A l'occasion de la Coupe du monde de football 2010, une exposition sur Football et immigration a été inaugurée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (Paris, Palais de la Porte dorée). Celle-ci se prolonge jusqu'au 2 janvier 2011. Elle se propose, à travers des affiches et des photographies, d'illustrer et d'interroger les relations entre le football et la mondialisation au prisme des migrations des joueurs. Des débats sont organisés autour de l'exposition (voir le programme), ainsi qu'un parcours pédagogique à disposition des enseignants du secondaire et de leurs élèves. Voir quelques photographies de l'exposition.
Présentation de l'exposition par les organisateurs
Au moment de la Coupe du monde de Football 2010, la Cité s’interroge sur les rapports entre football et immigration. Pratique originaire d’Angleterre, le football se diffuse en France à la fin du XIXe siècle, à la faveur des déplacements et migrations. Joueurs étrangers en clubs amateurs du début du XXe siècle, vedettes étrangères en clubs professionnels du championnat de France, joueurs étrangers naturalisés ou - plus fréquemment - d’origines étrangères endossant le maillot tricolore lors des compétitions internationales, relations entre supporters, joueurs et clubs, entre média et joueurs : le football révèle nombre d’enjeux de la société d’aujourd’hui. "Facteur de rapprochement entre les peuples" pour les uns, "creuset" de l’immigration pour les autres, ou encore sport pouvant générer xénophobie et racisme, le football et sa pratique constituent à leur manière un miroir de la société française.
L'exposition interroge le rapport football/immigration à travers trois grands axes :
- la diffusion de la pratique anglaise, originellement élitiste, du football en France (création des premiers clubs) avec la venue de migrants Anglais ou de Français revenant d’Angleterre et de Suisse ;
- l'organisation d’une immigration à la logique sportive depuis la mise en place d’un championnat de France professionnel en 1932 (parcours de joueurs étrangers) ;
- les "générations" de l'équipe de France de 1938 à 1998 (à partir des portraits des joueurs sélectionnés pour chaque coupe du monde) en tant que "reflet", avec décalage générationnel, de l'immigration industrielle (fils de Polonais, Italiens, Espagnols, Algériens,…).
A noter la parution récente d'un Atlas du sport mondial. Business et spectacle : l’idéal sportif en jeu, par les géographes Pascal Gillon, Frédéric Grosjean et Loïc Ravenel (Paris, Autrement, 80 p.). Voir le compte-rendu de lecture de Manouk Borzakian pour les Cafés géo.