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mercredi 17 février 2010

Mitrovica / Mitrovicë / Kosovska Mitrovica : quelle(s) ville(s) dans Google Earth ?


Avoir entendu le géographe Thierry Joliveau (auteur de l'excellent blog Monde géonumérique) aborder la question de la "neogeography" lors de la journée d'études A quoi sert la géographie ? (qui s'est tenue à l'ENS-Lyon le 4 février 2010) a stimulé l'envie de regarder de plus près cette question, à travers l'exemple du Kosovo.


Petit point sur la neogeography

Voici quelques notes prises lors de l'intervention de Thierry Joliveau. Je vous invite à en savoir plus sur son blog Monde géonumérique (par exemple, le billet sur la cartographie participative concernant les victimes du financier Madoff), et sur le blog Géographie 2.0 de Jérémie Valentin (notamment les nombreux billets consacrés à la neogeography et sa page de définitions, particulièrement utile pour ceux qui aborderaient ces notions pour la première fois).

La "neogeography" est un concept anglo-saxon qui a été créé pour définir les nouvelles pratiques, les nouveaux outils apparus dans la cartographie, notamment par le biais d'Internet et de l'évolution de nombreux sites vers le Web 2.0 qui mettent en ligne des contenus modifiés par la participation des internautes. La neogeography regroupe donc des arrangements de logiciels tels que les widget (applications que les internautes peuvent créer eux-mêmes et mettre à disposition dans leur site/blog ou à disposition des autres bloggeurs), les GPS, les géolocalisations par téléphone, par Internet... Elle regroupe donc des outils "open sources", sur lequel le public peut directement agir. Open Street Map, Wikimapia ou DisMoiOù sont des bons exemples de ces nouvelles formes de cartographie où les internautes peuvent ajouter eux-mêmes du contenu (par le biais d'indications topographiques, par l'ajout de photographies, de notes ou de commentaires...).

Bien sûr, cet "amateurisme géographique" questionne la fiabilité des informations indiquées par les utilisateurs. Comme pour le principe de l'encyclopédie en ligne Wikipédia qui repose sur les contributions des utilisateurs, un contrôle des utilisateurs eux-mêmes est mis en place pour éviter imprécisions et abus. Il existera donc, de façon grossière, deux types de cartographie réalisée par des amateurs en ligne : d'une part, la cartographie des lieux et des zones qui feront l'objet de nombreux ajouts et corrections et qui sera ainsi très précise (comme pour les articles proposés par Wikipédia qui sont le fruit d'un très grand nombre de contributeurs) ; et d'autre part, une cartographie des lieux et des zones qui bénéficieront de peu de contributeurs et qui sera sujette à de nombreuses erreurs, voire des imprécisions volontaires. La neogeography repose sur la démocratisation de cet amateurisme géographique. Elle pose des questions sur la conception et l'usage de la cartographie.


Mitrovica sur Google Earth ou la question des toponymes

En cherchant "Mitrovica" sur Google Earth, on peut ainsi voir des photographies qui ont été insérées par des utilisateurs eux-mêmes. La question des toponymes y est particulièrement illustrative de la problématique de la division de cette ville. On a déjà abordé à plusieurs reprises sur ce blog la question de la fragmentation urbaine dans le cas de Mitrovica. Ces ajouts sont représentatifs de la perception qu'ont les contributeurs de la ville. Ou de la perception qu'ils veulent construire telle un discours.

Voici une image prise sur Google Earth le 15 février 2009, en recherchant "Mitrovica". Cette image est la première qui apparaît suite à cette requête, sans zoom. Immédiatement, on voit, sur la photographie aérienne, que les ajouts des contributeurs/utilisateurs font apparaître les deux toponymes utilisés dans la ville pour la nommer : "Mitrovicë" (nom albanais) et "Kosovska Mitrovica" (nom serbe). Sur la question, on se reportera à la page "Nommer les lieux" qui présente en détail le cas de la toponymie dans la ville de Mitrovica, sur le site Géographie de la ville en guerre. Voir également, sur ce blog, les billets "Mitrovica, synthèse des problèmes du Kosovo" et "Kosovars ou Kosoviens ? Nommer les lieux, nommer les peuples".

On voit que la division Mitrovicë/Kosovoska Mitrovica apparaît immédiatement dans les représentations ainsi mises en cartes par les utilisateurs de Google Earth. Il est d'ailleurs intéressant de voir que si la mention "Mitrovicë" correspond bien au Sud de la ville (partie albanaise de la ville, au Sud de la rivière Ibar qui marque dans l'espace urbain une frontière vécue entre les deux aires de peuplement majoritairement serbe au Nord et albanais au Sud), alors que la mention "Kosovoska Mitrovica" ne correspond pas au quartier Nord, mais à l'ancienne enclave serbe dans le Sud de Mitrovica, à proximité de l'usine de batteries et de l'église orthodoxe Saint-Sava (qui a été victime de nombreux pogroms, notamment lors des violences de mars 2004 et est aujourd'hui sous protection de la police, après avoir longtemps été protégée et enclavée par la KFOR). Bien sûr, il est difficile, sans la possibilité d'interroger directement les auteurs de ces localisations, de savoir si le fait de tagger le toponyme "Kosovska Mitrovica" à l'endroit de cette ancienne enclave serbe dans la ville est intentionnel ou le fruit d'une méconnaissance dans la lecture de la photographie aérienne proposée par Google Earth. Néanmoins, la présence des deux toponymes "Mitrovicë" et "Kosovoska Mitrovica" n'est assurément pas innocente.

En zoomant sur la photographie aérienne, il est possible d'obtenir plus de renseignements fournis par des internautes : d'autres toponymes (qui renvoient à des photographies) apparaissent (comme le montre ce zoom pris le 15 février 2010). Le cas de la ville de Mitrovica reste, pour l'heure, peu renseigné sur Google Earth, et parmi ces toponymes apparaissent seulement quelques quartiers, qui ne permettent pas, au vu de leur nombre, de généraliser l'analyse quant aux espaces de vie, mais tout au plus d'avoir quelques hypothèses. Néanmoins, la différenciation entre Mitrovicë et Kosovoska Mitrovica dans la toponymie utilisée par les utilisateurs est significative de la problématique de la fragmentation de cette ville en deux espaces politiques autonomisés et deux espaces de vie dans cette ville disputée (voir les différents billets consacrés à Mitrovica, notamment "Des ponts entre les hommes", "Petite Bosnie : un quartier révélateur des évolutions sociospatiales à Mitrovica", "La construction identitaire au Kosovo : logiques territoriales et luttes de pouvoir dans la ville de Mitrovica", "Le pont de Mitrovica : violences et médiatisation au Kosovo").




 

La guerre low cost : une nouvelle approche de la géographie des combats


Le thème AGS du mois sur la « guerre low cost » a lancé un débat de fond qui met en exergue les différentes façons d’interpréter ce concept : la question des coûts a été discutée dans les billets proposés par EGEA, Pour Convaincre et Nihil novi sub sole.

Petite focale sur un autre aspect de la question « low cost », à l’image des réflexions sur les nouvelles formes de transports aériens qui ont inspiré ce concept : réduire les coûts nécessite une parfaite connaissance de la géographie.


 
Voir la suite sur la webzine Alliance géostratégique -->


lundi 8 février 2010

"Maputo : des déplacés de guerre invisibles ?" (Jeanne Vivet)


Les travaux de la géographe Jeanne Vivet (doctorante à l'Université Paris X) concernent les déplacés de guerre "invisibles", c'est-à-dire les populations issues de migrations forcées suite à un conflit qui s'installent dans une "ville-refuge" sans être accueillies dans des structures spécifiquement dédiées à leur déplacement (les camps de déplacés/réfugiés) qui les rendraient "visibles" du fait de leur "encampement". On avait déjà abordé la question de la ville et des déplacés de guerre dans les cas du Sri Lanka et de la Somalie (tout particulièrement Mogadiscio). De telles problématiques questionnent à la fois les parcours migratoires (lieux d'origine, lieux de transit, lieux d'arrivée) et la nature des mobilités (contraintes, forcées, restreintes, interdites) de telles populations, mais également le problème de l'intégration des populations au sein de l'espace social dans lequel elles s'installent : la question des déplacés/réfugiés "invisibles" met en exergue des situations mal connues (en termes quantitatifs comme qualitatifs) et souvent mal gérées : dans quelles conditions (réseaux de solidarité / exclusion / marginalisation) ces populations s'intègrent-elles dans les villes-refuges dans lesquelles elles font face à la fois à leur déracinement forcé (vis-à-vis du lieu d'origine) et à un enracinement nécessaire (dans le lieu d'arrivée).

Les travaux de Jeanne Vivet portent, tout particulièrement, sur les villes de Maputo (Mozambique) et Luanda (Angola). Elle se propose ainsi de confronter ces deux villes pour analyser le processus de "citadinisation" de ces populations qui ne sont pas encadrées par des structures bien établies (UNHCR, ONG...) et ne sont pas cloisonnées dans l'espace (à travers leur enfermement dans des camps de déplacés/réfugiés). Elle "cherche donc par l’étude de ces deslocados à interroger cette notion en analysant leur rapport à la ville, leur définition de soi comme citadin, leur appropriation des territoires urbains, etc." (Jeanne Vivet, "Entre déracinement et réenracinement : Quelle identité des deslocados à Maputo et Luanda ?", colloque Identités en ville, identités de la ville, 21 et 22 janvier 2008, Université Paris 7).

Pour découvrir ces travaux, voir la vidéo de l'intervention de Jeanne Vivet à la journée d'études Migrations : nouvelles pratiques, approches plurielles (EHESS, Paris, 8, 9 et 10 octobre 2008) intitulée "Maputo : des déplacés de guerre invisibles ?" (cliquer sur le titre pour trouver le texte de cette intervention).

"Cette communication se propose d’analyser la relative « invisibilité » des deslocados
(déplacés de guerre) à Maputo au Mozambique. Cette invisibilité à la fois statistique, politique et territoriale pose des enjeux scientifiques et méthodologiques. Quel statut donner à l’invisible et comment l’appréhender sur le terrain ? En géographie, la notion d’invisible peut être entendue à deux niveaux distincts. Elle signifierait d’abord ce qui, dans l’espace, serait difficilement perceptible car non aisément distinguable. Ainsi des migrants dispersés à l’échelle d’une ville sont moins visibles que des étrangers regroupés dans un quartier « ethnique », à l’instar d’un « Chinatown ». L’invisible renverrait ensuite également à ce qui n’aurait pas de représentation normée dans une société donnée, ni d’organisations chargées de les représenter. Quels sont les enjeux méthodologiques d’une telle situation pour le chercheur ? Comment aborder ces anciens déplacés sur le terrain ? L’invisibilité est-elle le signe d’une intégration urbaine ou « assimilation » réussie ? Ou au contraire faut-il l’analyser comme une manifestation de leur « oppression » ? Dire l’invisible peut être un acte positif : le chercheur peut devenir un moyen de faire entendre la voix des déplacés, « oubliés de l’histoire », qui n’avaient pas la possibilité de le faire. Mais l’engagement du chercheur à révéler et dire l’invisible peut aussi le guider vers la volonté de le taire, afin de ne pas nuire à un individu ou à un groupe."


"Et si on s'intéressait à la façon dont les militaires pensent la ville ?"


Annoncée sur l'excellent Blog de la ville, la conférence du géopolitologue Gérard Chaliand (voir son site) dans le cadre du séminaire organisé par Transit City (voir le site de ce think tank en études urbaines, et leur blog riche en analyses très diversifiées) aura pour sujet "Et si on s'intéressait à la façon dont les militaires pensent la ville ?". La conférence aura lieu le vendredi 19 février 2010 de 8h45 à 11h00 au Pavillon de l'Arsenal (21 boulevard Morland, Paris 4ème arrondissement, métro Sully-Morland). L'inscription est obligatoire.


Argumentaire de la conférence :
Et si les militaires avaient de l'avance en matière de prospective urbaine ?
Et si c'étaient eux qui étaient les meilleurs analystes des nouvelles menaces qui pèsent sur les villes ?
Et si la notion de feral cities était promise à un bel avenir ?
Et si l'évolution des conflits devait donner naissance à une nouvel urbanisme sécuritaire ?
Et si Israël était à la pointe de cette évolution de la pensée urbaine ?
Bref, et si on prenait un peu de temps pour essayer de comprendre comment les militaires réfléchissent aux villes du XXIe siècle ?
 
Que ce soit sur la question de l'énergie, des dérèglements climatiques ou de l'utilisation des nouvelles technologies, les militaires ont toujours eu un temps d'avance en matière de réflexions prospectives. Il faut dire que penser l'avenir sous l'angle des nouvelles menaces est a priori au coeur même de leur métier (voir et ).
En matière de prospectives urbaines, on les entend peu, alors qu'ils sont pourtant, là aussi sans doute, à la pointe des réflexions sur les évolutions et les mutations qui agitent les villes aujourd'hui (voir, entre autres, ). L'évolution récente des conflits armés qui se déroulent, non plus sur de vastes champs de bataille, mais coeur même des villes, y est pour beaucoup. « Le bel avenir de la guerre passe par la ville, plus particulièrement les grandes métropoles du sud, au développement anarchique, foyer de multiples formes de violence (terrorisme, criminalité, bombardements, sièges, insurrections) et de létalité (épidémie, pollution) » rappellent A. de La grange et J-M Balencie dans leur livre Les Guerres bâtardes. Sur le plan sémantique cela s'est traduit, notamment, par l'apparition de l'acronyme MOUT (Military Operation on Urbanized Terrains) ou du concept de feral city qui définissent les bases d'une nouvelle façon d'aborder les villes.
 
Malheureusement, dans le milieu des professionnels de la ville, on se penche encore trop peu sur ces réflexions qui en disent pourtant beaucoup plus sur notre futur urbain que bien des discours d'urbanistes ou d'architectes.

C'est donc pour tenter de comprendre ces nouveaux axes de réflexions développés par les militaires et tenter de voir en quoi ceux-ci peuvent nous aider dans nos réflexions prospectives, que nous avons invité :

Gérard CHALIAND, spécialiste en stratégie et spécialiste des conflits armés, et notamment des conflits irréguliers comme la guerilla et le terrorisme.

De 1980 à 1989, Gérard Chaliand a été maître de conférence à l’École nationale d’administration (ENA), puis enseignant à l’École supérieure de guerre (1993-1999) et directeur du Centre européen d’étude des conflits (1997-2000). Il est également conseiller auprès du Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères français depuis 1984. Il est régulièrement professeur invité dans de nombreuses universités étrangères (Harvard, Montréal, Berkeley,…). Gérard Chaliand est l'auteur de plus de 30 ouvrages.
 

dimanche 7 février 2010

Séminaire "Villes en crise, crise des banlieues, crise de l'urbain"


Dans le cadre du séminaire Crises ? organisé par l'association Échange et diffusion des savoirs, la séance du jeudi 11 mars 2010 sera consacrée à une intervention de Thierry Paquot (célèbre philosophe de l'urbain, co-animateur de l'émission de radio Métropolitains sur France Culture) autour de la question "Villes en crise, crise des banlieues, crise de l'urbain : s'agit-il de crise ?".


Argumentaire de la séance :
Si l’état de crise est exceptionnel et annonciateur d’un quelconque dysfonctionnement, alors ce terme ne convient pas pour décrire et caractériser les situations observées dans les villes, les banlieues et les quartiers, ici ou ailleurs, compte tenu du fait que dorénavant l’urbanisation est planétaire et que partout ce qu’on appelle "ville" pose problème.

C’est ce malaise dans la civilisation urbaine qu’examine Thierry Paquot, afin de montrer, à la fois, les dégâts produits par une urbanisation désordonnée et écologiquement désastreuse et les alternatives, encore modestes, qui inventent une nouvelle demeure terrestre.

Face aux manifestations de non-ville – tours, grands ensembles, gated community, pavillonnaire diffus… – il existe d’autres manières de fabriquer de la ville, incitatrice d’urbanité et ouverte à l’altérité. Mais rien n’est gagné !

Philosophe et essayiste, Thierry Paquot enseigne à l'Institut d'urbanisme de Paris (Université Paris XII -Val de Marne). Editeur de la revue Urbanisme, qui fait autorité sur le sujet, il est par ailleurs producteur sur France-Culture.

Ghettos de riches. Tour du monde des enclaves résidentielles, Perrin, 2009 ; Le territoire des philosophes (dir.), La Découverte, 2009 ; La folie des hauteurs. Pourquoi s’obstiner à construire des tours ?, Bourin, 2008 ; Habiter, le propre de l'humain, La Découverte, 2007 ; Utopies et utopistes, La Découverte, 2007 ; Terre urbaine. Cinq défis pour le devenir urbain de la planète, La Découverte, 2006 ; Les faiseurs de villes, 1850-1950 (dir.), Parenthèses, 2004 ; Le quotidien urbain. Essais sur les temps des villes (dir.), La Découverte, 2001 ; La ville et l'urbain. L'état des savoirs (dir.), La Découverte, 2000.


 
 

samedi 6 février 2010

Colloque "La guerre dessinée"


Du 8 au 10 juin 2010, le Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle (voir un plan d'accès) accueillera de nombreux chercheurs pour discuter de La guerre dessinée. Guerres et totalitarismes dans la bande dessinée. Ce colloque est organisé par l'Equipe de Recherche sur les littératures, les Imaginaires et les Sociétés (ERLIS) de l'Université de Caen Basse-Normandie en association avec le Centre de Recherche sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS) de l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.

Ce colloque sera l'occasion d'interroger les lieux de production de la bande dessinée pendant les guerres (la bande dessinée dans la Zone libre dans la Seconde Guerre mondiale), les lieux représentés dans la bande dessinée (avec par exemple une intervention sur les bandes dessinées sur la Palestine du célèbre Joe Sacco), ainsi que la diffusion de ces oeuvres.


Argumentaire par les organisateurs Viviane Alary et Benoit Mitaine :
La bande dessinée, à l'instar des autres arts, s'imprègne en permanence des secousses qui bouleversent la marche du temps. En tant qu'événements majeurs de l'histoire des nations et des peuples, les guerres et les totalitarismes, deux phénomènes souvent liés par des relations de cause à effet, se trouvent naturellement présents dans l'univers bédéistique. Mais la bande dessinée ne fait pas que consigner les événements marquants telle une simple caisse d'enregistrement et son histoire montre combien ce médium est aussi souvent un art de l'engagement.

Outre la volonté de faire ressortir l'existence d'un patrimoine iconographique souvent méconnu, ce colloque international se propose de réfléchir sur toutes les formes de récits graphiques traitant de la guerre ou du totalitarisme et des conséquences qui s'ensuivent pour les sociétés. Sans jamais négliger la force graphique et esthétique de ce médium, les axes suivants seront mis à l'étude : témoignage, histoire et mémoire, idéologie et engagement, historicisation de la fiction et fictionnalisation de l'histoire, éthique et esthétique... Cette rencontre qui mêlera les imaginaires nationaux passés et présents à travers le regard croisé de plusieurs disciplines tentera de dégager les lignes de force théoriques de cette production plurielle et complexe.


Programme provisoire :

Lundi 7 juin

Après-midi :
Accueil des participants

Soirée :
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Mardi 8 juin

Matin : La guerre et la bande dessinée: toute une h/Histoire
* Philippe MARION : "Le vol du corbeau de Gibrat : l'Occupation et la guerre comme incitants graphiques et narratifs"

Après-midi : Mémoires de guerre : biographies et autobiographies
* Antonio ALTARRIBA : "La guerre de mon père"
* Yan SCHUBERT

Soirée :
Projection d’un documentaire de 28 minutes sur La Guerre d’Alan suivie d’une table ronde autour de Emmanuel GUIBERT


Mercredi 9 juin

Matin : La guerre dessinée : fabrique et miroir des imaginaires nationaux

Après-midi : La guerre idéologique : entre patrie et parti
* Antonio MARTIN : "Les dessinateurs de Franco. Humour graphique et BD pour une après-guerre"
Soirée :
Benoît PEETERS : "Naguère Tintin"


Jeudi 10 juin

Matin : Regards croisés par et dans la bande