociale totale ou une nouvelle frontière ?
- Le pentecotisme au sein des populations tsiganes : facteur de mobilité ?
Résumé de l'éditorial de Céline Bergson : "Les événements survenus au cours de l’été 2010 en France, montrent combien les rapports entre populations sédentaires et circulantes restent problématiques. Ces relations conflictuelles illustrent parfaitement les tensions que peut procurer « la rencontre » des modes de vie. Ce numéro spécial de la revue e-migrinter sur les Gens du Voyage s’intéresse particulièrement à définir une approche re-contextualisée de la mobilité de ces familles, trop souvent considérée comme « sans objectif ». Les auteurs s’attachent à étudier les relations entre la circulation traditionnelle et les dispositifs d’accueil proposés aux Rroms, qui sont soumis à une législation spécifique. Ils réinterrogent ainsi l’inscription sociale et spatiale des familles dans l’espace local."
--> Voir également :
Céline Bergeon, 2010, "Roms et gens du voyage : l'histoire d'une persécution transnationale", Le Monde diplomatique, 29 juillet 2010.
Références complètes : "A l'école avec les élèves roms, tsiganes et voyageurs", Cahiers pédagogiques, HS, 2011.
- Qui sont ces enfants ?
- Des dispositifs pour organiser la scolarisation
- Les méthodes pédagogiques ou comment faire réussir les élèves ?
- Ailleurs en Europe
Premières lignes de l'éditorial :
"Les Roms et les Voyageurs sont régulièrement pris pour cible, accusés de tous les maux et présentés comme une menace par une partie de la société française à la recherche de boucs émissaires faciles à identifier pour expliquer ses propres difficultés. Les évènements médiatiques de l’été dernier n’en sont qu’une nouvelle illustration. Il ne s’agit pas ici de nier les difficultés rencontrées par les acteurs de terrain ou de ne considérer les Roms ou les Voyageurs que comme victimes de mécanismes discriminatoires, mais de proposer un regard aussi affuté que possible sur des familles qui se singularisent autant par leur diversité que par la variété de leur inscription dans les sociétés majoritaires. De la même manière, on peut toujours désigner les Roms ou les Voyageurs comme des groupes à part ou intrinsèquement différents. C’est oublier qu’ils sont les uns et les autres des acteurs permanents des sociétés européennes, et non de perpétuels étrangers. Ce dossier, au-delà de la question scolaire, se propose donc donner aussi des clés de compréhension, d’apporter des éclairages, de montrer ce qui se fait concrètement avec les familles et leurs enfants et d’inviter le lecteur à s’approcher d’un sujet à la fois passionnant et complexe. (...)"
- Editorial de Régis Guyon et Michaël Rigolot
- Sommaire du numéro
- Films réalisés par Fabienne Caraty
L'exemple des Roms, les Roms pour l'exemple
Références complètes : "L'Exemple des Roms, les Roms pour l'exemple (I)", Lignes, n°34, février 2011, 190 p.
- Roms et compagnie
- Roms, Hommes, Gadjos
- Les Roms comme symptôme, comme miroir, comme front de lutte
- La "séquence" rom et l'ethnicisation de la société française
- Mythe nomade et logique migratoire
- L'objet "origine" et le concept d'un "peuple" dit "rom"
- L'injonction au silence
- Néolibéralisme et antitsiganisme : le suspens du rêve européen
- La fabrique experte de la "question rom"
- Une passion d'en-haut
- Contre le racisme d'Etat
- Racisme et politique communautaire : les Roms
- Minoriser l'Europe pour sortir du postcolonialisme intérieur
- Réguler la société par l'espace ?
- Pour une architecture de résistance face à l'irraison d'Etat
Présentation par l'éditeur :
"L’histoire des Roms est exemplaire de l’histoire européenne elle-même, le plus souvent pour leur malheur. De même qu’est hélas exemplaire l’actuelle politique du gouvernement français qui ne s’en prend pas à eux sans en rappeler les pires moments. S’indigner, protester, soit ! Mais penser aussi pour agir.
Depuis l’été 2010, en France, à la faveur d’un fait divers aussitôt érigé en symptôme d’une situation générale, les Roms font l’objet d’une politique de stigmatisation qui semble ne pas pouvoir connaître de limites. Ils en forment en quelque sorte une figure malheureusement exemplaire. Désignations, dénonciations, expulsions : une parole honteuse s’est libérée au plus haut sommet de l’État, marquant une acception nouvelle de la politique de segmentation des populations dites indésirables. Nouvelle et inédite : qu’il y a lieu de rapporter à la rupture dans le droit que constitue la récente disposition relative à la déchéance de la nationalité. D’un côté, l’ethnicisation imposée comme mode de catégorisation politique prend sa source dans une certaine fabrique essentialiste de l’histoire de populations aux multiples noms, aux multiples expériences, dont l’ancrage européen, incontestable, est sans cesse remis en cause. Déjà à l’œuvre en Italie, cette instrumentalisation politique pose la question du rôle de la construction des savoirs culturalistes et de leur appropriation par le pouvoir.De l’autre, ce nouveau mode de gouvernement s’accommode parfaitement d’une optique libérale où la compétition pour les places, aussi diverse que soit l’acception de ce dernier terme (espace où survivre autant que place sociale ou institutionnelle), se transforme peu à peu en lutte pour la vie. Il convient dès lors de se poser la question des conditions de cette situation tout autant que des effets qu’elle produit sur le rapport de l’État aux citoyens ; de s’interroger sur la gravité de cette fracture et les moyens de la penser. Ce numéro de Lignes, ouvert à des penseurs impliqués de manières très diverses dans cette réflexion par le biais de la philosophie, de l’anthropologie, de la politique, de la littérature, de la géographie, de la sociologue ou de la linguistique, ou encore impliqués par l’expérience sur le terrain, ouvre le débat.Une partie des textes ici réunis proviennent du rassemblement contre le racisme d’État organisé, sous l’intitulé « Les Roms, et qui d’autre ? » Cécile Canut (professeur de sociolinguistique), Cécile Kovacshazy (maître de conférences en littérature comparée) et Thomas Lacoste (cinéaste et éditeur), le samedi 11 septembre 2010 à la Maison de l’arbre (La Parole Errante), à Montreuil-sous-bois."
La 2ème partie de ce dossier a été publiée dans le n°35 de la revue Lignes suite à un autre dossier sur "Le rebut humain".
Références complètes : "L'Exemple des Roms, les Roms pour l'exemple (II)", Lignes, n°35, juin 2011, 205 p.
- Pourquoi les Roms ?
- Nous sommes tous des Roms européens
- L'investissement du thème tsigane dans la culture de l'Europe (Les Bohémiens d'Andalousie de Jean Potocki)
- Littératures tsiagnes : un événement politique
- "Les-Roms-migrants-et-gens-du-voyage", ou l'ethnicisation du politique à l'ère néolibérale
- Les Indiens d'Europe (notes structurales et schizo-analytiques pour la stratégie minoritaire)
Autour de ces revues :
A la (ré)écoute : l'émission "Les Roms, pour l'exemple" dans Les Idées claires (France Culture, 21 février 2011).
Roms migrants en ville : pratiques et politiques en Italie et en France
Roms migrants en ville : pratiques et politiques en Italie et en France
Références complètes : "Roms migrants en ville : pratiques et politiques en Italie et en France", Géocarrefour, vol. 86, n°1, 2011.
- Les migrants roms dans les villes françaises et italiennes : mobilités, régulations et marginalités
- 'Nomads' in the Eternal City. Local policies and Roma participation in the 'emergency' era
- Soigner et démanteler. Mobilité forcée, politiques sanitaires et trajectoires individuelles dans les "campi nomadi" de Rome
- Ce que tolérer veut dire. Une "quasi-exclave" habitée par des Roms aux portes de Milan (Italie)
- L'action publique locale au défi de l'habitat des Roms à Florence (Italie) : en finir avec les campi nomadi. Variété et fragilité des expériences (années 1990-2000)
- Bricoler l'hospitalité publique : réflexions autour du relogement des Roms roumains à Montreuil
- De Mitrovica à Troyes : l'itinéraire de Nedzmedin Neziri, président de l'URYD
Résumé de l'introduction d'Olivier Legros et Tommato Vitale : "Les migrants roms dans les villes françaises et italiennes : mobilités, régulations et marginalités"
"A partir des articles réunis dans ce dossier et de travaux récents, cet article introductif porte sur l’entre-deux des politiques institutionnelles et des pratiques des migrants roms originaires d’Europe centrale et des Balkans, qui se sont installés dans les villes de France et d’Italie. Il montre en particulier la place primordiale des politiques institutionnelles dans la conduite des comportements individuels et collectifs et peut-être dans la fabrication des identités. Privilégiant l’expulsion et l’état d’exception tel que théorisé par G. Agamben, les politiques engagées en France et en Italie installent en effet de nombreux migrants roms dans la précarité et l’incertitude, tout en augmentant la visibilité de ces derniers dans l’espace politico-médiatique. Dans les métropoles et dans les grandes villes où la ressource foncière se fait de plus en plus rare, le processus prend un tour particulier car l’allocation des places y constitue, sans doute plus qu’ailleurs, un élément majeur de la « question rom » et de son traitement par les pouvoirs publics. La diversité des trajectoires migratoires des Roms dans les villes de France et d’Italie invite toutefois à nuancer ce constat pessimiste."
Les Roms comme prétexte : luttes autour des droits et de l'autorité
Références complètes : "Les Roms comme prétexte : luttes autour des droits et de l'autorité", Cultures & Conflits, n°81-82, 2011.
- Des castes en Europe et des Roms au sein de l'humanité
- L'Union européenne et les Roms : pauvreté, haine anti-Tziganes et gouvernance de la mobilité
- Le Canada et les Roms : gouverner l'inconnaissable
- L'asile externalisé ou l'Europe comme obstacle à la non discrimination des Roms ?
- Les Roms, révélateurs des anomalies d'un "Europe de liberté, de sécurité et de justice au service des citoyens"
- Le traitement des Roms dans l'Union européenne
- Quand Montesquieu se transnationalise
Présentation du dossier : "Nous inaugurons une nouvelle formule dans Cultures & Conflits qui reprend celle que les lecteurs d’International Political Sociology connaissent bien. Il s’agit de demander à des collègues et membres du comité de rédaction de prendre position sur une thématique contemporaine afin de pointer ce qui fait débat sur le plan intellectuel, et qui n’a pas nécessairement été éclairé dans les grands media. Il s’agit donc de faire retour sur une « actualité » qui a agité le monde politico médiatique, mais qui a souvent laissé place à un autre sujet, sans que l’on puisse se satisfaire des explications communes qui ont été avancées."
Ouvrages
Atlas des Tsiganes. Les dessous de la question rom (Samuel Delépine)
Références complètes : Samuel Delépine, 2012, Atlas des Tsiganes. Les dessous de la question rom, Autrement, collection Atlas/Monde, Paris.
Présentation par l'ESO (Espaces et SOciétés) :
"Sur les Tsiganes, les raccourcis vont bon train. Pour preuve, politiques et médias français ont récemment montré du doigt les Roms, stigmatisant et amalgamant gens du voyage français et migrants roms roumains. L’histoire et la diversité des Tsiganes sont ignorés. Que sait-on de leur internement en France avant (et après !) l’occupation allemande et de leur génocide partout en Europe ? Qui sait que les Français d’origine tsigane ont en France un statut administratif bien particulier, avec un carnet de circulation permettant de contrôler leurs déplacements et une mise sous condition de leur droit de vote ? Cet atlas remet en cause l’existence d’un « problème public rom ». Roms, Gitans, Sintis, Travellers, gens du voyage… migrants, nomades ou sédentaires, ils se heurtent partout en Europe et plus ou moins violemment aux problèmes d’emploi, de santé, de logement ou de scolarisation. Leur point commun : être catalogués comme une catégorie ethnique ignorante de leur diversité."
--> Voir des recensions de cet ouvrage :
- Compte-rendu de lecture de Xavier Leroux pour le site Les Clionautes.
- Recension à paraître dans la revue Lectures.
- Recension d'Hasnia-Sonia Missaoui pour la revue Mappemonde.
- Recension de David Frantz pour la revue Métropolitiques.
Schéma : Le Camp de Moisdon-la-Rivière en 1941 Source : Extrait de l'Atlas des Tsiganes. Les dessous de la question rom, site Le cartographe, Alexandre Nicolas (qui a réalisé les cartes et les infographies de l'atlas) |
Roms et Tsiganes (Jean-Pierre Liégeois)
Références complètes : Jean-Pierre Liégeois, 2009, Roms et Tsiganes, La Découverte, collection Repères Sociologie, Paris.
Présentation par l'éditeur :
"Roms, Tsiganes, Gitans, Manouches, Gens du voyage... On en parle quotidiennement. Mais sait-on qu'ils forment la minorité la plus importante d'Europe ? Sait-on qu'ils ont une langue, une culture ? La connaissance qu'on en a passe à travers le filtre de préjugés qui se sont sédimentés au cours de mille ans d'histoire et viennent inspirer puis justifier les actions menées à leur égard. Cette minorité transnationale existe par la force d'une organisation sociale qui a permis sa survie dans la dispersion et face à des traitements coercitifs : rejet, esclavage, envoi aux galères, extermination, assimilation. Il s'agit de communautés dynamiques, qui vivent une mutation profonde et se positionnent aujourd'hui en tant que partenaires des institutions nationales et internationales. Roms et Tsiganes sont au coeur des enjeux sociopolitiques du XXIe siècle marqué par l'émergence des minorités et par le développement de la mobilité dans une Europe qui se voudrait sans frontières. Ils sont également au centre des réflexions sur le multiculturalisme."
--> Voir des recensions de cet ouvrage :
- Recension d'Igor Martinache pour la revue Lectures.
- Recension de Céline Bergeon pour la revue e-Migrinter (n°5, 2010, pp. 76- 77).
Les Rroms. Une nation en devenir (Morgan Garo)
Références complètes : Morgan Garo, 2009, Les Rroms. Une nation en devenir ?, Editions Syllepse, collection Histoire : enjeux et débats, Paris, 240 p.
Présentation par l'éditeur :
"Minorité transnationale répartie sur le territoire de plusieurs États européens, les Rroms font régulièrement la une de l’actualité en raison de la stigmatisation dont ils sont victimes.Cependant, au-delà de leur apport culturel ils sont mal connus. Cet ouvrage permet de découvrir l’histoire de ce peuple sans État qui revendique une existence et des droits. Après avoir abordé la situation et l’histoire de cette communauté en Roumanie, République tchèque et France, l’auteur décrit la vie de cette communauté à travers ses associations et mouvements politiques qui se sont structurés à l’échelle européenne.
Si l’histoire de la nation rrom n’a pas été à ce jour écrite, cet ouvrage est un des premiers à synthétiser le parcours de ce peuple parti d’Inde au 11e siècle, qui a tout d’abord connu l’esclavage, puis au 20e siècle une tentative d’extermination par les nazis (Samudaripen). Enfin, l’ouvrage interroge, à l’heure du danger d’ethnicisation des sociétés européennes, une autre conception du vivre-ensemble des peuples qui ne soit pas fondée sur les liens du sang mais sur des communautés de destin, respectueuses de ses minorités. Morgan Garo, docteure en géographie-géopolitique, travaille depuis de nombreuses années sur les communautés rroms d’Europe. Elle est l’auteur de différentes contributions sur ce sujet."
--> Voir une recension de cet ouvrage :
Recension de Bénédicte Tratnjek pour les Cafés géographiques.
Des Tsiganes en Europe (sous la dir. de Patrick Williams et Michael Stewart)
Références complètes : Patrick Williams et Michael Stewart (dir.), 2011, Des Tsiganes en Europe, Maison des Sciences de l'Homme, collection Ethnologie de la France, Paris.
Présentation par l'éditeur :
"Des Tsiganes en Europe" et non "Les Tsiganes en Europe". Parce que les Tsiganes sont divers, multiples, qu'ils bougent et qu'ils se transforment. Insaisissables, dit-on. Les textes proposés dans ce volume décrivent des aspects précis de leur vie, explorent des attitudes singulières, s'attachent à l'analyse de conduites qui peuvent paraître surprenantes... mais c'est l'attention à l'inattendu aussi bien qu'à l'ordinaire qui permet de saisir le réel. Les domaines abordés sont variés : la mort, l'argent, la religion, la musique, la cuisine, l'oralité et l'écriture... Et les thématiques déclinées encore plus, mais certaines apparaissent prégnantes : la force du lien familial, l'importance de la parole, la complexité de la relation aux autres entre familiarité et mise à distance... Différents aussi les groupes tsiganes représentés : des Rom, des Sinti, des Guanos, des Manus... Et les pays visités : Hongrie, Italie et Autriche, Espagne et Portugal, France et Belgique... Au fil des chapitres, le tableau se met en place : l'Europe des Tsiganes ou l'Europe selon certains Tsiganes ? Mais il reste inachevé et pourrait aussi bien donner à voir d'autres configurations : qui peut prétendre épuiser la complexité tsigane ? Le propre de l'ethnologie est de mettre en évidence les dynamismes qui animent les sociétés qu'elle étudie. Ce livre montre que si les Manus, les Gitans, les Sinti, les Rom... réussissent à rester ce qu'ils sont dans le monde tel qu'il va, c'est-à-dire à conjuguer fidélité à soi-même et adaptation, c'est avant tout en s'appuyant sur les ressources qu'ils trouvent au sein de leurs propres communautés - constat qui, dans le contexte politique contemporain, n'est pas sans importance.
--> Voir une recension de cet ouvrage :
Recension de Mathieu Thery pour la revue Lectures.
Quartiers tsiganes. L'habitat et le logement des Rroms de Roumanie en question (Samuel Delépine)
Références complètes : Samuel Delépine, 2007, Quartiers tsiganes. L'habitat et le logement des Rroms de Roumanie en question, L'Harmattan, collection Aujourd'hui l'Europe, Paris.
Présentation sur le site de l'ESO (Espaces et SOciétés) :
"Loin des stéréotypes et des fantasmes sur les Tsiganes (nomadisme, mystères, délinquance), cet ouvrage propose de mieux connaître les lieux où vivent les Tsiganes (Rroms) dans les villes roumaines. En Roumanie, et en Europe centrale et orientale en général, les Tsiganes sont sédentaires. Dans les villes, la majorité d’entre eux vit dans des quartiers pauvres et marginalisés. Depuis des années, l’isolement géographique et social de ces quartiers maintient les Rroms dans une grande précarité ignorée et qui semble sans issue. L’étude, sociogéographique, s’intéresse aux conditions de vie des Rroms, à leur quotidien et à leurs perspectives. La mise en évidence de processus ségrégatifs, qu’ils soient historiques ou en cours, permet de saisir tous les enjeux d’une minorité européenne aujourd’hui en danger."
A défaut de pouvoir présenter de manière exhaustive tous les travaux sur la question rom, voici quelques articles en ligne, accessibles par tous, qui présentent chacun des bibliographies plus complètes et renvoient vers des travaux plus nombreux que cette courte sélection.
Migrations et déplacements des Roms de l'Est : l'exemple roumain
Références de l'article : Alain Reyniers, 2001, "Migrations et déplacements des Roms de l'Est : l'exemple roumain", Confluences Méditerranée, n°38, pp. 59-66.
Résumé de l'article : "Nul ne peut prétendre que la situation des Roms de l’Est soit brillante après une décennie de transition, et cela malgré les cris d’alarme lancés par plus d’une association humanitaire, les témoignages ramenés par divers photographes, les aides ponctuelles ou structurelles données aussi bien par des ONG que par les grands organismes internationaux."
La langue rromani au coeur du processus d'affirmation de la nation rrom
Références de l'article : Morgan Garo, 2002, "La langue rromani au coeur du processus d'affirmation de la nation rrom", Hérodote, n°105, pp. 154-165.
Premières lignes de l'article : "« Nous sommes une nation, qui partage la même tradition, la même culture, la même origine, la même langue, nous sommes une nation. » C’est par ces mots qu’Emil Scuka, élu président de l’Union rromani internationale, a proclamé la nation rrom lors de l’ouverture de leur Ve Congrès ( 24-28 juillet 2000).
Le congrès de l’an 2000 n’est pas le premier congrès où les leaders rroms avancèrent des revendications concernant leurs droits en tant que minorité nationale européenne. La fin des années soixante vit en effet la naissance politique du mouvement rrom, avec notamment la mise en place à Londres de l’Union rromani internationale en 1971. Cette organisation était elle-même issue du Congrès international tsigane de Ionel Rotaru créé au début des années soixante. (...)"
De la division sociale de l'espace à la ségrégation sociospatiale : Quelle légitimité terminologique pour le géographe ? L'exemple d'un quartier tsigane à Bucarest
Références de l'article : Samuel Delépine, 2004, "De la division sociale de l'espace à la ségrégation sociospatiale : Quelle légitimité terminologique pour le géographe ? L'exemple d'un quartier tsigane à Bucarest", Actes du colloque Espaces et sociétés aujourd'hui, site du laboratoire Espaces et SOciétés.
Premières lignes de l'intervention : "La division sociale de l’espace constitue un thème majeur de la géographie sociale. S’il a fallu, un temps, justifier de son insertion dans le champ de la recherche géographique, les très nombreuses productions sur ce thème ces dernières années confirment son apport pour la discipline."
Les Rroms et les organisations évangéliques : entre culte religieux et stratégie "politique" ?
Références de l'article : Morgan Garo, 2005, "Les Rroms et les organisations évangéliques : entre culte religieux et stratégie "politique" ?", Hérodote, n°119, pp. 81-94.
Résumé de l'article : "Plus présents à l’Est qu’à l’Ouest, les Rroms sont répartis dans l’ensemble des pays européens. Ils ne constituent que 1% de la population européenne, mais forment une minorité à territoire non compact d’un poids non négligeable. Les Rroms ont généralement adopté la religion majoritaire du pays dans lequel ils vivent, ou encore sont athées. En France, la majorité des Rroms sont athées ou chrétiens (catholiques ou protestants). Cependant, l’influence de ces deux obédiences a évolué au cours du temps. Dans les années 1950, un double processus d’évangélisation des Rroms français s’est développé qui a concerné le mouvement catholique et le mouvement évangélique. Ce dernier a connu un essor très important à partir des années 1970, au point d’être devenu, en 2005, le mouvement religieux le plus influent en France chez les « gens du voyage», supplantant l’influence de l’aumônerie catholique. Il s’agit ici d’examiner l’influence de l’Organisation évangélique tsigane en France, de comprendre les raisons de son succès, de saisir les liens et les divergences de ce mouvement par rapport aux autres mouvements associatifs, et notamment par rapport au mouvement politique rrom qui revendique la reconnaissance de la nation rrom."
Les Roms au coeur de l'Europe
Références de l'article : Jean-Pierre Liégeois, 2005, "Les Roms au coeur de l'Europe", Le courrier des pays de l'est, n°1052, pp. 19-29.
Résumé de l'article : "Les Roms, 7 à 9 millions de personnes en Europe, forment la plus importante minorité du continent. Souvent présentés comme un «problème», à travers un discours porteur de connotations négatives, exprimant les difficultés d’«intégration» d’un groupe considéré comme marginal, ils sont en réalité pour l’Europe un vecteur d’intégration politique, par leur position à la fois centrale et inspiratrice de réflexions et d’actions concernant les autres minorités et les fonctionnements sociopolitiques et géopolitiques plus larges. Les Roms sont ainsi au cœur d’une Europe marquée par un développement de la mobilité, par une plus grande visibilité des minorités, par une situation de multiculturalité que les Etats s’efforcent de gérer. Leur situation est caractéristique de ce que l’Europe a de plus négatif, en termes de discrimination exacerbée, de rejet, de racisme, d’impuissance à accepter et à gérer la diversité. Mais, par leur présence dans plusieurs pays européens et leurs liens transnationaux, ils pourraient être les pionniers d’une Europe future. Suprême paradoxe que ces relégués prétendument anachroniques et qui vivent selon les valeurs de demain."
Habitat et logement des Roms en Europe centrale et orientale. Constats et propositions
Références de l'article : Samuel Delépine, 2006, "Habitat et logement des Roms en Europe centrale et orientale. Constats et propositions", rapport pour le Conseil de l'Europe, mai 2006.
Premières lignes : "Le logement des Roms en Europe centrale et orientale est une question au cœur des réflexions portées sur cette minorité européenne. Les questions de l’habitat et du logement s’insèrent dans les thématiques ayant trait à l’urbanisation et aux politiques urbaines.
Ce texte fait un état des lieux des conditions d’habitation des Roms dans les villes d’Europe centrale et orientale et s’appuie sur des enquêtes de terrain conduites dans plusieurs quartiers de villes roumaines. Les conclusions sur les espaces étudiés sont applicables à la majorité des villes d’Europe de l’Est.
Le contexte général est celui de la pauvreté. Il est ici question de populations pauvres, de la description des formes prises par cette pauvreté et des solutions à envisager. Il va de soi qu’au thème du logement des Roms se superposent ceux de la culture, de la scolarisation, du travail, de la santé et des discriminations.
Ce document propose une typologie des espaces urbains occupés par les Roms. Cette typologie révèle des processus de ségrégations très avancés, les causes en sont expliquées et des solutions éventuelles sont évoquées pour l’amélioration des conditions de logement des Roms et le désenclavement de leurs zones d’habitat."
Que fait l'Europe pour les Roms et les gens du voyage ?
Références de l'article : Fabienne Vauguet, 2007, "Que fait l'Europe pour les Roms et les gens du voyage ?", Nouvelle Europe, 3 janvier 2007.
Résumé de l'article : "Dans le cadre de sa politique européenne envers l'emploi, les affaires sociales et l'égalité des chances, la Commission agit concrètement pour lutter contre la discrimination et l'exclusion dont sont victimes les Roms. A travers les différentes autres politiques de l'Union européenne, telles que la politique régionale, l'éducation, l'emploi et l'inclusion sociale, l'antidiscrimination ou l'élargissement, la Commission propose de nombreux projets et programmes, soutenus par des financements européens, comme le Fonds social européen (FSE)."
Les Rroms migrants en France ou comment faire d'une population en danger une population dangereuse
Références de l'article : Samuel Delépine et Yannick Lucas, 2007, "Les Rroms migrants en France ou comment faire d'une population en danger une population dangereuse", Actes du colloque La fabrique de populations problématiques par les politiques publiques, Nantes, 10 p.
Premières lignes de l'intervention : "Au début des années quatre-vingt-dix, immédiatement après la chute du communisme à l’Est de l’Europe, des Rroms roumains s’installent en France, à Nanterre, dans la banlieue parisienne. Trois cents personnes se retrouvent alors sur un terrain en friche, sans eau, sans électricité et dans des conditions de vie déplorables. Malgré le travail important de nombreuses associations la situation s’est aggravée d’année en année. Aujourd’hui toutes les grandes métropoles françaises sont touchées par la bidonvilisation d’espaces urbains inoccupés et squattés par des Rroms. Exceptées quelques rares solutions trouvées ici et là (emploi ou logement d’une ou de quelques familles) la population tsigane migrante, à l’image des Tsiganes en général, subit une stigmatisation constante qui les associe à une population inassimilable, en marge et mettant en danger l’équilibre d’un modèle de société qui a fait ses preuves. (...)"
Les migrations des Roms balkaniques en Europe occidentale : mobilités passées et présentes
Références de l'article : Elena Marušiakova et Veselin Popov, 2008, "Les migrations des Roms balkaniques en Europe occidentale : mobilités passées et présentes", Balkanologie, vol. 11, n°1-2/2008.
Résumé de l'article : "L’article vise d’abord à inscrire les migrations présentes dans leur contexte historique. Pour ce faire, il revient brièvement sur les trois principales vagues migratoires roms en Europe : la première remonte au XVème siècle et voit l’installation progressive en Europe de Roms des Balkans. La seconde vague migratoire intervient à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle : à cette époque, des groupes roms, originaires des principautés valaque et moldave, se dispersent peu à peu à travers le continent européen et au-delà. La troisième vague migratoire des Roms d’Europe de l’Est est amorcée dans les années 1960 et l’on peut considérer que les mobilités observées après 1989 ne constituent qu’une étape, un redéploiement de cette vague migratoire. Au fil de l’article sont envisagées les principales causes socio-économiques des migrations roms - au premier chef, la recherche de nouvelles niches économiques et de nouveaux territoires. Ces variables nous paraissent plus importantes que les motivations politiques et idéologiques souvent avancées par les Roms eux-mêmes ou par une partie des chercheurs. Une attention particulière est accordée aux formes prises par les migrations actuelles depuis l’Europe de l’Est : le modèle de la mobilité de travail temporaire permet à un grand nombre de Roms de rester « non visibles » dans les pays d’Europe de l’Ouest (en dehors de situations spécifiques donnant lieu à un travail de scandalisation publique). Les politiques adoptées par les pays « d’accueil » des migrants temporaires sont également étudiées. Enfin, l’article examine plus en détail les stratégies migratoires spécifiques des Roms de Bulgarie et de Roumanie, mettant en évidence le rôle de l’hétérogénéité interne de la communauté rom, des modes de vie traditionnels (nomade ou sédentaire) et du degré d’intégration sociale au sein des pays d’origine dans la définition de chaque trajectoire migratoire singulière."
--> Voir également :
Laurent Geslin, 2008, "Les Roms, "étrangers proches" des Balkans", Le Monde diplomatique, juillet 2008.
Roms en Bulgarie, Roms en Roumanie - quelle intégration ?
Références de l'article : Milena Guest et Alexandra Nacu, 2008, "Roms en Bulgarie, Roms en Roumanie - quelle intégration ?", Méditerranée, n°110, pp. 105-115.
Résumé de l'article : "Le présent article propose une réflexion critique sur l’intégration des Roms au sein des sociétés bulgares et roumaines, par le biais de l’entrée des deux pays dans l’Union européenne en 2007. Notre interrogation se focalise sur la nature de l’intégration et les modalités de son expression territoriale à travers l’étude des politiques publiques à différentes échelles."
Roms, peuple sans frontière
Référence de la carte : Philippe Rekacewicz, 2006, "Roms, peuple sans frontière", dans "L'Europe et ses frontières paradoxales", Visions cartographiques, 27 novembre 2006.
--> Voir également pour des explications autour de ces choix de représentations cartographiques :
Philippe Rekacewicz, 2010, "Les Roms, un peuple européen", Le Monde diplomatique, 29 juillet 2010.
Répartition des Tsiganes en Europe
Articles en ligne
A défaut de pouvoir présenter de manière exhaustive tous les travaux sur la question rom, voici quelques articles en ligne, accessibles par tous, qui présentent chacun des bibliographies plus complètes et renvoient vers des travaux plus nombreux que cette courte sélection.
Migrations et déplacements des Roms de l'Est : l'exemple roumain
Références de l'article : Alain Reyniers, 2001, "Migrations et déplacements des Roms de l'Est : l'exemple roumain", Confluences Méditerranée, n°38, pp. 59-66.
Résumé de l'article : "Nul ne peut prétendre que la situation des Roms de l’Est soit brillante après une décennie de transition, et cela malgré les cris d’alarme lancés par plus d’une association humanitaire, les témoignages ramenés par divers photographes, les aides ponctuelles ou structurelles données aussi bien par des ONG que par les grands organismes internationaux."
La langue rromani au coeur du processus d'affirmation de la nation rrom
Références de l'article : Morgan Garo, 2002, "La langue rromani au coeur du processus d'affirmation de la nation rrom", Hérodote, n°105, pp. 154-165.
Premières lignes de l'article : "« Nous sommes une nation, qui partage la même tradition, la même culture, la même origine, la même langue, nous sommes une nation. » C’est par ces mots qu’Emil Scuka, élu président de l’Union rromani internationale, a proclamé la nation rrom lors de l’ouverture de leur Ve Congrès ( 24-28 juillet 2000).
Le congrès de l’an 2000 n’est pas le premier congrès où les leaders rroms avancèrent des revendications concernant leurs droits en tant que minorité nationale européenne. La fin des années soixante vit en effet la naissance politique du mouvement rrom, avec notamment la mise en place à Londres de l’Union rromani internationale en 1971. Cette organisation était elle-même issue du Congrès international tsigane de Ionel Rotaru créé au début des années soixante. (...)"
De la division sociale de l'espace à la ségrégation sociospatiale : Quelle légitimité terminologique pour le géographe ? L'exemple d'un quartier tsigane à Bucarest
Références de l'article : Samuel Delépine, 2004, "De la division sociale de l'espace à la ségrégation sociospatiale : Quelle légitimité terminologique pour le géographe ? L'exemple d'un quartier tsigane à Bucarest", Actes du colloque Espaces et sociétés aujourd'hui, site du laboratoire Espaces et SOciétés.
Premières lignes de l'intervention : "La division sociale de l’espace constitue un thème majeur de la géographie sociale. S’il a fallu, un temps, justifier de son insertion dans le champ de la recherche géographique, les très nombreuses productions sur ce thème ces dernières années confirment son apport pour la discipline."
Les Rroms et les organisations évangéliques : entre culte religieux et stratégie "politique" ?
Références de l'article : Morgan Garo, 2005, "Les Rroms et les organisations évangéliques : entre culte religieux et stratégie "politique" ?", Hérodote, n°119, pp. 81-94.
Résumé de l'article : "Plus présents à l’Est qu’à l’Ouest, les Rroms sont répartis dans l’ensemble des pays européens. Ils ne constituent que 1% de la population européenne, mais forment une minorité à territoire non compact d’un poids non négligeable. Les Rroms ont généralement adopté la religion majoritaire du pays dans lequel ils vivent, ou encore sont athées. En France, la majorité des Rroms sont athées ou chrétiens (catholiques ou protestants). Cependant, l’influence de ces deux obédiences a évolué au cours du temps. Dans les années 1950, un double processus d’évangélisation des Rroms français s’est développé qui a concerné le mouvement catholique et le mouvement évangélique. Ce dernier a connu un essor très important à partir des années 1970, au point d’être devenu, en 2005, le mouvement religieux le plus influent en France chez les « gens du voyage», supplantant l’influence de l’aumônerie catholique. Il s’agit ici d’examiner l’influence de l’Organisation évangélique tsigane en France, de comprendre les raisons de son succès, de saisir les liens et les divergences de ce mouvement par rapport aux autres mouvements associatifs, et notamment par rapport au mouvement politique rrom qui revendique la reconnaissance de la nation rrom."
Les Roms au coeur de l'Europe
Références de l'article : Jean-Pierre Liégeois, 2005, "Les Roms au coeur de l'Europe", Le courrier des pays de l'est, n°1052, pp. 19-29.
Résumé de l'article : "Les Roms, 7 à 9 millions de personnes en Europe, forment la plus importante minorité du continent. Souvent présentés comme un «problème», à travers un discours porteur de connotations négatives, exprimant les difficultés d’«intégration» d’un groupe considéré comme marginal, ils sont en réalité pour l’Europe un vecteur d’intégration politique, par leur position à la fois centrale et inspiratrice de réflexions et d’actions concernant les autres minorités et les fonctionnements sociopolitiques et géopolitiques plus larges. Les Roms sont ainsi au cœur d’une Europe marquée par un développement de la mobilité, par une plus grande visibilité des minorités, par une situation de multiculturalité que les Etats s’efforcent de gérer. Leur situation est caractéristique de ce que l’Europe a de plus négatif, en termes de discrimination exacerbée, de rejet, de racisme, d’impuissance à accepter et à gérer la diversité. Mais, par leur présence dans plusieurs pays européens et leurs liens transnationaux, ils pourraient être les pionniers d’une Europe future. Suprême paradoxe que ces relégués prétendument anachroniques et qui vivent selon les valeurs de demain."
Habitat et logement des Roms en Europe centrale et orientale. Constats et propositions
Références de l'article : Samuel Delépine, 2006, "Habitat et logement des Roms en Europe centrale et orientale. Constats et propositions", rapport pour le Conseil de l'Europe, mai 2006.
Premières lignes : "Le logement des Roms en Europe centrale et orientale est une question au cœur des réflexions portées sur cette minorité européenne. Les questions de l’habitat et du logement s’insèrent dans les thématiques ayant trait à l’urbanisation et aux politiques urbaines.
Ce texte fait un état des lieux des conditions d’habitation des Roms dans les villes d’Europe centrale et orientale et s’appuie sur des enquêtes de terrain conduites dans plusieurs quartiers de villes roumaines. Les conclusions sur les espaces étudiés sont applicables à la majorité des villes d’Europe de l’Est.
Le contexte général est celui de la pauvreté. Il est ici question de populations pauvres, de la description des formes prises par cette pauvreté et des solutions à envisager. Il va de soi qu’au thème du logement des Roms se superposent ceux de la culture, de la scolarisation, du travail, de la santé et des discriminations.
Ce document propose une typologie des espaces urbains occupés par les Roms. Cette typologie révèle des processus de ségrégations très avancés, les causes en sont expliquées et des solutions éventuelles sont évoquées pour l’amélioration des conditions de logement des Roms et le désenclavement de leurs zones d’habitat."
Que fait l'Europe pour les Roms et les gens du voyage ?
Références de l'article : Fabienne Vauguet, 2007, "Que fait l'Europe pour les Roms et les gens du voyage ?", Nouvelle Europe, 3 janvier 2007.
Résumé de l'article : "Dans le cadre de sa politique européenne envers l'emploi, les affaires sociales et l'égalité des chances, la Commission agit concrètement pour lutter contre la discrimination et l'exclusion dont sont victimes les Roms. A travers les différentes autres politiques de l'Union européenne, telles que la politique régionale, l'éducation, l'emploi et l'inclusion sociale, l'antidiscrimination ou l'élargissement, la Commission propose de nombreux projets et programmes, soutenus par des financements européens, comme le Fonds social européen (FSE)."
Les Rroms migrants en France ou comment faire d'une population en danger une population dangereuse
Références de l'article : Samuel Delépine et Yannick Lucas, 2007, "Les Rroms migrants en France ou comment faire d'une population en danger une population dangereuse", Actes du colloque La fabrique de populations problématiques par les politiques publiques, Nantes, 10 p.
Premières lignes de l'intervention : "Au début des années quatre-vingt-dix, immédiatement après la chute du communisme à l’Est de l’Europe, des Rroms roumains s’installent en France, à Nanterre, dans la banlieue parisienne. Trois cents personnes se retrouvent alors sur un terrain en friche, sans eau, sans électricité et dans des conditions de vie déplorables. Malgré le travail important de nombreuses associations la situation s’est aggravée d’année en année. Aujourd’hui toutes les grandes métropoles françaises sont touchées par la bidonvilisation d’espaces urbains inoccupés et squattés par des Rroms. Exceptées quelques rares solutions trouvées ici et là (emploi ou logement d’une ou de quelques familles) la population tsigane migrante, à l’image des Tsiganes en général, subit une stigmatisation constante qui les associe à une population inassimilable, en marge et mettant en danger l’équilibre d’un modèle de société qui a fait ses preuves. (...)"
Les migrations des Roms balkaniques en Europe occidentale : mobilités passées et présentes
Références de l'article : Elena Marušiakova et Veselin Popov, 2008, "Les migrations des Roms balkaniques en Europe occidentale : mobilités passées et présentes", Balkanologie, vol. 11, n°1-2/2008.
Résumé de l'article : "L’article vise d’abord à inscrire les migrations présentes dans leur contexte historique. Pour ce faire, il revient brièvement sur les trois principales vagues migratoires roms en Europe : la première remonte au XVème siècle et voit l’installation progressive en Europe de Roms des Balkans. La seconde vague migratoire intervient à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle : à cette époque, des groupes roms, originaires des principautés valaque et moldave, se dispersent peu à peu à travers le continent européen et au-delà. La troisième vague migratoire des Roms d’Europe de l’Est est amorcée dans les années 1960 et l’on peut considérer que les mobilités observées après 1989 ne constituent qu’une étape, un redéploiement de cette vague migratoire. Au fil de l’article sont envisagées les principales causes socio-économiques des migrations roms - au premier chef, la recherche de nouvelles niches économiques et de nouveaux territoires. Ces variables nous paraissent plus importantes que les motivations politiques et idéologiques souvent avancées par les Roms eux-mêmes ou par une partie des chercheurs. Une attention particulière est accordée aux formes prises par les migrations actuelles depuis l’Europe de l’Est : le modèle de la mobilité de travail temporaire permet à un grand nombre de Roms de rester « non visibles » dans les pays d’Europe de l’Ouest (en dehors de situations spécifiques donnant lieu à un travail de scandalisation publique). Les politiques adoptées par les pays « d’accueil » des migrants temporaires sont également étudiées. Enfin, l’article examine plus en détail les stratégies migratoires spécifiques des Roms de Bulgarie et de Roumanie, mettant en évidence le rôle de l’hétérogénéité interne de la communauté rom, des modes de vie traditionnels (nomade ou sédentaire) et du degré d’intégration sociale au sein des pays d’origine dans la définition de chaque trajectoire migratoire singulière."
--> Voir également :
Laurent Geslin, 2008, "Les Roms, "étrangers proches" des Balkans", Le Monde diplomatique, juillet 2008.
Roms en Bulgarie, Roms en Roumanie - quelle intégration ?
Références de l'article : Milena Guest et Alexandra Nacu, 2008, "Roms en Bulgarie, Roms en Roumanie - quelle intégration ?", Méditerranée, n°110, pp. 105-115.
Résumé de l'article : "Le présent article propose une réflexion critique sur l’intégration des Roms au sein des sociétés bulgares et roumaines, par le biais de l’entrée des deux pays dans l’Union européenne en 2007. Notre interrogation se focalise sur la nature de l’intégration et les modalités de son expression territoriale à travers l’étude des politiques publiques à différentes échelles."
Tsiganes d'Europe. Une minorité en danger ?
Références de l'article : Samuel Delépine, 2008, "Tsiganes d'Europe. Une minorité en danger ?", Diploweb, 14 septembre 2008.
Résumé de l'article : Le 16 septembre 2008 se tient à Bruxelles un sommet européen sur les Roms. Il rassemble les représentants des institutions européennes, des Etats et des associations. L'enjeu est de taille : réfléchir à une lutte efficace et commune contre le rejet des Tsiganes et contre les discriminations. Parallèlement aux mesures prises en faveur des Roms, le rejet et le racisme ne faiblissent pas et reprennent même des formes inquiétantes.
Le mur de la Rue Maticni
Références de l'article : Véronique Antoinette, 2009, "Le mur de la Rue Maticni", Nouvelle Europe, 3 novembre 2009.
Premières lignes de l'article : "Octobre 1999, à un mois de l'anniversaire des dix ans de la Chute du Mur de Berlin, la honte s’abat à nouveau sur l’Europe : un mur est construit au cœur d’une ville tchèque, Usti nad Labem, pour séparer les « Blancs » des Roms. Le mur est dénoncé, démonté à mains nues, puis officiellement détruit, mais un mur invisible entre Tchèques et Roms n’en reste pas moins toujours perceptible. (...)"
Rroms migrants. Tsiganes hier, Rroms migrants aujourd'hui ?
Références de l'article : Grégoire Cousin, 2009, "Rroms migrants. Tsiganes hier, Rroms migrants aujourd'hui ?", EspacesTemps.net, rubrique Dans l'air, 16 avril 2009.
Résumé de l'article : "Inexistante il y a moins de dix ans, l’expression « Rrom migrant » apparaît dans des documents émanant d’acteurs publics, associatifs, partisans ou encore d’institutions internationales, mais également dans des travaux universitaires récents (Delépine et Lucas, 2008). Dans le discours public, elle est aujourd’hui invasive."
Fermer les "Campi Nomadi" d'Italie et d'Europe
Références de l'article : Francesco Careri et Lorenzo Romito, 2009, "Fermer les "Campi Nomadi" d'Italie et d'Europe", Actes de colloque du musée du quai Branly.
Résumé de l'intervention : "Depuis 2007, le collectif d’artistes et de chercheurs Stalker - Osservatorio Nomade, mène, en collaboration avec le Dipartimento di Studi Urbani de l’Università di Roma Tre, un travail de recherche avec les communautés Rom installées dans la périphérie romaine, en recourant à des actions de terrain, des cours universitaires et des actions d’art civique. Les Rom sont le plus grand peuple européen sans état (environs 15 millions d’individus). En Italie, ils sont confinés dans des camps nommés « Villages de la Solidarité », où leur culture et leur mode de vie sont gravement menacés. Hors de tout dispositif légal, leurs droits y sont suspendus. Le travail de recherche présenté ici, intitulé « Nomadisme et ville. Habitats informels, camps nomades, abris occasionnels, lus à travers des pratiques et des expériences d’art public », a commencé par une marche exploratoire le long des berges du Tibre où l’on rencontre plus de cinquante bidonvilles (Sui letti del fiume, 2007). Il s’est poursuivi par un séminaire international itinérant, prenant la forme d’un voyage à la rencontre des habitats marginaux, à travers dépôts de containers, zones barbelées équipées d’un réseau de vidéosurveillance, constructions spontanées (Campus Rom 2008). Ce projet s’est achevé par la mise en place, à l’intérieur du Campo Rom Casilino 900, d’un chantier ouvert à l’auto-construction en bois et à la multiculturalité (Savorengo Ker – la casa di tutti, brûlé en décembre 2008).Voir :www.osservatorionomade.net"
Voyages pendulaires des Roms au coeur de l'Europe
Références de l'article : Bénédicte Tratnjek, 2010, "Voyages pendulaires des Roms au coeur de l'Europe", Cafés géographiques, rubrique Des expos, 14 octobre 2010.
Premières lignes deu compte rendu d'exposition : "Les manifestations artistiques et scientifiques concernant les Roms se multiplient : ce peuple sans Etat, marginalisé dans tous les pays européens, est même aujourd’hui devenu un des débats nationaux les plus retentissants. Tantôt appelés « Tsiganes » (dénomination utilisée principalement en Europe occidentale), (R)roms (dénomination longtemps utilisée seulement en Europe de l’Est, mais aujourd’hui de plus en plus répandue pour désigner l’ensemble de ce peuple apatride et souligner ainsi son unité par-delà les frontières étatiques), ces derniers intriguent souvent, inquiètent parfois, et interrogent toujours [1]. « Depuis dix ans, et malgré l’intégration de la Roumanie dans l’Union européenne, leur nombre (moins de mille), les raisons de leur mobilité et le type d’installation qu’ils adoptent restent inchangés. Sédentaires dans leur pays, ces Roms (ou Rroms) de Roumanie, membres d’une minorité d’environ dix millions de personnes, sont confrontés au chômage et aux discriminations et sont en recherche d’un avenir meilleur »."
Les pouvoirs publics et les grands "bidonvilles roms" au nord de Paris (Aubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen)
Références de l'article : Olivier Legros, 2010, "Les pouvoirs publics et les grands "bidonvilles roms" au nord de paris (Aubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen). Réflexions sur la dimension spatiale des politiques de régulation de la grande précarité en milieu urbain", EspaceTemps.net, rubrique Travaux, 27 septembre 2010.
Premières lignes de l'article : "Jusqu’à ces dernières années, on pouvait penser qu’en France, les opérations de résorption de l’habitat insalubre engagées depuis le milieu du siècle avaient éliminé les bidonvilles du paysage urbain. Pourtant, depuis les années 1990, cette forme d’habitat précaire est progressivement réapparue, en région parisienne comme dans d’autres grandes villes. Ce phénomène est souvent lié à l’installation, plus ou moins longue, de populations en provenance d’Europe centrale et des Balkans, et appartenant aux minorités roms. Sans ressources et en situation irrégulière dans la majorité des cas, ces individus et ces groupes s’installent dans des interstices du tissu urbain ou sur des terrains vagues. Leur présence pose problème aux riverains et aux pouvoirs locaux. Les bidonvilles, qui sont parfois un obstacle à l’urbanisation, peuvent en effet provoquer des réactions d’hostilité ou, au contraire, des mobilisations de soutien aux migrants pauvres, dont les médias locaux et même nationaux se font volontiers l’écho. Comment réagissent les autorités face à ce « problème public », au sens de Joseph Gusfield, c’est-à-dire un « état de fait [qui constitue] un enjeu de réflexion et de protestation et une cible pour l’action publique » (2003, p. 71) ?"
La condition rom à Nantes
Références de l'article : Philippe Barbo et Olivier Legros, 2010, "La condition rom à Nantes", Cafés géographiques, rubrique Des Cafés, compte rendu du café géographique du 16 février 2010, par Marianne Murgues.
Premières lignes du compte rendu : "Les deux intervenants prennent tour à tour la parole pour ouvrir le sujet selon leurs propres approches. Olivier Legros a fait sa thèse sur les quartiers non réglementaires (construits sans autorisation) dans les villes de Dakar et Tunis avant de devenir maître de conférences, il mène aujourd’hui des recherches sur les « villages d’insertion roms » de Seine-Saint-Denis, mis en place par l’Etat et par les collectivités dans le cadre de l’éradication des grands bidonvilles à partir de 2008. Pour étudier la question nantaise, il propose trois entrées. D’abord, celle de « la question rom » qui n’existe pas en tant que telle mais qui est une construction sociale. Il s’agit donc de savoir de qui l’on parle et de quelle façon ces personnes posent question ou problème aux associations, aux riverains ou encore aux pouvoirs publics. Il s’agit souvent au départ de familles (par parenté et mariage) qui quittent leur pays (souvent la Roumanie, ou la Yougoslavie) à cause de la pauvreté, de la violence, dans un espoir de vie meilleure. Une fois en France, à cause de leur manque de moyens, ils s’installent dans les marges délaissées des villes : les friches industrielles, les anciens abattoirs de Rezé, pour le cas de l’agglomération nantaise. Là, ils se trouvent confrontés à un problème juridique : en tant que ressortissants des nouveaux pays de l’Union Européenne affectés par un statut transitoire (Roumanie et Bulgarie), ils ont besoin d’un permis de travail pour travailler. Et puisqu’à moins d’avoir un emploi, ils ne peuvent directement accéder au logement, l’habitat informel s’impose pour eux comme la seule solution. Seulement, cette solution pose problème, car ces « bidonvilles » sont perçus par les locaux comme des taches dans le paysage urbain. Assimilé à l’insalubrité, au ferraillage (souvent perçu comme un fouillis d’ordures), le bidonville va donc devenir très visible, au moins dans le paysage médiatique, alors qu’il se voulait discret. Il gêne les pouvoirs publics, car il manifeste de façon forte leur incapacité à policer, contrôler, empêcher cette pauvreté urbaine visible."
Médias tsiganes en France et en Hongrie : re-présentation de soi dans l'espace
Références de l'article : Claire Cossée, 2010, "Médias tsiganes en France et en Hongrie : re-présentation de soi dans l'espace", Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 26, n°1/2010, pp. 57-80.
Résumé de l'article : "Cette contribution entend dresser un portrait des médias créés par et pour des Tsiganes en France et en Hongrie, via les supports traditionnels et sur Internet. L’analyse porte sur la représentation de soi dans l’espace public entreprise par des acteurs et actrices médiatiques œuvrant à renverser le déni du droit à s’auto-définir dont les Tsiganes font généralement l’objet. L’enjeu de ces présentations alternatives des groupes s’inscrit tant dans la conquête d’une dignité que de l’acquisition de droits ou de meilleures conditions de vie. Rares sont les recherches dans ces deux pays qui étudient les médias des minorités comme de véritables outils de lutte face aux rapports de domination.
L’article analyse les conditions de l’émergence de cette parole collective dans l’espace public, en s’arrêtant sur les parcours biographiques des artisans de la nouvelle génération de ces médias, replacés dans leurs contextes nationaux et transnational. Il étudie également le rôle militant de ces productions dans leur contenu revendicatif et dans les diverses manières dont elles sont utilisées."
Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d'une marginalisation
Références de l'article : Alexandru Nacu, 2010, "Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d'une marginalisation", Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 26, n°1/2010, pp. 141-160.
Résumé de l'article : "Cet article s’intéresse aux Roms est-européens installés en banlieue parisienne et aux formes d’intervention institutionnelle (pouvoirs publics et ONG) à leur endroit. En analysant ce phénomène à différentes échelles (européenne et locale), l’auteure montre comment ce groupe, sédentaire à l’origine, est maintenu avec le concours de l’action des pouvoirs publics dans un nomadisme forcé, perpétuant et même renforçant ainsi sa marginalisation."
Les Roms, et qui d'autre ?
Références de l'article : Cécile Canut, Cécile Kovacshazy et Thomas Lacoste, 2010, "Les Roms, et qui d'autre ?", Visions cartographiques, 9 septembre 2010.
Présentation de l'article : "Cécile Canut (professeur de sociolinguistique), Cécile Kovacshazy (maître de conférences en littérature comparée) et Thomas Lacoste (cinéaste et éditeur) organisent, le samedi 11 septembre 2010, une grande journée d’action et de réflexion autour de la question des Roms en France et de la politique discriminatoire qu’ils subissent. Cette manifestation se déroulera à partir de 14h00 à la Maison de l’arbre à Montreuil (Seine-Saint-Denis) : tables rondes, débats et projection. Ils expliquent ci-dessous les raisons de leur initiative."
Les "villages d'insertion" : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ?
Références de l'article : Olivier Legros, 2010, "Les "villages d'insertion" : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ?", Asylon(s), n°8, juillet 2010.
Résumé de l'article : "Cet article analyse le processus de construction des « villages d’insertion de Roms » installés par l’Etat et par les collectivités locales en proche banlieue à partir de 2007. Ces dispositifs visent l’élimination des grands bidonvilles construits au cours des années 2000 par des Roms roumains et bulgares, le plus souvent sans ressources et en situation irrégulière. Faut-il voir dans ces « villages d’insertion », qui proposent chacun à quelques familles sélectionnées un hébergement sur des terrains clôturés et surveillés, et un accompagnement social pendant une durée de trois à cinq ans, un tournant dans les politiques en direction des migrants roms ? Ou s’agit-il d’une opération de communication qui autoriserait les autorités locales à préserver une apparence humanitaire tout en continuant d’appliquer une politique d’évacuation des terrains et d’expulsion des personnes ? La réponse est complexe car le « village » constitue à la fois une application du paradigme sécuritaire, un régime d’hospitalité publique bricolé in situ par les pouvoirs locaux et un terrain d’expérimentation de nouveaux modes de régulation de la pauvreté étrangère en ville."
Les Roms : vers une stratégie européenne menée par la Hongrie ?
Références de l'article : Alayna Garvin, 2011, "Les Roms : vers une stratégie européenne menée par la Hongrie ?", Nouvelle Europe, 10 janvier 2011.
Résumé de l'article : "La création d’une stratégie européenne pour l’intégration des Roms est une priorité affichée par la présidence hongroise de 2011. L’idée a pourtant fait bien du chemin. Il appartient à la Hongrie de faire preuve de crédibilité et de courage politique pour trouver enfin des réponses fortes à cette question transnationale."
Les Gitans : quelles problématiques des Roms Kusturica ?
Références de l'article : Perrine Desprairies, 2011, "Les Gitans : quelles problématiques des Roms Kusturica ?", Nouvelle Europe, 15 novembre 2011.
Résumé de l'article : "Actuellement, la minorité Rom est la plus importante minorité d’Europe : d'après le Conseil de l'Europe, il y a dix à douze millions de Roms sur le territoire européen. Souvent décriés comme des voleurs ou des trafiquants, mais également victimes de discrimination et de rejet depuis leur migration en Europe, ils se sont peu à peu enlisés dans la pauvreté et l’exclusion."
Un Tsigane n'est pas tous les Tsiganes
Références de l'article : Cécile Kovacshazy, 2011, "Un Tsigane n'est pas tous les Tsiganes", Visions cartographiques, 16 novembre 2011.
Résumé de l'article : "Les éditions La Martinière ont réédité en 2010 Tsiganes et Gitans, initialement paru en 1974. Les photographies de Hans Silvester accompagnent les textes de Jean-Paul Clébert, auteur qui s’est fait connaître par l’album Paris insolite, consacré aux clochards des rues de Paris (Denoël, 1952). Les photographies étaient de Patrice Molinard. Ce livre pose un certain nombre de problèmes de représentation et de perception sur les Roms, évoqués ici par Cécile Kovacshazy."
Les "villages roms" ou la réinvention des cités de transit
Références de l'article : Olivier Legros, 2011, "Les "villages roms" ou la réinvention des cités de transit", Métropolitiques, 3 janvier 2011.
Résumé de l'article : "Les migrants roms bulgares et roumains ne font pas seulement l’objet de reconduites au pays d’origine. Certaines familles sélectionnées sont accueillies dans des « villages d’insertion » qui, selon l’auteur, rappellent étrangement les cités de transit construites pour les immigrants des années soixante. L’État serait-il en train de répéter l’histoire d’une intégration manquée des travailleurs étrangers ?"
--> Voir également la version en anglais de cet article :
""Roma Village" or the Reinvention of Cités de Transit"
Les Tsiganes comme autochtones. Le cas des Roms Gabori - Roumanie
Références de l'article : Martin Olivera, 2012, "Les Tsiganes comme autochtones. Les cas des Roms Gabori - Roumanie", Balkanologie, vol. 14, n°1-2, décembre 2012.
Résumé de l'article : "À partir de l’ethnographie des Roms Gabori de Transylvanie, cet article propose d’aborder les sociétés tsiganes comme des sociétés autochtones, à la fois produits et productrices de leur intégration locale fondamentale. À l’encontre de l’image de groupes sociaux hors du lieu et de l’histoire, ces Roms dits « traditionnels » donnent à voir le caractère profond, durable et actif de leur ancrage territorial et de leurs dynamiques culturelles."
L'insertion des migrants roms en France : problème, mauvaises solutions ?
Références de l'article : Olivier Legros, 2012, "L'insertion des migrants roms en France : problème, mauvaises solutions ?", Humanitaire, n°33.
Résumé de l'article : "Ces dernières années, les discours officiels ont, en France comme dans d’autres pays européens, fréquemment mis l’accent sur la prétendue criminalité et la soi-disant marginalité des Roms en provenance d’Europe centrale et des Balkans. C’est pourquoi des chercheurs, des travailleurs sociaux, des acteurs associatifs, ainsi que des Roms roumains et bulgares ont décidé de se réunir à Paris le 5 novembre 2011, dans le cadre de l’observatoire européen Urba-Rom, pour étudier des actions concrètes d’insertion engagées par des migrants roms en France. Olivier Legros réalise ici une synthèse de ces échanges et des discussions qui ont suivi."
La santé des jeunes Roms migrants en Italie : une enquête anthropologique
Références de l'article : Alice Sophie Sarcinelli, 2012, "La santé des jeunes Roms migrants en Italie : une enquête anthropologique", Humanitaire, n°31.
Résumé de l'article : "En mai 2008, alors qu’elle rédige son mémoire sur la dépendance au crack des enfants des rues au Brésil, Alice Sophie Sarcinelli est interpellée par des questions relatives à la politique de son propre pays, l’Italie. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Roberto Maroni, propose alors de prendre les empreintes digitales des enfants roms, sous prétexte de garantir leurs droits et de les protéger des violences dont ils étaient — avec l’ensemble de leur communauté — de plus en plus victimes dans la péninsule. La jeune anthropologue décide alors de réorienter ses travaux de l’anthropologie du lointain vers celle du proche. C’est ainsi qu’elle a formulé un projet de thèse sur l’enfance rom en Italie, ayant débouché sur une collaboration avec Médecins du Monde, depuis longtemps impliquée auprès des Roms."
Les Roms en Hongrie : sont-ils discriminés ?
Références de l'article : Pierre Verluise, 2013, "Les Roms en Hongrie : sont-ils discriminés ?", Diploweb, 15 mars 2013.
Résumé de l'article : La question des Roms est autant une question sociale qu'une question ethnique, en Hongrie comme dans d'autres pays des Balkans et de l'UE. L'Union européenne peine à peser sur une ségrégation construite sur des représentations anciennes. Il s'agit d'un défi pour la citoyenneté à plusieurs échelles : locale, nationale et européenne.
Références de l'article : Samuel Delépine, 2008, "Tsiganes d'Europe. Une minorité en danger ?", Diploweb, 14 septembre 2008.
Résumé de l'article : Le 16 septembre 2008 se tient à Bruxelles un sommet européen sur les Roms. Il rassemble les représentants des institutions européennes, des Etats et des associations. L'enjeu est de taille : réfléchir à une lutte efficace et commune contre le rejet des Tsiganes et contre les discriminations. Parallèlement aux mesures prises en faveur des Roms, le rejet et le racisme ne faiblissent pas et reprennent même des formes inquiétantes.
Le mur de la Rue Maticni
Références de l'article : Véronique Antoinette, 2009, "Le mur de la Rue Maticni", Nouvelle Europe, 3 novembre 2009.
Premières lignes de l'article : "Octobre 1999, à un mois de l'anniversaire des dix ans de la Chute du Mur de Berlin, la honte s’abat à nouveau sur l’Europe : un mur est construit au cœur d’une ville tchèque, Usti nad Labem, pour séparer les « Blancs » des Roms. Le mur est dénoncé, démonté à mains nues, puis officiellement détruit, mais un mur invisible entre Tchèques et Roms n’en reste pas moins toujours perceptible. (...)"
Rroms migrants. Tsiganes hier, Rroms migrants aujourd'hui ?
Références de l'article : Grégoire Cousin, 2009, "Rroms migrants. Tsiganes hier, Rroms migrants aujourd'hui ?", EspacesTemps.net, rubrique Dans l'air, 16 avril 2009.
Résumé de l'article : "Inexistante il y a moins de dix ans, l’expression « Rrom migrant » apparaît dans des documents émanant d’acteurs publics, associatifs, partisans ou encore d’institutions internationales, mais également dans des travaux universitaires récents (Delépine et Lucas, 2008). Dans le discours public, elle est aujourd’hui invasive."
Fermer les "Campi Nomadi" d'Italie et d'Europe
Références de l'article : Francesco Careri et Lorenzo Romito, 2009, "Fermer les "Campi Nomadi" d'Italie et d'Europe", Actes de colloque du musée du quai Branly.
Résumé de l'intervention : "Depuis 2007, le collectif d’artistes et de chercheurs Stalker - Osservatorio Nomade, mène, en collaboration avec le Dipartimento di Studi Urbani de l’Università di Roma Tre, un travail de recherche avec les communautés Rom installées dans la périphérie romaine, en recourant à des actions de terrain, des cours universitaires et des actions d’art civique. Les Rom sont le plus grand peuple européen sans état (environs 15 millions d’individus). En Italie, ils sont confinés dans des camps nommés « Villages de la Solidarité », où leur culture et leur mode de vie sont gravement menacés. Hors de tout dispositif légal, leurs droits y sont suspendus. Le travail de recherche présenté ici, intitulé « Nomadisme et ville. Habitats informels, camps nomades, abris occasionnels, lus à travers des pratiques et des expériences d’art public », a commencé par une marche exploratoire le long des berges du Tibre où l’on rencontre plus de cinquante bidonvilles (Sui letti del fiume, 2007). Il s’est poursuivi par un séminaire international itinérant, prenant la forme d’un voyage à la rencontre des habitats marginaux, à travers dépôts de containers, zones barbelées équipées d’un réseau de vidéosurveillance, constructions spontanées (Campus Rom 2008). Ce projet s’est achevé par la mise en place, à l’intérieur du Campo Rom Casilino 900, d’un chantier ouvert à l’auto-construction en bois et à la multiculturalité (Savorengo Ker – la casa di tutti, brûlé en décembre 2008).Voir :www.osservatorionomade.net"
Voyages pendulaires des Roms au coeur de l'Europe
Références de l'article : Bénédicte Tratnjek, 2010, "Voyages pendulaires des Roms au coeur de l'Europe", Cafés géographiques, rubrique Des expos, 14 octobre 2010.
Premières lignes deu compte rendu d'exposition : "Les manifestations artistiques et scientifiques concernant les Roms se multiplient : ce peuple sans Etat, marginalisé dans tous les pays européens, est même aujourd’hui devenu un des débats nationaux les plus retentissants. Tantôt appelés « Tsiganes » (dénomination utilisée principalement en Europe occidentale), (R)roms (dénomination longtemps utilisée seulement en Europe de l’Est, mais aujourd’hui de plus en plus répandue pour désigner l’ensemble de ce peuple apatride et souligner ainsi son unité par-delà les frontières étatiques), ces derniers intriguent souvent, inquiètent parfois, et interrogent toujours [1]. « Depuis dix ans, et malgré l’intégration de la Roumanie dans l’Union européenne, leur nombre (moins de mille), les raisons de leur mobilité et le type d’installation qu’ils adoptent restent inchangés. Sédentaires dans leur pays, ces Roms (ou Rroms) de Roumanie, membres d’une minorité d’environ dix millions de personnes, sont confrontés au chômage et aux discriminations et sont en recherche d’un avenir meilleur »."
Les pouvoirs publics et les grands "bidonvilles roms" au nord de Paris (Aubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen)
Références de l'article : Olivier Legros, 2010, "Les pouvoirs publics et les grands "bidonvilles roms" au nord de paris (Aubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen). Réflexions sur la dimension spatiale des politiques de régulation de la grande précarité en milieu urbain", EspaceTemps.net, rubrique Travaux, 27 septembre 2010.
Premières lignes de l'article : "Jusqu’à ces dernières années, on pouvait penser qu’en France, les opérations de résorption de l’habitat insalubre engagées depuis le milieu du siècle avaient éliminé les bidonvilles du paysage urbain. Pourtant, depuis les années 1990, cette forme d’habitat précaire est progressivement réapparue, en région parisienne comme dans d’autres grandes villes. Ce phénomène est souvent lié à l’installation, plus ou moins longue, de populations en provenance d’Europe centrale et des Balkans, et appartenant aux minorités roms. Sans ressources et en situation irrégulière dans la majorité des cas, ces individus et ces groupes s’installent dans des interstices du tissu urbain ou sur des terrains vagues. Leur présence pose problème aux riverains et aux pouvoirs locaux. Les bidonvilles, qui sont parfois un obstacle à l’urbanisation, peuvent en effet provoquer des réactions d’hostilité ou, au contraire, des mobilisations de soutien aux migrants pauvres, dont les médias locaux et même nationaux se font volontiers l’écho. Comment réagissent les autorités face à ce « problème public », au sens de Joseph Gusfield, c’est-à-dire un « état de fait [qui constitue] un enjeu de réflexion et de protestation et une cible pour l’action publique » (2003, p. 71) ?"
La condition rom à Nantes
Références de l'article : Philippe Barbo et Olivier Legros, 2010, "La condition rom à Nantes", Cafés géographiques, rubrique Des Cafés, compte rendu du café géographique du 16 février 2010, par Marianne Murgues.
Premières lignes du compte rendu : "Les deux intervenants prennent tour à tour la parole pour ouvrir le sujet selon leurs propres approches. Olivier Legros a fait sa thèse sur les quartiers non réglementaires (construits sans autorisation) dans les villes de Dakar et Tunis avant de devenir maître de conférences, il mène aujourd’hui des recherches sur les « villages d’insertion roms » de Seine-Saint-Denis, mis en place par l’Etat et par les collectivités dans le cadre de l’éradication des grands bidonvilles à partir de 2008. Pour étudier la question nantaise, il propose trois entrées. D’abord, celle de « la question rom » qui n’existe pas en tant que telle mais qui est une construction sociale. Il s’agit donc de savoir de qui l’on parle et de quelle façon ces personnes posent question ou problème aux associations, aux riverains ou encore aux pouvoirs publics. Il s’agit souvent au départ de familles (par parenté et mariage) qui quittent leur pays (souvent la Roumanie, ou la Yougoslavie) à cause de la pauvreté, de la violence, dans un espoir de vie meilleure. Une fois en France, à cause de leur manque de moyens, ils s’installent dans les marges délaissées des villes : les friches industrielles, les anciens abattoirs de Rezé, pour le cas de l’agglomération nantaise. Là, ils se trouvent confrontés à un problème juridique : en tant que ressortissants des nouveaux pays de l’Union Européenne affectés par un statut transitoire (Roumanie et Bulgarie), ils ont besoin d’un permis de travail pour travailler. Et puisqu’à moins d’avoir un emploi, ils ne peuvent directement accéder au logement, l’habitat informel s’impose pour eux comme la seule solution. Seulement, cette solution pose problème, car ces « bidonvilles » sont perçus par les locaux comme des taches dans le paysage urbain. Assimilé à l’insalubrité, au ferraillage (souvent perçu comme un fouillis d’ordures), le bidonville va donc devenir très visible, au moins dans le paysage médiatique, alors qu’il se voulait discret. Il gêne les pouvoirs publics, car il manifeste de façon forte leur incapacité à policer, contrôler, empêcher cette pauvreté urbaine visible."
Médias tsiganes en France et en Hongrie : re-présentation de soi dans l'espace
Références de l'article : Claire Cossée, 2010, "Médias tsiganes en France et en Hongrie : re-présentation de soi dans l'espace", Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 26, n°1/2010, pp. 57-80.
Résumé de l'article : "Cette contribution entend dresser un portrait des médias créés par et pour des Tsiganes en France et en Hongrie, via les supports traditionnels et sur Internet. L’analyse porte sur la représentation de soi dans l’espace public entreprise par des acteurs et actrices médiatiques œuvrant à renverser le déni du droit à s’auto-définir dont les Tsiganes font généralement l’objet. L’enjeu de ces présentations alternatives des groupes s’inscrit tant dans la conquête d’une dignité que de l’acquisition de droits ou de meilleures conditions de vie. Rares sont les recherches dans ces deux pays qui étudient les médias des minorités comme de véritables outils de lutte face aux rapports de domination.
L’article analyse les conditions de l’émergence de cette parole collective dans l’espace public, en s’arrêtant sur les parcours biographiques des artisans de la nouvelle génération de ces médias, replacés dans leurs contextes nationaux et transnational. Il étudie également le rôle militant de ces productions dans leur contenu revendicatif et dans les diverses manières dont elles sont utilisées."
Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d'une marginalisation
Références de l'article : Alexandru Nacu, 2010, "Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d'une marginalisation", Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 26, n°1/2010, pp. 141-160.
Résumé de l'article : "Cet article s’intéresse aux Roms est-européens installés en banlieue parisienne et aux formes d’intervention institutionnelle (pouvoirs publics et ONG) à leur endroit. En analysant ce phénomène à différentes échelles (européenne et locale), l’auteure montre comment ce groupe, sédentaire à l’origine, est maintenu avec le concours de l’action des pouvoirs publics dans un nomadisme forcé, perpétuant et même renforçant ainsi sa marginalisation."
Les Roms, et qui d'autre ?
Références de l'article : Cécile Canut, Cécile Kovacshazy et Thomas Lacoste, 2010, "Les Roms, et qui d'autre ?", Visions cartographiques, 9 septembre 2010.
Présentation de l'article : "Cécile Canut (professeur de sociolinguistique), Cécile Kovacshazy (maître de conférences en littérature comparée) et Thomas Lacoste (cinéaste et éditeur) organisent, le samedi 11 septembre 2010, une grande journée d’action et de réflexion autour de la question des Roms en France et de la politique discriminatoire qu’ils subissent. Cette manifestation se déroulera à partir de 14h00 à la Maison de l’arbre à Montreuil (Seine-Saint-Denis) : tables rondes, débats et projection. Ils expliquent ci-dessous les raisons de leur initiative."
Les "villages d'insertion" : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ?
Références de l'article : Olivier Legros, 2010, "Les "villages d'insertion" : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ?", Asylon(s), n°8, juillet 2010.
Résumé de l'article : "Cet article analyse le processus de construction des « villages d’insertion de Roms » installés par l’Etat et par les collectivités locales en proche banlieue à partir de 2007. Ces dispositifs visent l’élimination des grands bidonvilles construits au cours des années 2000 par des Roms roumains et bulgares, le plus souvent sans ressources et en situation irrégulière. Faut-il voir dans ces « villages d’insertion », qui proposent chacun à quelques familles sélectionnées un hébergement sur des terrains clôturés et surveillés, et un accompagnement social pendant une durée de trois à cinq ans, un tournant dans les politiques en direction des migrants roms ? Ou s’agit-il d’une opération de communication qui autoriserait les autorités locales à préserver une apparence humanitaire tout en continuant d’appliquer une politique d’évacuation des terrains et d’expulsion des personnes ? La réponse est complexe car le « village » constitue à la fois une application du paradigme sécuritaire, un régime d’hospitalité publique bricolé in situ par les pouvoirs locaux et un terrain d’expérimentation de nouveaux modes de régulation de la pauvreté étrangère en ville."
Les Roms : vers une stratégie européenne menée par la Hongrie ?
Références de l'article : Alayna Garvin, 2011, "Les Roms : vers une stratégie européenne menée par la Hongrie ?", Nouvelle Europe, 10 janvier 2011.
Résumé de l'article : "La création d’une stratégie européenne pour l’intégration des Roms est une priorité affichée par la présidence hongroise de 2011. L’idée a pourtant fait bien du chemin. Il appartient à la Hongrie de faire preuve de crédibilité et de courage politique pour trouver enfin des réponses fortes à cette question transnationale."
Les Gitans : quelles problématiques des Roms Kusturica ?
Références de l'article : Perrine Desprairies, 2011, "Les Gitans : quelles problématiques des Roms Kusturica ?", Nouvelle Europe, 15 novembre 2011.
Résumé de l'article : "Actuellement, la minorité Rom est la plus importante minorité d’Europe : d'après le Conseil de l'Europe, il y a dix à douze millions de Roms sur le territoire européen. Souvent décriés comme des voleurs ou des trafiquants, mais également victimes de discrimination et de rejet depuis leur migration en Europe, ils se sont peu à peu enlisés dans la pauvreté et l’exclusion."
Un Tsigane n'est pas tous les Tsiganes
Références de l'article : Cécile Kovacshazy, 2011, "Un Tsigane n'est pas tous les Tsiganes", Visions cartographiques, 16 novembre 2011.
Résumé de l'article : "Les éditions La Martinière ont réédité en 2010 Tsiganes et Gitans, initialement paru en 1974. Les photographies de Hans Silvester accompagnent les textes de Jean-Paul Clébert, auteur qui s’est fait connaître par l’album Paris insolite, consacré aux clochards des rues de Paris (Denoël, 1952). Les photographies étaient de Patrice Molinard. Ce livre pose un certain nombre de problèmes de représentation et de perception sur les Roms, évoqués ici par Cécile Kovacshazy."
Les "villages roms" ou la réinvention des cités de transit
Références de l'article : Olivier Legros, 2011, "Les "villages roms" ou la réinvention des cités de transit", Métropolitiques, 3 janvier 2011.
Résumé de l'article : "Les migrants roms bulgares et roumains ne font pas seulement l’objet de reconduites au pays d’origine. Certaines familles sélectionnées sont accueillies dans des « villages d’insertion » qui, selon l’auteur, rappellent étrangement les cités de transit construites pour les immigrants des années soixante. L’État serait-il en train de répéter l’histoire d’une intégration manquée des travailleurs étrangers ?"
--> Voir également la version en anglais de cet article :
""Roma Village" or the Reinvention of Cités de Transit"
Les Tsiganes comme autochtones. Le cas des Roms Gabori - Roumanie
Références de l'article : Martin Olivera, 2012, "Les Tsiganes comme autochtones. Les cas des Roms Gabori - Roumanie", Balkanologie, vol. 14, n°1-2, décembre 2012.
Résumé de l'article : "À partir de l’ethnographie des Roms Gabori de Transylvanie, cet article propose d’aborder les sociétés tsiganes comme des sociétés autochtones, à la fois produits et productrices de leur intégration locale fondamentale. À l’encontre de l’image de groupes sociaux hors du lieu et de l’histoire, ces Roms dits « traditionnels » donnent à voir le caractère profond, durable et actif de leur ancrage territorial et de leurs dynamiques culturelles."
L'insertion des migrants roms en France : problème, mauvaises solutions ?
Références de l'article : Olivier Legros, 2012, "L'insertion des migrants roms en France : problème, mauvaises solutions ?", Humanitaire, n°33.
Résumé de l'article : "Ces dernières années, les discours officiels ont, en France comme dans d’autres pays européens, fréquemment mis l’accent sur la prétendue criminalité et la soi-disant marginalité des Roms en provenance d’Europe centrale et des Balkans. C’est pourquoi des chercheurs, des travailleurs sociaux, des acteurs associatifs, ainsi que des Roms roumains et bulgares ont décidé de se réunir à Paris le 5 novembre 2011, dans le cadre de l’observatoire européen Urba-Rom, pour étudier des actions concrètes d’insertion engagées par des migrants roms en France. Olivier Legros réalise ici une synthèse de ces échanges et des discussions qui ont suivi."
La santé des jeunes Roms migrants en Italie : une enquête anthropologique
Références de l'article : Alice Sophie Sarcinelli, 2012, "La santé des jeunes Roms migrants en Italie : une enquête anthropologique", Humanitaire, n°31.
Résumé de l'article : "En mai 2008, alors qu’elle rédige son mémoire sur la dépendance au crack des enfants des rues au Brésil, Alice Sophie Sarcinelli est interpellée par des questions relatives à la politique de son propre pays, l’Italie. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Roberto Maroni, propose alors de prendre les empreintes digitales des enfants roms, sous prétexte de garantir leurs droits et de les protéger des violences dont ils étaient — avec l’ensemble de leur communauté — de plus en plus victimes dans la péninsule. La jeune anthropologue décide alors de réorienter ses travaux de l’anthropologie du lointain vers celle du proche. C’est ainsi qu’elle a formulé un projet de thèse sur l’enfance rom en Italie, ayant débouché sur une collaboration avec Médecins du Monde, depuis longtemps impliquée auprès des Roms."
Les Roms en Hongrie : sont-ils discriminés ?
Références de l'article : Pierre Verluise, 2013, "Les Roms en Hongrie : sont-ils discriminés ?", Diploweb, 15 mars 2013.
Résumé de l'article : La question des Roms est autant une question sociale qu'une question ethnique, en Hongrie comme dans d'autres pays des Balkans et de l'UE. L'Union européenne peine à peser sur une ségrégation construite sur des représentations anciennes. Il s'agit d'un défi pour la citoyenneté à plusieurs échelles : locale, nationale et européenne.
Exemple de la diversité locale des groupes Roms en Roumanie : le quartier Simileasca à Buzau Source : Samuel Delépine, cité dans "Actualité de la recherche en sciences sociales sur les Tsiganes : un aperçu", Globe, billet de Sylvain Kahn et de Lise Cornilleau, 17 novembre 2011. |
Cartes
Roms, peuple sans frontière
Référence de la carte : Philippe Rekacewicz, 2006, "Roms, peuple sans frontière", dans "L'Europe et ses frontières paradoxales", Visions cartographiques, 27 novembre 2006.
--> Voir également pour des explications autour de ces choix de représentations cartographiques :
Philippe Rekacewicz, 2010, "Les Roms, un peuple européen", Le Monde diplomatique, 29 juillet 2010.
Répartition des Tsiganes en Europe
Références de la carte : Samuel Delépine, "Répartition des Tsiganes en Europe", Diploweb, 14 septembre 2008.
Les Tisganes en Europe : répartition des groupes et estimations du nombre
Références de l'article : Samuel Delépine, "Les Tsiganes en Europe : répartition des groupes et estimations du nombre", Diploweb, 19 décembre 2008.
Base de données
UrbaRom
UrbaRom est une base de données incontournable pour la question rom : l'objectif du collectif de chercheurs réunis dans l'Observatoire européen des politiques publiques en direction des groupes dits Roms/Tsiganes est notamment de proposer un site annonçant les différents colloques et événements scientifiques autour de la question rom, de mettre en ligne des enregistrements audio de certains de ces événements, et de proposer un centre de ressources qui regroupent des notices de ressources (sites web, thèses, articles scientifiques, articles de presse, rapports, films...) sur des thématiques très diverses (politiques sanitaires, discriminations, migrations, éducation, logement...). UrbaRom a récemment ouvert un carnet de recherche (qui aborde notamment les débats publics actuels) sur le portail Hypothèses.
Voir également :
Voir également :
- Sélection de ressources sur le blog Biblioweb, 26 août 2010.
- "Bibliographie sélective. Gens du voyage", site de l'Énap (Ecole nationale d'administration pénitentiaire), février 2012.
- Sélection de ressources sur le blog Terrain pour la journée internationale des Roms, 8 avril 2012.
- Sélection d'articles des Cafés géographiques, page facebook des Cafés géographiques (accès libre, sans compte), 8 avril 2013.
- Sélection de ressources sur le blog Terrain pour la journée internationale des Roms, 8 avril 2013.
Outils pédagogiques
Les dossiers documentaires de la FNASAT
On retrouve sur le site de la FNASAT (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), en plus d'une bibliothèque virtuelle (qui recense les sites, articles, rapports, ouvrages disponibles en ligne), d'une revue de presse très régulièrement actualisée ou encore des textes de référence sur la législation concernant les populations roms, de deux dossiers documentaires.
Stigmatisation des Roms et Gens du Voyage. Retour sur la politique sécuritaire de l'été 2010 et ses conséquences en 2011 :
"Le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononçait à Grenoble un discours faisant suite à des émeutes urbaines et à des incidents mettant en cause quelques personnes
Conseil de l'Europe : Roms et Gens du voyage
On trouve sur le site du Conseil de l'Europe des pages consacrées aux Roms et Gens du voyage. Si les pages "calendrier d'activités" ou "événements majeurs" ne sont pas mises à jour depuis plus d'un an, certains documents proposés sur ces pages permettent d'accéder à des ressources juridiques (rapports thématiques, Comité d'experts sur les Roms et les Gens du voyage, jurisprudence du Conseil de l'Europe) et pédagogiques - telle que le glossaire qui revient sur les différentes dénominations (Roms, Tsiganes, Gens du voyage, Gadjés, Boyash, Ashkali, Egyptiens, Romanichels, Yéniches, Travellers, Voyageurs , Gypsy, Kalés, Sintés...), sur la définition des différentes discriminations (antitsiganisme / romaphobie / tsiganophobie), et qui présente les structures du Conseil de l'Europe liées à la protection du peuple rom, et les différentes ONG/Associations qui traitent des questions roms. Certains documents ne sont toujours pas accessibles sur le nouveau site du Conseil de l'Europe, mais peuvent être retrouvés sur l'ancien site.
Scolarisation des enfants du voyage et des familles non sédentaires
On trouve sur le site du Conseil de l'Europe des pages consacrées aux Roms et Gens du voyage. Si les pages "calendrier d'activités" ou "événements majeurs" ne sont pas mises à jour depuis plus d'un an, certains documents proposés sur ces pages permettent d'accéder à des ressources juridiques (rapports thématiques, Comité d'experts sur les Roms et les Gens du voyage, jurisprudence du Conseil de l'Europe) et pédagogiques - telle que le glossaire qui revient sur les différentes dénominations (Roms, Tsiganes, Gens du voyage, Gadjés, Boyash, Ashkali, Egyptiens, Romanichels, Yéniches, Travellers, Voyageurs , Gypsy, Kalés, Sintés...), sur la définition des différentes discriminations (antitsiganisme / romaphobie / tsiganophobie), et qui présente les structures du Conseil de l'Europe liées à la protection du peuple rom, et les différentes ONG/Associations qui traitent des questions roms. Certains documents ne sont toujours pas accessibles sur le nouveau site du Conseil de l'Europe, mais peuvent être retrouvés sur l'ancien site.
Scolarisation des enfants du voyage et des familles non sédentaires
Sur son site "Ville Ecole Intégration", le Scérén (librairie des ressources pédagogiques, réseau regroupant les centres de documentation pédagogique : CNDP/CRDP/CDDP) propose un dossier sur la "Scolarisation des enfants du voyage et des familles non sédentaires". Voir également le dossier "Scolarisation des Enfants du Voyage" proposé sur le site de l'académie de Montpellier.
Roms et identité européenne
Séance pédagogique pour le programme de Première en géographie proposée sur le site de l'académie de Poitiers.
Présentation de la séance pédagogique : "Aborder l'identité européenne par la problématique des Roms, peuple européen, soulève de nombreuses questions et entraîne les élèves à l'esprit critique. Il faut d'abord inciter à la réflexion sur les mots employés et envisager par la suite une histoire et une géographie comparée sur le temps long et le temps court des Roms et des Européens. D'une manière ou d'autre autre, cette histoire et cette géographie invitent à réfléchir sur l'identité de l'Europe et des Européens. Voici quelques documents et propositions pour ouvrir le programme de Première en géographie".
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