Suite à son texte texte "Espaces fluides et espaces solides : nouvelle réalité stratégique ?" (Revue de défense nationale, n°753, octobre 2012), Laurent Henninger propose d'approfondir la réflexion dans son séminaire mensuel à l'EHESS. La prochaine séance portera sur l'approche géographique. Elle aura lieu le jeudi 20 février 2014, à l'EHESS (salle 9, 105 boulevard Raspail, Paris 6ème arrondissement) de 17 h à 19 h00.
Espaces fluides et espaces mobiles :
penser l'incertain de la guerre par la dimension spatiale
penser l'incertain de la guerre par la dimension spatiale
Ces dernières années, la géographie militaire renoue avec son utilité sociale : produire un savoir utile aux militaires, mais aussi un savoir sur le fait militaire. Néanmoins, de nombreux chantiers restent à mener. En proposant, dans son article "Espaces fluides et espaces solides : nouvelle réalité stratégique ?", de se confronter aux réalités spatiales des espaces de la guerre, Laurent Henninger propose également une invitation à une réflexion sur la géographie et la cartographie de la guerre. La guerre dessine une géographie du mouvement, dont il est parfois difficile de rendre compte, par exemple dans des productions cartographiques tendant à figer les réalités de la guerre. Comment, par exemple, rendre compte de la géographie de la rumeur ou des impacts des blogs et réseaux sociaux dans la diffusion de la contestation ou de l'affrontement armé dans les territoires en guerre ? On confrontera les "espaces fluides" et les "espaces mobiles" (Denis Retaillé) pour tenter de dégager quelques pistes de réflexion pour penser l'incertain de la guerre au prisme de la géographie. Le géographe Yves Lacoste n'écrivait-il pas La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre en 1976 ? Si cet essai avait d'abord pour objectif de militer pour une géographie engagée qui ose aborder la politique et le politique dans leurs spatialités, la formule a connu un grand succès, par-delà le contenu de l'ouvrage : ainsi, beaucoup ont pu écrire que la géographie, ça sert aussi à construire la paix. La dialectique espaces fluides / espaces solides peut alors être une invitation à redessiner une géographie de la guerre qui tienne à la fois compte des enjeux politiques et stratégiques (géographie politique et géopolitique) et des réalités spatiales vécues par les habitants "ordinaires" (géographie culturelle). Elle invite, en outre, à confronter les visibilités et les invisibilités de l'efficacité géographique de la guerre.
Source : Denis Retaillé, 2011, "Introduction à une géographie des conflits", L'Information géographique, vol. 75, n°3/2011, pp. 6-22. |
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